L'histoire d'une forêt

Jean Cacot, 24 ans, a pris ses fonctions il y a peu au sein du Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) à l’antenne du Morvan, basée à Saulieu. Il remplace ainsi Suzanne Thierry (portrait dans le n° 1628) sur ce poste de chargée de mission. Pour ce breton d’origine, cet emploi lui ouvre un horizon qu’il affectionne.

Le début d’un lien

Si le destin de ce breton avait pu l’emmener sillonner les mers, il en a décidé autrement. « La forêt m’a toujours attiré même si d’où je viens en Bretagne elle n’est pas présente partout. C’est un élément qui est ancré en moi, sans vraiment savoir pourquoi. Pour moi, lorsque l’on parle de forêt, on s’inscrit dans l’histoire puisque chaque parcelle à la sienne. C’est toujours intéressant de voir les achats, les ventes, les transmissions ainsi que la gestion qui y ont eu lieu. De même en étudiant les arbres on distingue aussi les éléments climatiques qui les ont frappés – des petites histoires dans la grande en somme » sourit-il.

L’assurance d’un choix

Conscient de cette affection, il choisit de poursuivre des études en gestion forestière, ce qui le conforte dans ses choix : « Je n’ai jamais eu envie d’être enfermé entre quatre murs. Cette envie s’est précisée durant mon BTS en gestion forestière puis s’est confirmée lors de ma Licence en sciences végétales ». À partir de là, il poursuit sa route pour être finalement embauché au CRPF à l’antenne du Morvan : « Avoir le ciel comme plafond et la terre comme plancher pour travailler, c’est quelque chose d’exceptionnelle. En plus, pour ne rien gâcher le Morvan est composé à 50 % environ de forêt* ».

*Source : SRGS Bourgogne, page 127, https://bourgognefranchecomte.cnpf.fr/n/le-srgs-de-bourgogne-franche-comte/n:801

Des missions précises

Au quotidien, Jean Cacot a en charge divers dossiers pour le CNPF : « je suis en relation avec Théo Damasio (chargé de mission auprès du Parc Régional du Morvan) pour l’animation de la Charte Forestière de Territoire – qui est d’ailleurs en cours de révision actuellement. Je suis principalement là pour conseiller les propriétaires forestiers dans leurs interrogations concernant leur gestion forestière. Avec, comme ligne de mire l’adaptation au changement climatique et tous les enjeux qui en découlent comme trouver des essences adaptées au sol du Morvan et au climat de ce dernier ». Pour rappel, les visites conseil des techniciens du CNPF auprès des propriétaires forestiers sont gratuites. Jean Cacot précise d’ailleurs : « Je travaille principalement avec les propriétaires possédant moins de 25 ha et qui n’ont pas de Plan Simple de Gestion. Ma collègue, Pauline Chauché de Gesnais répondant aux propriétaires qui, eux sont dotés d’un tel plan ».

Simplifier la gestion

Outre cela, il lui tient tout particulièrement à cœur de permettre aux propriétaires de trouver des solutions techniques pour une gestion durable de la forêt. « Il est déjà arrivé de rencontrer une propriétaire possédant 7 ha de forêt dispatchés en 47 parcelles ; un vrai frein à la gestion forestière ! Nous sommes là pour aider à trouver des pratiques possibles pour les gérer simplement soit en présentant les avantages d’une gestion concertée avec les voisins qui le souhaitent, soit en prenant contact avec des gestionnaires du secteur, soit en envisageant une restructuration foncière ».

Avancer concrètement

« Avec ce poste, j’apprécie l’idée qu’on puisse véritablement avoir un impact sur la gestion forestière. C’est assez gratifiant au quotidien de se dire que nos conseils peuvent perfectionner les pratiques sylvicoles et aider les propriétaires ; même si les propriétaires ne suivent pas toujours à la lettre nos recommandations ». Pour la suite, Jean Cacot et sa collègue Pauline Chauché de Gesnais sont à la recherche de situations exemplaires et singulières afin de créer un catalogue de référencement des pratiques forestières qui servirait de vitrine des gestions possibles : « Nous voulons illustrer, par des situations concrètes, les itinéraires sylvicoles les plus communs, ainsi que certaines conduites particulières qu’il est possible de mettre en œuvre… toujours dans le but d’améliorer et d’étendre des pratiques plus vertueuses auprès de tous ! ». Uniquement réalisé dans Limousin, jusqu’à maintenant, ce principe serait donc appliqué pour la seconde fois dans le Morvan. Au total, Jean Cacot et Pauline Chauché de Gesnais sont à la recherche d’une dizaine de modèles.