Legta du Morvan
Toujours se réinventer

Chloé Monget
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Afin de ne pas rester sur ses acquis, le Legta du Morvan (Château-Chinon) propose différentes nouveautés concernant le matériel, l'enseignement ou encore les partenaires.

Toujours se réinventer
Le Legta du Morvan a ouvert ses portes pour la première fois en 1995. Crédit photo : Legta du Morvan.

Depuis l’arrivée de ses premiers élèves en 1995, le Legta du Morvan (Château-Chinon), n’est plus le même, notamment avec le rattachement des piscicultures de Vermenoux et de Corancy (1996) ou encore avec la construction du nouvel internat (2008). Et aujourd’hui encore le Legta du Morvan, sous la direction de Michèle Leblanc-Albarel, se réinvente.

Ainsi, certains projets matériels engagés ces dernières années au sein du Legta de Château-Chinon, continuent ou arrivent à leur terme cette année. En effet, les supports pédagogiques des piscicultures ont été rénovés, comme l’explique Jean-Noël Bernard, coordinateur des BTS Aqua : « ils sont constitués par une installation de production salmonicole flambant neuve qui permet aux jeunes de voir et participer à toutes les étapes de la production (de la reproduction à la commercialisation en passant par la transformation) de truites et autres salmonidés ». Michèle Leblanc-Albarel complète : « en mars, les panneaux photovoltaïques commenceront à être posés d’abord sur le site de Corancy puis sur celui de Vermenoux, concluant ainsi une vision d’ensemble de ces sites ». Elle poursuit : « le 13 février 2023 est aussi une date importante pour nous, car le projet de rénovation du pôle service passe de l’appel d’offres à l’ouverture des plis pour les entrepreneurs afin de commencer les travaux. Nous espérons pouvoir les entamer à la fin du mois de mars – début avril ». Avec un investissement de 314 000 euros environ, le projet a un an de retard. Dans un autre domaine, une population de lombric sera aussi livrée, afin de poursuivre le projet expérimental sur le traitement des boues de pisciculture. Michèle Leblanc-Albarel indique : « nous essayons d’avoir une réflexion sur l’avenir, afin que les élèves puissent envisager des solutions innovantes car tester des pratiques reste dans l’ADN de nos professions ».

Une organisation différente

Au-delà du matériel, l’immatériel change aussi au Legta. En effet, dans le cadre du programme de travail 2018-2019, au titre de l’article L. 241-1 du code de l’éducation, le rapport annuel de 2019 évoquait la mise en place pour les établissements d’une certaine liberté d’organisation pour l’emploi du temps et les évaluations, notamment avec l’instauration de la semestrialisation. Pour rappel, cette dernière consiste à évaluer les élèves par semestre, et non plus par trimestre, à l’image de ce qui est appliqué pour la licence-master-doctorat (ou LMD) universitaire Ainsi, cette semestrialisation des enseignements a été lancée cette année, pour les BTS, au sein de l’établissement de Château-Chinon. Olivier Ribailler, coordinateur du BTS animation des territoires ruraux, fait le bilan : « Ceci permet de séquencer davantage la formation. Les projets peuvent ainsi se succéder et d’être évalués rapidement afin que les étudiants ne se dispersent pas dans leurs travaux. La réforme des BTSA se met en place progressivement, la semestrialisation de l’emploi du temps pourrait être un premier pas vers une semestrialisation complète dans l’établissement ».

Voyager pour étudier

En plus des cours, des voyages d’études sont proposés pour entrevoir ce qui se fait ailleurs, en complément des visites sur exploitations ou dans les structures de proximité qui s’effectuent durant l’année. Ainsi, Philippe Liénard, coordinateur BTS ACSE souligne : « un voyage à l’étranger est prévu au cours du cursus de deux ans pour alimenter le module d’initiative locale. Le prochain est donc prévu en 2024 ». Dans la même veine, Jean-Noël Bernard, stipule : « deux voyages d’études permettront d’étudier l’aquaculture marine et de rencontrer des professionnels et anciens étudiants (pêche professionnelle ou amateur, aquariologie, etc.), afin qu’ils puissent faire un retour d’expérience aux jeunes ».

Validité internationale

Enfin, toujours dans cet esprit d’ouverture vers l’extérieur, Michèle Leblanc-Albarel annonce : « Nous allons aller au Québec afin de rencontrer nos homologues de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec (Cégep de la Gaspésie et des Îles https://epaq.qc.ca/), en vue de monter un partenariat. En effet, nous voudrions pouvoir proposer deux diplômes valables en France et Québec, en aquaculture, afin que nos étudiants puissent avoir encore plus de débouchés – puisque ces compétences sont très recherchées outre Atlantique ». Elle conclut : « Nous travaillons, que ce soit l’équipe administrative, ou le corps enseignant, pour proposer des formations qualifiantes dans des secteurs ou les offres d’emploi pleuvent, assurant ainsi leurs embauches et donc un avenir ».