Plan de relance
Le bilan du volet agricole du plan de relance en Bourgogne-Franche-Comté

Berty Robert
-

Lancé il y a près de 18 mois, le Plan de relance a mobilisé 1,7 milliard d’euros en Bourgogne-Franche-Comté. Une partie de cet argent est dirigée vers le secteur agricole sous des formes diverses.

Près de 80 kilomètres de haies dont le processus de plantation est enclenché en Bourgogne-Franche-Comté (BFC) : voilà une des traductions du volet agricole du Plan de relance dans notre région. Le programme « Plantons des haies », qui permet aussi de financer des plantations d’arbres intraparcellaires, fait partie des mesures du volet Transition agricole du plan de relance. Il a bénéficié de 3,12 millions d’euros de soutien en BFC et dix-huit structures d’accompagnement sont en charge du conseil à la plantation, notamment auprès des exploitants agricoles. France relance, qui, en dix-huit mois, a mobilisé 1,7 milliard d’euros, tous secteurs économiques confondus en BFC, est un vrai soutien apporté à l’agriculture, sous de multiples aspects. Rappelons que ce plan, présenté en septembre 2020 par le Premier ministre Jean Castex, a pour vocation de soutenir le redémarrage de l’économie et préparer les transitions.

Une large palette de projets

Il repose sur trois piliers : la transition écologique, la compétitivité et la cohésion. Assez logiquement, la place dévolue à l’agriculture dans cet ensemble se trouve dans le pilier « Transition écologique ». En BFC, le volet « Agriculture, Alimentation, Forêt » de France relance s’est traduit par 2 378 projets accompagnés, pour un montant de 53,4 millions d’euros. 37 % de ce montant concerne les agriculteurs, 28 %, le secteur forestier, et 17 % celui des filières et des abattoirs. Les aides à l’investissement pour les agriculteurs sont allées dans quatre directions : les agroéquipements, les investissements sur le plan Protéines végétales, la lutte contre les aléas climatiques, et la réalisation de bilans carbone.

-En agroéquipements : on compte 912 bénéficiaires en BFC pour un montant total de subventions de 11,7 millions d’euros, destinées à renouveler les équipements agricoles afin de réduire le recours aux produits phytosanitaires.

-Au chapitre du plan Protéines végétales, il s’agissait d’aider à l’acquisition d’équipements pour cultiver, récolter et sécher des espèces riches en protéines végétales et développer les légumineuses fourragères. On compte 166 bénéficiaires en BFC, pour près de 2,4 millions d’euros d’aides.

-Pour aider à lutter contre les aléas climatiques, 122 bénéficiaires ont eu accès à 1,62 million d’euros d’aides afin de financer des équipements adaptés. Cette aide reste mobilisable en 2022.

-Sur les bilans carbone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), a conventionné à l’échelle régionale et nationale avec 110 Bourgogne, Bio Bourgogne, Cerfrance et les Chambres d’agriculture, 42 diagnostics réalisés en 2021, dans le cadre de l’opération Bon diagnostic carbone en agriculture.

Le soutien apporté aux Plans alimentaires territoriaux (PAT) qui visent à développer une agriculture et une alimentation locale et durable pèse d’un poids certain. 5,4 millions d’euros ont été consacrés à ce soutien en BFC. 49 projets ont, à ce jour, été sélectionnés. Ils sont de natures très diverses : investissement dans des ateliers de transformation-découpe pour le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Nivernais-Morvan qui doit déboucher sur l’installation d’une salle de découpe de viande et d’une boucherie collective pour les éleveurs locaux, création d’un laboratoire de découpe et de transformation collectif au sein d’un magasin de producteurs locaux en Pays Auxois Morvan, avec le Groupement d’intérêt économique (GIE) des éleveurs de la Côte verte, en Côte-d’Or, ou encore PAT du Pays Lédonien, dans le Jura, qui traduit la coopération d’une vingtaine d’acteurs, dont la Chambre d’agriculture… Au-delà, le volet agricole du Plan France relance, c’est aussi 1,56 million d’euros destinés au soutien à la biodiversité, par le biais de projets régionaux. Cela recouvre, par exemple, le financement du Conservatoire des espaces naturels (CEN) pour le développement des pâturages, dans le Jura et en Côte-d’Or.

La forêt pas oubliée

L’exploitation forestière et la filière bois ne sont pas oubliées. 17 structures lauréates (dont 7 ont leur siège social en BFC) vont accompagner les projets de renouvellement forestier sur le territoire de BFC. Fin 2021, 422 dossiers de repeuplement forestier étaient retenus pour un montant d’aide de 12,27 millions d’euros. Notre région est la première en nombre de dossiers déposés et retenus, et la 2e en montants d’aide retenu. Les dossiers déposés totalisent 2 134 ha. Les entreprises de la filière vont disposer d’un montant d’aide de près de 858 000 euros, en soutien aux investissements matériels des pépinières et entreprises de travaux sylvicoles. L’industrie régionale de transformation du bois bénéficie, pour sa part, de 1,9 million d’euros d’aides aux investissements. Il faut noter que le Premier ministre a annoncé une enveloppe complémentaire nationale de 20 millions d’euros afin d’accompagner les scieries qui n’avaient pu l’être en premier abord compte tenu de l’enveloppe disponible.

Autre catégorie d’activité en lien avec le monde agricole bénéficiant régionalement du plan France relance : les abattoirs. 16 projets ont été retenus, pour un montant de 5,1 millions d’euros, afin de moderniser ou créer des abattoirs avec les objectifs d’améliorer la protection et le bien-être animal, de renforcer la santé et la sécurité des opérateurs, de créer de la valeur ajoutée au sein de la filière d’élevage et de contribuer à la souveraineté alimentaire. Enfin, pour être tout à fait complet sur le volet agricole du plan de relance, il faut se rappeler que ce dernier comprend des mesures de soutien à la structuration de filières (voir encadré).

Quatre projets ont été retenus dans le cadre du soutien à la structuration de filières en Bourgogne-Franche-Comté, pour un montant d’aides total proche de 4 millions d’euros.

-La coopérative 110 Bourgogne, basée dans l’Yonne, va pouvoir mener un projet d’équipement de silos. Il est soutenu à hauteur de 1,5 million d’euros (pour un projet global de plus de 3,8 millions d’euros). Le but est de développer une filière blé de qualité qui répond aux impératifs de performance économique et de sécurité sanitaire du grain et de garantir une meilleure sécurité sanitaire des produits. Une quinzaine de silos de l’Yonne, du nord Côte-d’Or et de Seine-et-Marne va être équipée pour pouvoir collecter et stocker dans de bonnes conditions les céréales Cultures raisonnées certifiées (CRC) et Barilla.

-Dans le Jura, à Équevillon, la création d’une société à côté de l’abattoir et de l’atelier de découpe de Champagnole, avec la création de 15 emplois et la construction d’une usine dédiée à la production de salaisons traditionnelles, bénéficie d’un soutien de 2 millions d’euros. La filière ainsi constituée vise le développement et la juste rémunération des céréaliers, éleveurs, abatteurs, découpeurs, transformateurs et distributeurs.

-Dans le Doubs, à École-Valentin, un projet de concentration de lactosérum, porté par Interporc, pour l’utilisation en alimentation porcine bénéficie d’un soutien de 234 242 euros.

-En Saône-et-Loire, à Vendenesse-lès-Charolles, France relance a attribué une aide de 200 000 euros à un projet, porté par la coopérative Feder, destiné à optimiser la filière bovin mâles charolais pour produire de jeunes bovins sur le territoire et apporter de la plus-value et un débouché rentable aux éleveurs de la filière.