Santé
Attention au moustique tigre

Arthur Bonglet
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L’été est là et avec elle le moustique apparaît. Comme chaque année, les agences régionales de santé rappellent l’importance de la lutte contre cet insecte vecteur de la dengue, du zika ou encore du chikungunya.

Attention au moustique tigre
Chez le moustique, c’est la femelle qui pique. Les protéines du sang humain servent au développement de ses œufs. (DR)

Saison préférée des Français, l’été reste la période de prédilection du moustique. En plus du nuisible classique, le moustique tigre est une nouvelle espèce exotique sans doute vectrice d’arboviroses comme la dengue, le zika ou encore le chikungunya. Il peut infecter seulement s’il est lui-même contaminé par l’une de ces maladies. Au 1er janvier et selon la Direction générale de la santé, 67 des 96 départements de France métropolitaine voient cet insecte se développer. Le moustique tigre a été recensé pour la première fois dans le pays en 2004. Tous les ans, les Agences régionales de santé (ARS) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rappellent l’importance de prévenir l’apparition du moustique tigre et de se protéger quotidiennement pour limiter la propagation des virus dont il peut être porteur. Le moustique tigre, de son nom scientifique aedes albopictus, se distingue facilement de ses congénères par sa taille plus petite qu’une pièce d’un centime (5 mm). Rayé noir et blanc, l’insecte pique principalement en début et fin de journée, ce qui rend son identification plus facile. Il est recommandé de s’en protéger en utilisant du répulsif, en portant des habits amples et couvrants ainsi qu’en protégeant ses fenêtres par des moustiquaires. Contrairement à la croyance populaire, le moustique n’est pas attiré par la lumière mais plutôt par le gaz carbonique que l’homme expire.

Moins d’eau, moins de moustiques

Si se protéger permet d’échapper aux piqûres, cela n’empêche pas le moustique tigre de proliférer. Il se plaît dans les lieux où l’eau stagne, comme le rappellent les organismes de santé : « Les coupelles de pots de fleurs, les pneus usagés, les encombrants, les jeux d’enfants, les récupérateurs d’eau de pluie, les terrasses sur plots ou les gouttières sont des zones à risque ». Une petite quantité d’eau suffit à la femelle tigre pour pondre jusqu’à deux-cents œufs. Pour limiter cette propagation autour de chez soi, les petits contenants doivent être vidés et remplis de sable, pour garder l’humidité des plantes notamment. Les grandes zones, comme les piscines ou les récupérateurs d’eau, ont besoin d’être couvertes. La faune joue aussi un rôle important dans la présence du moustique tigre. Pour les propriétaires de bassins, l’introduction de poissons permet de détruire les pontes et les cabanes à oiseaux favorisent la présence de prédateurs pour le moustique tigre.

Une surveillance renforcée

Au niveau national, la lutte contre le développement du moustique tigre se fait par le signalement, sur le site www.signalement-moustique.fr, des zones où vivent ces nuisibles. Les organismes comme l’Eirad (Entente interdépartementale Rhône-Alpes pour la démoustication) traitent ou détruisent ensuite les lieux de ponte. L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes identifie également les cas de dengue, de chikungunya et de zika, qu’ils soient importés ou liés à une piqûre de moustique. Cette surveillance renforcée des arboviroses entre le 1er mai et le 30 novembre permet de repérer les transmissions et d’informer de nouveau la population. Les signalements de cas de dengue, zika ou chikungunya amènent par ailleurs l’Eirad à alerter les habitants de lieux où des personnes ont été infectées et à rechercher la zone de prolifération de l’insecte.