En agriculture, la moitié des accidents sont liés à l’élevage. Coûteuses, leurs conséquences peuvent s’avérer dramatiques, avec maladies professionnelles à la clé. La prévention passe par des équipements de contention. Outre le fait de préserver la santé des agriculteurs, ces outils sont aussi source d’efficacité et de productivité dans les élevages.
En 2019 en Bourgogne, les non-salariés agricoles ont été victimes de 700 accidents du travail, révèle le service prévention de la MSA Bourgogne. La moitié de ces accidents est liée à l’élevage et plus particulièrement aux animaux. Les conséquences de ces accidents sont importantes. Un coup de pied de vache peut provoquer un arrêt de travail de 350 jours, illustre, exemples à l’appui, Michel Dubois, conseiller en prévention à la MSA. Une chute de barrière peut entraîner 100 jours d’arrêt de travail. L’analyse des accidents révèle qu’ils surviennent majoritairement dans les stabulations en hiver. Ils surgissent lors d’interventions ponctuelles liées aux animaux : embarquement, parage, etc. Les lésions les plus fréquentes concernent les jambes, les pieds essentiellement ainsi que les mains. La baisse de la main-d’œuvre couplée à une augmentation du nombre de vaches par exploitation serait à l’origine de la recrudescence d’accidents. L’évolution des bâtiments où l’on est passé des bêtes à l’attache à des stabulations libres a « transformé l’univers sensoriel des bovins ». La prévention de ces accidents est un enjeu majeur pour la MSA. Le coût moyen d’un accident du travail s’élève à 3 500 € et celui d’une maladie professionnelle à quatre à cinq fois plus, informent les conseillers en prévention. La MSA enregistre des demandes de reconnaissance en maladie professionnelle de la part d’éleveurs qui n’arrivent plus à manipuler leurs animaux. « Ils souffrent de tendinites de l’épaule et du coude, souvent liées aux opérations répétitives de traitement des bovins », informe-t-on.
Aides de la MSA
Pour prévenir les accidents et les maladies professionnelles liés à l’élevage, la MSA promeut l’utilisation d’équipements de contention. Au-delà de la santé des éleveurs, ces outils ont un intérêt technique et économique. « Ils permettent en effet de passer du curatif au préventif. Ils amènent de la fluidité dans le travail de manipulation des animaux », fait valoir Michel Dubois. Les conseillers de la MSA Bourgogne fournissent une aide à la réalisation des projets en apportant une expertise technique, voire éventuellement une aide financière incitative sous condition de critères d’éligibilité.
En octobre dernier, Julie Lausoeur, conseillère à la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, en collaboration avec l’équipe des conseillers en prévention de la MSA Bourgogne, organisait une formation sur le thème "Penser son parc de contention en santé et sécurité". Une quinzaine d’éleveurs ont pris part à ce rallye de deux journées faisant étapes dans cinq exploitations du Charolais ayant investi dans un équipement de contention. Les participants étaient de jeunes éleveurs en quête d’idées pour un projet de parc de contention. Tous étaient à la recherche d’un équipement qui simplifie et sécurise le travail. Pour guider les éleveurs dans leur réflexion, la formation faisait intervenir Marie-Pierre Bonnot et Justine Graignic, conseillères de la MSA Bourgogne, Christophe Lapalus, éleveur et formateur sur la manipulation des bovins, Jacques Auclair, conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Les échanges entre éleveurs et techniciens ont été riches en enseignements pour les futurs projets. Le deuxième jour, dans une salle du Pôle ovin de Charolles, les participants ont pu plancher sur leurs propres projets. Pour les aider à concevoir leurs parcs, ils ont pu utiliser la mallette contention mise à disposition par les conseillers en prévention de la MSA. Cet outil ludique permet de réaliser une maquette de parc au 1/50e.
