Production viticole
La part de la Bourgogne dans les bons résultats viticoles de la France

Berty Robert
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La France est redevenue cette année le premier producteur mondial de vin, à la suite de vendanges considérées comme exceptionnelles. Les vins de bourgogne n’y sont pas pour rien, au contraire d’autres vignobles nationaux dont les quantités récoltées n’ont pas été à la hauteur des espoirs.

La part de la Bourgogne dans les bons résultats viticoles de la France
La production de vins en Bourgogne est en forte progression en 2023, par rapport à 2022, mais aussi en prenant en compte la moyenne quinquennale 2018 / 2022. (Crédit Réussir).

La France est de retour sur la première marche du podium mondial des productions viticoles. Un résultat obtenu dans un contexte de baisse, constaté fin octobre. En 2023, la production européenne est en baisse de 7 %, avec moins de 150 millions d’hl. Une tendance qui a permis à la France, dont la production s’est affichée en hausse de 1,5 %, à 45 millions d’hl, de reprendre une première place qui était occupée depuis sept ans par l’Italie. Pour mémoire, en 2021, en raison du gel, la production française s’était limitée à 37 millions d’hl. En fait, en UE, à part la France et le Portugal, tous les pays producteurs de vins ont accusé une baisse : -11,9 % pour l’Italie et jusqu’à -23 % pour la Grèce. La raison de cette situation ? Des aléas climatiques : fortes pluies, mildiou en Italie, sécheresse en Espagne… Même en France, les vignobles du sud de notre pays sont déficitaires et ont souffert de la sécheresse. Le Bordelais et le sud-ouest ont été affectés par le mildiou puis la canicule. En Languedoc et Roussillon, la sécheresse a eu un fort impact.

« Miracle bourguignon »

Dans un tel contexte, quelle est la part prise par les vins de Bourgogne dans les bons résultats français ? Le 10 octobre, à Beaune, François Labet, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) avait parlé du « miracle bourguignon » pour caractériser les conditions dans lesquelles les vendanges 2023 avaient eu lieu. De fait, on a noté peu de dégâts dus au botrytis, les épisodes de grêle ont eu des effets limités. Début octobre toujours, l’organisme de statistiques agricoles français Agreste avait livré les premières estimations sur la production, à la suite des vendanges. La production est généreuse, particulièrement en vins blancs. En Bourgogne et Beaujolais (les deux vignobles étant confondus dans les mesures d’Agreste), la production 2023 s’est montée à 2,759 millions d’hl, contre 2,468 millions d’hl en 2022 (dont 1,7 million d’hl pour la Bourgogne seule). La Bourgogne n’est certes pas la première en valeur absolue, mais, par rapport à 2022, elle a affiché une progression de 12 %, inférieure au Jura, au Val de Loire ou aux Charentes, mais qui la positionne loin devant la Champagne, l’Alsace, le Bordelais ou le Languedoc-Roussillon. Si l’on compare le résultat 2023 avec la moyenne quinquennale 2018-2022, la progression de la zone Bourgogne-Beaujolais atteint 22 %, à comparer au -16 % du Bordelais…

Rester prudent

Indéniablement, et comme le prouve le témoignage du viticulteur de l’Yonne à découvrir dans cette même page, la Bourgogne a contribué à ce retour au premier plan des vins français en Europe. Mais on sait aussi que, d’une année sur l’autre, les facteurs sont tellement changeants qu’il serait bien présomptueux de prétendre que cette tendance se perpétuera dans les années à venir. Lors de la conférence de presse du BIVB du 10 octobre, François Labet rappelait aussi un fait qui doit inciter à la prudence : ces dix dernières années, en raison des aléas climatiques, le vignoble bourguignon a perdu l’équivalent, en volume, de trois récoltes…