Spécial Charolais à Saulieu
Dix ans, déjà

AG
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En août 2012, le Salon charolais réunissait le monde de la viande et celui de la génétique en un seul et même site. Ce très bel événement a marqué les esprits en Côte-d’Or.

Dix ans, déjà
La photo souvenir.

Dix ans de mariage, ça s’appelle des noces d’étain ! Il y a une décennie, les 24, 25 et 26 août 2012, le monde de la « boucherie » se mariait à celui de la « repro » à l’occasion du Spécial charolais de Saulieu. Cette organisation avait rencontré un énorme succès en attirant 25 000 visiteurs et plus de 600 bovins en concours. Jean-Michel Cap, coprésident de l’évènement avec Jean-Pierre Fleury et Michel Baudot, ne retient que du positif, dix ans plus tard : « Attirer autant de monde autour du Charolais avait été quelque chose d’exceptionnel, nous n’oublierons jamais ces très belles journées. La cohésion avait été la clé de la réussite ». Jean-Pierre Fleury en garde même un souvenir « extraordinaire » : « Organiser ce Spécial charolais était un grand défi, celui-ci a été réussi dans plusieurs domaines. Toute la chaîne des bovins était représentée, de la naissance à l’engraissement, cela ne s’était jamais fait. En termes d’équipements, nous avions fait en sorte de ne mettre aucun charolais sous le bâtiment, celui-ci était réservé à la présentation des animaux, aux concours, aux soirées dansantes et même à la messe du dimanche matin. L’implication des nombreux bénévoles durant un mois entier pour installer toutes les infrastructures extérieures puis démonter, est encore à saluer aujourd’hui. Je ne suis pas sûr que l’on revive un jour un tel événement agricole à Saulieu. Ce Spécial avait été soutenu par la Région et le Département, respectivement présidés par François Patriat et François Sauvadet. Les OPA étaient fortement associées à l’opération, je pense notamment à Dijon Céréales, représenté à l’époque par Pierre Guez et Marc Patriat. Mais aussi à la Chambre d’agriculture bien sûr, avec Dominique Chambrette et déjà François Depuydt. Ne pas oublier non plus Florence Marquis et Frédéric Imbert, qui avaient été les deux chevilles ouvrières de ce Spécial Charolais. Tant d’autres personnes ont occupé un rôle très important à l’image de Gilles et Michel Bureau, Gérard Virely, Maurice Rérolle, Pierre Pasdermadjan, Jean-Pierre Godot, et bien d’autres que j’oublie sûrement ici… »

 

« Que du bonheur »

Rencontré la semaine dernière dans un de ses prés à Pont-et-Massène, Michel Baudot, ancien président du Herd-Book Charolais, a accepté bien volontiers de revenir sur cet événement qui demeure à ce jour son plus beau souvenir professionnel : « L’organisation avait été exemplaire. J’ai encore en mémoire l’énorme travail réalisé par les bénévoles, notamment pour la mise en place et le démontage des infrastructures. Les familles Bureau ou Cap, pour ne citer qu’elles, avaient réalisé un boulot monstre pendant près d’un mois. Le monde de l’élevage était pleinement mobilisé, cela faisait plaisir à voir. De la Chambre d’agriculture à Dijon Céréales, en passant par Mazeron : la mobilisation était générale ! Le jour J, l’osmose entre la boucherie et la repro était remarquable. Nous étions loin, très loin des clichés qui tendent à les opposer. Des personnes me parlent encore de ce rendez-vous aujourd’hui, ce Salon avait vraiment de la gueule avec un charolais sous toutes ses formes ! Depuis 2012, des rendez-vous du même type se sont reproduits en France, mais pas avec la même ambiance. Même lors du Mondial charolais à Magny-Cours en 2014, où les animaux de boucherie étaient aussi de la partie, il n’y avait pas la même dimension qu’à Saulieu. Certains diront que je suis un peu chauvin, ce n’est peut-être pas totalement faux puisque je suis Côte-d’orien ! Ce salon 2012 nous avait beaucoup apporté, sur bien des paramètres. Sur le plan sanitaire, la mauvaise image que nous avions avec la tuberculose bovine a été dédiabolisée. Sur le plan commercial, ce rendez-vous nous avait permis de vendre le nombre incroyable de 80 reproducteurs, avec des prix tirés vers le haut grâce au marché turc ouvert aux taurillons français dans ces moments-là. Ceux qui n’étaient pas venus l’ont sans doute regretté. Ai-je rêvé de refaire un jour un deuxième Salon charolais à Saulieu ? Je ne pense pas que tous les ingrédients soient réunis. Ne vaut-il pas mieux rester sur un tel succès, plutôt que de remettre le couvert et prendre le risque de proposer quelque chose de nettement moins bien, à l’image de nombreux films ? ».

 

 

 

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Terres de Bourgogne avait consacré sept pages au compte-rendu des concours.