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Chasse

« Vous représentez un loisir, nous nourrissons la population »

À la suite de la parution, en mars, d'un édito de Bernard Perrin, président de la Fédération de chasse de la Nièvre, Pierre Bobin, membre du Comité technique local 07 et de la FDSEA, fait part de sa réaction dans une lettre ouverte.

Par Pierre Bobin, membre du CTL 07 représentants les agriculteurs non-chasseurs FDSEA 58

« Dans le numéro 98 de mars 2025 de La chasse en Nivernais, votre édito intitulé « Jeu de dupes » m’a profondément choqué ainsi que le monde agricole que je côtoie régulièrement. Vous êtes à la tête de la Fédération de chasse de la Nièvre et je n’avais aucun doute sur votre façon de penser ou de gérer, seulement cette fois, vous avez été trop loin. Jetant en pâture la profession agricole qui aurait plus besoin de soutien que de propos mensongers. Vous parlez de l’OFB, je pense qu’il y a beaucoup plus de chasseurs mécontents que d’agriculteurs, vous vous comportez comme un citoyen qui observe et qui dénonce, merci ! En fait vous mélangez tout, les talus nivelés, le drainage, l’arrachage des haies et le forage ? Un joli bouillon de culture dans votre puissance chimique personnelle. Je tiens à vous rappeler que vous représentez une activité de loisir et moi une activité de travail qui sert à nourrir la population, tout en respectant les agents de l’OFB, et cela réciproquement. Tout ça pour nous faire porter la responsabilité de la disparition du petit gibier alors pourquoi ne pas empêcher la circulation des voitures pour sauver les lièvres ? Je vous informe que les agriculteurs s’entendent plutôt bien avec les chasseurs dans le Morvan, tous les petits propriétaires cèdent gratuitement les champs et les bois qui permettent d’établir les plans de chasse puisque, rappelons-le, votre rôle primaire est la régulation. La page 19 de votre journal cite le nom de 13 agriculteurs concernés par des dégâts de sangliers, auquel vous réclamez le remboursement partiel ou total des frais d’expertises. Monsieur Perrin, n’avez-vous pas honte de citer le nom des agriculteurs donnant gratuitement leur domaine aux chasseurs qui sont, pour bon nombre, voisins et échangeant régulièrement sur les dégâts de sanglier tout en essayant d’en éliminer dans les zones les plus critiques ? J’ai tenté d’organiser une rencontre avec Emmanuel Berlo, administrateur, et Florent Ortu, directeur de la FDC 58, celle-ci m’a été refusée, mais quel courage ! J’espère que ce courrier vous fera réagir pour enfin trouver des compromis équitables avec la profession. Je reste bien sûr à votre disposition pour échanger, j’ai évidemment des propositions à vous soumettre, à vous de bien vouloir les entendre ».

Un édito qui crée forcément du débat...

Dans son édito, Bernard Perrin, observait que « l'OFB bashing est à la mode. Il cristallise aujourd'hui la colère d'une partie du monde agricole (…) Faire reposer le malaise du monde agricole sur les épaules de l'OFB plus que sur les traités de libre-échange qui créent une concurrence internationale inéquitable et que sur la politique agricole commune qui profite toujours plus à l'agro-business mondialisé, voilà une manœuvre politique discutable (…) Face à un certain modèle agricole qui s'acharne à niveler, drainer, arracher et forer, tout en abusant de sa chimie toute puissante, une police de l'environnement est-elle nécessaire ? Je le crois ardemment(...) »