Morvan
MAEC : les agriculteurs du Morvan sensibilisent leur député

Berty Robert
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Des représentants de la FDSEA de la Nièvre ont rencontré Patrice Perrot, le député de la seconde circonscription du département, pour l’entretenir de différentes problématiques agricoles, au premier rang desquelles figurent les MAEC.

MAEC : les agriculteurs du Morvan sensibilisent leur député
Les participants à la réunion du 21 avril avec le député Patrice Perrot, à Saint-Agnan.

Nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer dans nos colonnes : les Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) sur lesquelles les agriculteurs doivent se positionner, font débat dans le département de la Nièvre. La raison, c’est l’existence d’une MAEC Parc régional du Morvan (PRA 2 systèmes herbagers et pastoraux), à la fois plus contraignante sur les questions environnementales et moins rémunératrice. De nombreux agriculteurs concernés sur cette zone géographique voudraient pouvoir accéder à la MAEC Mesure autonomie fourragère proposée, en parallèle, par la Chambre d’agriculture. Sauf que l’enveloppe budgétaire est contrainte et que tous ceux qui le souhaitent ne pourront sans doute pas y accéder. Cette distorsion pose un vrai problème sur le terrain et c’est la raison pour laquelle des représentants de la FDSEA du secteur du Morvan nivernais ont souhaité rencontrer leur député, Patrice Perrot, afin de le sensibiliser à cette problématique et alors même que les agriculteurs, en pleines déclarations PAC, doivent se positionner sur le choix des MAEC.

Distorsion entre MAEC

La rencontre s’est tenue fin avril à Saint-Agnan. Les participants sont revenus sur les problèmes budgétaires qui se posent entre la MAEC Parc et la MAEC Chambre. « Nous voulions savoir, explique Eric Boucher, éleveur et membre de la FDSEA, si, à son niveau, il a la possibilité de se renseigner sur la possibilité de transfert budgétaire entre les différentes enveloppes, de manière à permettre à la Chambre de répondre aux sollicitations d’agriculteurs du Morvan, ou peut-être même entre deux mesures de la Chambre (autonomie fourragère et systèmes herbagers) ». L’inégalité constatée entre les différentes MAEC aura aussi occupé les échanges : sur la mesure la plus intéressante financièrement (233 euros/ha) proposée par la Chambre (autonomie fourragère), pour atteindre le plafond de 12 000 euros, il suffit de 51 ha, alors que pour les mesures herbagères Parc ou Chambre, le plafond est limité à 8 000 euros, mais, à 88 euros/ha, il faut 91 ha pour l’atteindre. « Pour bénéficier de la mesure la plus « environnementale », il faut avoir plus de surface, constate Eric Boucher, c’est un peu contradictoire, au-delà de l’inégalité que cela représente ». Le doute persiste sur ces MAEC et certains agriculteurs qui procèdent actuellement à leurs déclarations PAC sont amenés à cocher des choix de MAEC sans savoir si, au final, ils seront éligibles. Il faudrait envisager la possibilité de revenir en arrière si un agriculteur du Morvan ayant fait le choix de la MAEC Chambre Autonomie fourragère mais se voyant finalement refusé, pourra dès lors accéder à la MAEC Parc.

Eau et installation

Avec leur député, les agriculteurs ont également abordé le sujet des cours d’eau et des zones humides. Pour les premiers nommés, des interrogations persistent, notamment sur la cartographie qui leur est appliquée. Un point complexe dans le Morvan, très riche en petits cours d’eau divers. Parfois, des fossés se retrouvent classés en cours d’eau et cela conditionne les possibilités d’intervenir ou non dessus. Des désaccords persistent sur les tracés entre l’administration et les agriculteurs pour établir une base de travail commune et acceptée par tous. Concernant les zones humides, il manque, là aussi, une cartographie précise et même une définition exacte. En revanche, ce qui est sûr c’est que ces zones humides comporteront des contraintes pour les agriculteurs. Le flou qui règne inquiète la profession. Enfin, les participants à la réunion de Saint-Agnan ont évoqué le défi du renouvellement des générations et de l’installation de jeunes. Le principal frein à ces installations aujourd’hui, à leurs yeux, c’est justement le poids des contraintes, notamment environnementales, plus encore que les investissements économiques nécessaires. De quoi nourrir la réflexion du député Patrice Perrot.