Cap Protéines
Elevage caprin : une piste pour l'autonomie

Damien Hardy
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Pour nourrir ses 200 chèvres, Christophe Favard, éleveur basé dans la Vienne, compte sur ses prairies multi-espèces, le séchage en grange, le pâturage et le méteil.

Elevage caprin : une piste pour l'autonomie
Christophe Favard : « Je me suis vite rendu compte qu’il n’était pas cohérent de produire des céréales, de les vendre et, en parallèle, d’acheter des aliments à l’extérieur pour mes chèvres. J’ai décidé de consacrer plus de surfaces aux prairies et de remplacer l’orge produite et vendue par du méteil. » (Crédit Cap protéines)

Sur son exploitation caprine bio de 60 hectares, Christophe Favard a un objectif : « nourrir mes chèvres avec mes terres et vice et versa ». L’éleveur de la Vienne a mis en place différentes pratiques qui lui permettent d’être autonome en protéines à 95 %. Il a commencé par l’implantation de prairies multi-espèces de légumineuses. Il a essayé plusieurs mélanges avant de trouver l’association de luzerne, trèfle violet, trèfle blanc et sainfoin qui allie appétence et couverture des sols. Cette herbe de qualité est fauchée et séchée en vrac. Le fourrage peut être récolté précocement, avec les feuilles des légumineuses bien conservées, et a donc une meilleure valeur nutritive. Christophe Favard est aussi moins dépendant de la météo au moment de la fauche. L’outil de séchage a été agrandi en 2020. La capacité de stockage est de 200 tonnes de matière sèche. Les chèvres sortent au pâturage de mars à juillet puis à l’automne.

Du méteil grain pour compléter

« Je gère mon pâturage avec un fil avant et un fil arrière, explique l’éleveur. Cela me facilite le suivi de la pousse de l’herbe. » Depuis 2017, du méteil grain complète la ration. L’association est composée de triticale, pois, féverole et avoine. Les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote atmosphérique et de le restituer au sol. Les céréales servent de tuteur aux légumineuses et limitent la verse. La culture d’un méteil demande peu de travail et d’intrants : « Un passage de houe et un de herse étrille suffisent ». Le méteil est semé mi-novembre et récolté mi-juillet avec un rendement de 3,5 à 4,5 tonnes de matières sèche par hectare. Cette association permet d’obtenir un aliment équilibré, source d’énergie et de protéines, à 16 % de MAT. « L’apport protéique est comparable à un aliment acheté de type chèvre laitière et le méteil a un très bon rapport qualité prix. » En 2021, il n’a dépensé que 55 €/1 000 litres pour acheter des aliments et son revenu est quasiment équivalent à trois Smic.