Haies
Le Pacte Haies lancé en Bretagne

Actuagri
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C’est en Bretagne, région bocagère et pionnière en matière de valorisation des arbustes, que Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, accompagné de Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, a présenté le Pacte en faveur de la haie, le 29 septembre.

Le Pacte Haies lancé en Bretagne
Chaque année, 20 000 km de haies disparaissent en France. (Crédit Voyager)

Ce pacte était attendu après le rapport alarmant du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux au mois d’avril. Rapport qui déplorait qu’en dépit de toutes les mesures prises pour leur préservation, 20 000 km linéaires de haies continuent de disparaître chaque année. La France compte encore 750 000 km de haies aux effets bénéfiques reconnus pour la préservation de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique. Le pacte a pour ambition de préserver les haies existantes et de planter 50 000 km de haies supplémentaires, agricoles ou non, d’ici 2030. Il s’adresse à tous les acteurs de cette « filière haie » en devenir, pépiniéristes, propriétaires et gestionnaires des haies, entreprises de valorisation du bois-énergie, organismes de conseil.

7 millions de tonnes de CO2

Le premier objectif est bien sûr de restaurer la biodiversité. Les haies sont des refuges pour les espèces sauvages, en particulier les pollinisateurs. Leur réseau constitue une trame verte nécessaire à ces espèces. Elles permettent de réduire l’érosion des sols, procurent un effet brise-vent et anti sécheresse. Elles ont des atouts agronomiques indéniables. Ce pacte devrait permettre de stocker 7 millions de tonnes de carbone dans les haies et les sols en 2030. Son budget, inscrit dans le cadre de la planification écologique, est de 110 millions d’euros par an, qui s’ajoute aux financements publics déjà existants. Un observatoire de la haie va être créé afin de remédier aux connaissances lacunaires des haies implantées en France et d’assurer un suivi qualitatif et quantitatif. Des filières de graines et plants adaptés, d’origine locale, seront développées.

Les régions mobilisées

Pour inciter les propriétaires à planter et entretenir leurs haies, la mise en place de filières de valorisation des produits de la haie, afin de répondre aux besoins en biomasse, sera favorisée. L’objectif étant d’aboutir à la création d’ateliers bois-énergie rentables dans les exploitations agricoles ou autres. Dans ce cadre les démarches de labellisation de la gestion durable des haies seront encouragées. Le conseil et l’expertise seront renforcés et même professionnalisés pour aider les propriétaires et les gestionnaires qui souhaitent développer leur linéaire de haies. Les Chambres d’agriculture et les associations seront chargées de ces actions. La formation à la gestion de la haie fera son entrée dans les lycées agricoles. Ce pacte national sera décliné par territoire en s’appuyant sur les régions. D’ici fin novembre, 25 actions seront développées en feuilles de route pour être opérationnelles dès début 2024. Pour Marc Fesneau « la haie est un symbole fort de réconciliation possible de tous les acteurs autour des enjeux de la transition écologique… Avec ce pacte l’État propose aux agriculteurs, associations environnementales, chasseurs, entreprises, de travailler ensemble pour arrêter la perte du linéaire et replanter des haies ». Sarah El Haïry a rappelé que « restaurer un paysage ponctué de haies, c’est la défense d’une identité bocagère, d’une ponctuation dans les grands espaces agricoles. »