Dans le cadre de l'événement national « Rendez-vous aux jardins », une visite du parc de la Maison du Parc à Saint-Brisson était proposée sous un éclairage un peu particulier, le 1er juin.
C’est devant la Maison du Parc de Saint-Brisson que l’une des rencontres organisées dans le cadre de la manifestation nationale « Rendez-vous aux jardins » s’est déroulée le 1er juin en début d’après-midi. La particularité de cette animation a été de mettre en lumière la vision paysagère de Paul de Lavenne, Comte de Choulot (1794-1864) à travers ce parc. En effet, Claire-Hélène Delouvée, directrice du CAUE de la Nièvre, et présente pour l’occasion, précise que le paysagiste souhaitait que les parcs puissent être à la fois des « domaines pratiques tout en étant esthétiques, en somme en mariant agriculture et beauté ».
Pour commencer la présentation, Maud Marchand, responsable du pôle Éducation et Patrimoines du Parc, rappelle que « la maison et les autres bâtiments furent construits après la Révolution, avec deux volontés du propriétaire de l’époque : conserver les lettres de noblesse de la famille, avec la maison principale imposante, tout en permettant de vivre sur place, avec la ferme ». Puis, Claire-Hélène Delouvée et Virginie Jules (CAUE de la Nièvre) ont invité les visiteurs pour une balade d’environ deux kilomètres dans ledit Parc afin de comprendre l’aménagement paysager imaginé par son concepteur le Comte de Choulot. Elles précisent : « la vision dénotait un peu pour l’époque ». Pour que cela soit plus vivant, les plans du Comte ont été mis en exergue, de même que des passages de sa théorie « L’Art des jardins ».
Résonance actuelle
Si à l’origine le parc de Saint-Brisson faisait environ 200 ha, seuls 40 ha appartiennent encore à la propriété. Cela étant, Claire-Hélène Delouvée et Virginie Jules stipulent : « c’est un des parcs nivernais du Comte les mieux conservés actuellement ». En s’appuyant sur leur ouvrage, réédité et augmenté il y a peu « Paul de Lavenne, Comte de Choulot Paysagiste », aux Éditions du CAUE de la Nièvre, elles ajoutent : « Après son exil en Grande Bretagne durant la Révolution, ce Nivernais d’origine a décidé de revenir s’installer dans la Nièvre et plus précisément à Mimont (Parigny-les-Vaux). Au total, il a réalisé plus de 200 projets en France. Mais, on ne sait pas si tous ont été menés à bien. Pour rappel, outre celui de Saint-Brisson, le Comte a travaillé à Chevenon ou encore à Châtillon-en-Bazois. Si les domaines se sont réduits au fil des ans, nous trouvons encore des traces de ses plans : des allées de promenade courbes, des fabriques, des bosquets… Ici, à Saint-Brisson, ce qui est assez fantastique, c’est que le Parc offre encore une dimension agricole avec les Highlands présentes ou l’herbularium ; preuve que sa vision d’allier l’agriculture à l’esthétisme était très moderne ». Elles concluent : « Si nous réalisons une autre édition de notre ouvrage sur le Comte, nous ne nous interdirons pas de rendre hommage à son épouse qui a réalisé tous les plans définitifs à l’aquarelle, qui sont littéralement des œuvres d’Art ». L’ouvrage « Paul de Lavenne, Comte de Choulot Paysagiste », aux Éditions du CAUE de la Nièvre est disponible au prix de 27 euros hors frais de port : caue58.documentation@gmail.com ou au 03 86 71 66 90.
Pour mémoire, d’autres « Rendez-vous aux jardins » étaient organisés dans la Nièvre, à l’image de celui de la découverte du jardin médiéval des Grands-Prés de Jean-Claude Duplessis sur le thème « Entre jardinage et environnement paysager ».
