Prédation lupine
Uniformiser, accélérer, adapter
Le 27 février, les syndicats agricoles de la Nièvre (FDSEA, JA, CF et CR 58) ont rencontré les représentants de l’État afin d’échanger sur la problématique du loup.
Alors que le nouveau Plan National Loup (PNA) vient d’être dévoilé (1), des échanges sur la problématique de la prédation lupine étaient organisés le 27 février, à Nevers dans les locaux de la Direction départementale des territoires. Ces discussions se sont tenues entre les représentants de l’État ainsi que les syndicats agricoles nivernais (FDSEA, JA, CF et CR 58).
Pour Olivier Laporte, vice-président du dossier prédation pour la FDSEA 58, cette rencontre a permis : « de faire une nouvelle fois remonter les problèmes du terrain ».
Parmi ceux-ci, il évoque la transmission des informations en cas d’attaque : « les exploitants concernés – quel que soit leur cadre syndical – ont partagé des difficultés pour joindre la Préfecture pour déclarer les attaques. Nous pensons qu’il serait plus simple que ce soit la Gendarmerie qui alerte les autres services dans ces cas-là, car eux sont réactifs et connaissent la procédure sur le bout des doigts ». Toujours dans la même veine de partage de l’information, il pointe des « procédures de relevés d’indices différentes en fonction des agents. Et, du double des constats (signés par l’éleveur) qui doivent être rendus automatiquement à l’exploitant, le jour de l’expertise. Je pense qu’il serait très profitable si les résultats étaient transmis systématiquement par mail. En effet, pour le moment l’éleveur n’a rien de concret s’il souhaite contester la décision ». Puis, il revient sur les délais pour obtenir les résultats d’analyses : « huit jours… quel intérêt d’avoir ces éléments huit jours après une attaque… Idem en ce qui concerne la délivrance des arrêtés de tirs. On nous dit 48 heures, mais ne peut-on pas avoir la même réactivité qu’en Saône-et-Loire ou ces décisions sont prises et mises en actions dans les 6 heures ? ».
Tout prendre en compte
Enfin, il rappelle les conséquences qu’une attaque peut engendrer : « Aujourd’hui, l’indemnisation n’est pas suffisante, car il faut voir la perte dans sa globalité. Au-delà de l’impact psychologique que cela a sur l’éleveur de retrouver ses animaux massacrés, il y a du temps passé avec l’OFB ou avec la Gendarmerie ou encore celui à ramasser les dépouilles… En plus, il y a une suppression génétique importante qui influe forcément sur la conduite du cheptel. D’ailleurs, ce manque peut mettre des années à être comblé. Ensuite, actuellement l’indemnisation est de 150 euros / animal, mais cela ne couvre pas tout ce que j’ai rappelé… je pense qu’il serait judicieux qu’il revienne à l’éleveur de déterminer le montant de son indemnisation – dans une fourchette de prix - prenant en compte tous ces champs ». Olivier Laporte espère : « que cette fois, nous avons été entendus et que des actions concrètes seront faites en faveur de la préservation de l’élevage sur notre territoire ». En attendant, la FDSEA et les JA 58 prévoient une rencontre avec leurs homologues de Saône-et-Loire afin d’avoir des pistes plus précises de travail sur cet enjeu de la prédation lupine. Il conclut : « Nous n’avons pas encore de meute fixe, mais il ne faut pas attendre. Il faut agir maintenant si nous voulons avoir une chance de continuer l’élevage dans de bonnes conditions. Il ne faut pas attendre d’avoir une attaque chez soi pour se sentir concerné. Ce dossier est l’affaire de tous. D’ailleurs, que veut la Région : de l’élevage ou des meutes fixes ? ». Afin de faire voir leur désarroi face à la perte de leurs animaux suite aux attaques, les exploitants volontaires exposeront des foulards rouges dans leurs exploitations ou sur leur propre personne.
