Association Salers de Bourgogne
La salers continue de séduire…

Marc Labille
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Avec plus de 13.500 vaches en Bourgogne, la Salers continue de progresser hors de son berceau. L’association Salers de Bourgogne est là pour aider les éleveurs faisant le choix d’opter pour cette race rustique. Ils étaient réunis à Barnay le 28 avril dernier.

La salers continue de séduire…
Au premier plan : Jean-Pierre Mauguin (71), ex-président devenu secrétaire de Salers de Bourgogne ; Émilie Dupuis (58), trésorière et Guillaume Degevigney (21), nouveau président.

L’association Salers de Bourgogne a tenu son assemblée générale à Barnay le 28 avril dernier. Depuis une quinzaine d’années, cette association réunit des éleveurs de bovins salers de la région et elle compte environ 35 adhérents. Loin du berceau de la race auvergnate, les adhérents se réunissent pour échanger des informations, créer des contacts commerciaux et faire la promotion de l’élevage de salers hors berceau. Chaque année, l’association organise une visite d’élevage et l’assemblée générale annuelle est l’occasion de découvrir l’exploitation de l’un des adhérents.

La salers continue de gagner du terrain partout en France et notamment en Bourgogne Franche-Comté. Quatrième race allaitante en effectif avec un peu plus de 220.000 vaches à l’échelle nationale, cette race rustique, autrefois cantonnée au Cantal, conforte son implantation dans tous les territoires, et ce, malgré un contexte de décapitalisation. La race séduit de nouveaux éleveurs du Jura, de la Haute-Saône, des Savoie, de l’Isère et même des Pyrénées, rapporte Olivier Tournadre, technicien au Herd-Book Salers.

Des qualités d’élevage

En Bourgogne, le nombre de vaches salers de plus de 36 mois a progressé de + 62 % entre 2017 et 2020, atteignant près de 13.500 mères. La Saône-et-Loire détient le plus gros effectif avec près de 4.600 vaches, devant la Nièvre qui en compte près de 4.200 et la Côte-d’Or 3.900. La plus forte progression concerne la Nièvre dont le nombre de vaches salers a progressé de + 70 % en trois ans. Dans les départements limitrophes, une belle percée est observée en Haute-Saône ainsi que dans la Loire et dans l’Allier où la salers commence à être très bien implantée.

Le succès de la salers tient en premier lieu à ses grandes qualités d’élevage – facilité de vêlage et aptitude laitière, rappelle Olivier Tournadre qui évoque aussi son adaptation à tous les climats. La race a aussi effectué « un gros travail de sélection sur la docilité », fait valoir le technicien. Des qualités qui sont désormais au cœur des critères sélectionnés par la station raciale de Saint-Bonnet-de-Salers (15) qui met en avant les meilleurs taureaux en termes de critères de race et de performances.

Du changement au sein de l’association

En Bourgogne, un certain nombre d’éleveurs ont adopté avec succès les bovins aux grandes cornes et à la robe acajou. L’association les aide à trouver des reproducteurs ou à commercialiser leurs animaux. Le développement de la race génère une forte demande en femelles d’élevage tandis que la commercialisation des mâles maigres reste compliquée dans un secteur géographique dominé par les broutards charolais. L’embellie dans les prix des bovins ne profite pas aux broutards salers qui sont toujours moins bien valorisés que les charolais ou les croisés, regrette Jean-Pierre Mauguin, président de Salers de Bourgogne.

Au terme de dix ans de mandat, l’éleveur de Barnay a souhaité passer la main, désireux de se dégager du temps pour sa famille (lire encadré). Jean-Pierre Mauguin devient secrétaire de l’association et son successeur à la présidence est Guillaume Degevigney, éleveur à Montagny-lès-Beaune en Côte-d’Or, tandis qu’Émilie Dupuis, éleveuse à Saint-Léger-de-Fougeret (58), est la trésorière.