Foins
Des conditions au rendez-vous

Chloé Monget
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La campagne des foins 2023 s'achève, si la récolte semble rassurante, la situation pour le reste de l'été reste, elle, incertaine. 

Des conditions au rendez-vous
Le Gaec Goulot a investi dans un andaineur à tapis (Merge Maxx 440 F) afin de garantir une certaine qualité nutritionnelle pour ses enrubannages riches en protéines.

La campagne des foins 2023 est en passe de se terminer(1), et avec elle les premiers retours sont faits auprès de la Chambre d’Agriculture de la Nièvre. Ceux-ci présentent un résultat plutôt correct, mais sans pour autant être complètement rassurant comme l’explique Charles Duvignaud, conseiller spécialisé bovins allaitant.

« Même si nous n’avons pas encore les résultats d’analyses, nous espérons des valeurs correctes, pour les volumes, la quantité est présente même si les maximales n’ont pas été atteintes. Plus techniquement, les foins ont été globalement récoltés à 1 000 °C cumulés, ce qui est assez rare pour notre département, car nous étions sur une année peu précoce et un créneau météo favorable. Cela peut nous laisser espérer une belle valeur alimentaire – à confirmer avec les résultats d’analyses. À titre de comparaison, dans la Nièvre, la récolte se réalise à l’accoutumée autour de 1 200 °C et jusqu’à 1 600 °C cumulés. Ensuite, je pense que les ensilages ont été faits trop tard (mi-mai), et qu’une récolte fin avril aurait été plus propice. Ceci dit, à voir si les résultats d’analyses corrèlent tout cela ». Pour sa part, Laurent Goulot (Gaec Goulot à Saint-Léger de Fougeret) précise qu’il peut effectuer quatre coupes par an sur les mêmes parcelles de trèfle et ray-grass. De son côté, Yves Hennebert (EARL des Battants à Prémery) explique que : « cette année fut parfaite, avec une quantité et une qualité au rendez-vous » avant de nuancer : « j’espère que nous aurons un peu d’eau pour faire repartir les végétaux, car il ne faudrait pas que nous entamions nos stocks ».

Pluie espérée

Face à cette réaction, Benoit Giroud, conseiller changement climatique, détaille : « maintenant que toute la récolte est presque achevée, il va falloir qu’il pleuve, car sinon on va droit à la catastrophe. En effet, il ne faudrait pas que les éleveurs soient dans l’obligation de commencer à donner du fourrage de l’année par manque de matière dans les prairies, et donc entamer leur stock de l’hiver ». Charles Duvignaud rebondit : « des précipitations pas trop fortes et régulières permettraient de faire repartir les prairies avant qu’elles ne soient trop râpées. Avec les températures annoncées, et la sécheresse qui s’installe, il va falloir rester vigilant afin de ne pas endommager les prairies ».


(1) À l’écriture de l’article le 10 juin.