Filière ovine
Ils ont discuté « mouton »

AG
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Les organisations départementales ovines de Bourgogne-Franche-Comté tenaient leur assemblée générale le 5 avril à Dampierre-en-Montagne (21).

Ils ont discuté « mouton »
Une visite de l'exploitation de Julien Pané était proposée.

Conjoncture économique, prédation et laine étaient à l’ordre du jour de l’assemblée des organisations départementales ovines. Hubert Coucheney, éleveur à Planay et administrateur FNO, participait à ce rendez-vous et revient ici sur les discussions. Le contexte économique, pour commencer, est bien entendu favorable avec des cours inédits : « il est vrai que nous n’avions jamais vu cela, ils ont dépassé les 8,50 euros/kg en début d’année. Toutefois, à l’instant t, il semblerait que des agneaux aient du mal à partir des exploitations. Des frigos seraient pleins, nous en saurons davantage dans quelques jours, il ne faudrait pas rencontrer des problèmes pour écouler notre production ».

Aller plus vite

Le nouveau plan loup a également été discuté. « Celui-ci est au stade des réflexions », présente Hubert Coucheney, « parmi les principales demandes de la profession figurent les tirs de défense : tout doit être mis en œuvre pour les accélérer et faciliter les démarches administratives, qui sont actuellement beaucoup trop longues. Les délais d’attente sont parfois de trois ou quatre jours alors qu’une première attaque de loup est souvent suivie d’une autre dans les 24 ou 48 heures ». Le loup se « multiplie » à une vitesse grand V et colonise de nouveaux territoires : « ce constat inquiète l’ensemble des éleveurs », souligne l’administrateur FNO, en rappelant que le seuil de viabilité de l’espèce, fixé à 500 loups, est désormais nettement dépassé en France : « officiellement, nous approchons du millier de loups, il faut en tenir compte dans ce futur plan élaboré au plan national ». De meilleures revalorisations sont aussi demandées en cas d’attaques : « jusqu’à présent, une somme dérisoire, de l’ordre de 150 euros par exploitation, était versée pour les dommages collatéraux de l’élevage sinistré. Nous voulons obtenir quelque chose qui tienne compte de la réalité, en chiffrant les avortements ou encore l’improductivité prolongée de certaines brebis stressées ». Des travaux concernent également le lynx, qui « peine » à être reconnu comme une réelle menace par les autorités.

Que faire de la laine ?

Depuis l’apparition du covid, nombre d’éleveurs stockent leur laine en attendant de trouver un débouché. « Notre seul acheteur, la Chine, ne nous a rien pris pendant la pandémie. Dans mon propre cas, j’aurai bientôt trois tonnes de laine ! Les prix se sont effondrés, passant de 80 du kg à moins de 20 centimes/kg en l’espace de trois ans », signale Hubert Coucheney, qui cite Tricolor parmi les pistes à « creuser » : « cette association interprofessionnelle tente de remonter une filière laine en France en rassemblant un maximum de monde dans ce projet. Il y a sans doute quelque chose à construire, c’est certain ».