Flavescence dorée
Le pilier du nettoyage

Cédric Michelin
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Tous les vignerons de Bourgogne connaissent les quatre piliers de la lutte contre la flavescence dorée : traitement à l’eau chaude des jeunes plants, traitement des cicadelles, prospection collective et arrachage des pieds infectés. À cela s’ajoute l’impératif du nettoyage.

Le pilier du nettoyage
La cicadelle, vecteur de la flavescence dorée.

Le nettoyage reste un élément important pour se prémunir contre la flavescence dorée. Cela était rappelé par la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB). Si l’obligation de lavage de tous les matériels doit se voir supprimer dans les cahiers des charges des appellations bourguignonnes, pour autant, la CAVB appelle à conserver cette bonne habitude. Le dernier foyer de flavescence dorée du côté du Beaujolais en Saône-et-Loire a d’ailleurs démontré le fait que la maladie peut être transportée par des machines, la cartographie de la maladie suivant un parcours précis. Lors du dernier salon VinEquip, fin mars à Mâcon, Marie-Charlotte Palut, la directrice de la Fredon BFC qui suit la flavescence dorée, faisait un point sur l’évolution de la maladie et son vecteur depuis l’apparition en 2004 et son foyer « historique » dans le Nord Mâconnais en 2011. « La flavescence est épidémique et peut se multiplier par 10 ou par 20 d’une année sur l’autre », avec des symptômes pas forcément visibles l’année N. C’est pourquoi, même si le cépage chardonnay exprime bien les symptômes (enroulement des feuilles, non-aoûtement des bois…), « malgré le bon état des lieux avec les prospections, un pied infecté peut se cacher au milieu ». Une façon de rappeler qu’il ne faut jamais baisser la garde.

La moitié des viticulteurs concernée

Outre l’adaptation des traitements insecticides, la Fredon accompagne les prospections collectives, à hauteur de 170 jours par an en moyenne avec les vignerons et leurs référents communaux. La prophylaxie reste cruciale. « La moitié des viticulteurs est concernée avec au moins une parcelle, voire plus, ayant de la flavescence dorée », estime-t-elle. 42 % des vignerons ont même entre 2 et 5 parcelles avec des pieds flavescents. « Donc, le viticulteur a un impact sur la dissémination dans sa propre parcelle », sachant que le vecteur, la cicadelle, a un rayon de déplacement de 200 mètres. Hormis le vent, la cicadelle se transporte sur le matériel. C’est pourquoi, la Fredon rappelle toute l’importance de « nettoyer les enjambeurs, même sommairement : rameaux, feuilles… à la fin de chaque parcelle et avant la suivante ». En Côtes-du-Rhône, en moyenne, « 1,2 cicadelle avait été retrouvée sur 57 % des enjambeurs et elles pouvaient rester accrochées malgré des déplacements à plus d’un kilomètre de distance ».