Betteraves
Versements revus à la baisse : la réaction de la CGB
Suite au règlement du deuxième acompte des sucreries aux planteurs pour la récolte 2018, l’étonnement fait place à l’exaspération. Les présidents des Confédérations générales des planteurs de betteraves (CGB) de l’Aube et l’Yonne se sont exprimés auprès des planteurs dans un courrier cosigné.

«Cher(e) collègue,
Le règlement du deuxième acompte, concernant la récolte 2018, a semé frustration et consternation, parmi les planteurs des groupes coopératifs sucriers.
Dans un contexte de marchés, européen et mondial, catastrophiques, ils constatent qu’un des choix stratégiques de leur groupe est d’utiliser la betterave comme variable d’ajustement. Les messages rassurants visant à concilier nos valeurs coopératives et la réalité des marchés semblent faire abstraction de la pérennité économique de nos exploitations.
Le défi du betteravier d’aujourd’hui sera-t-il seulement limité à gérer sa trésorerie dans l’urgence en espérant des lendemains meilleurs ?
- Le groupe TEREOS, contrairement à ses usages habituels, a effectué des virements très faibles et en contradiction totale avec les promesses et informations connues des planteurs. Cette situation, découverte le jour du versement, entraîne, chez beaucoup, de gros problèmes financiers, dont un certain nombre de comptes débiteurs, avec prélèvement d’agios si le remboursement s’opère seulement lors des prochains acomptes (dont les modalités restent encore inconnues).
- Le groupe Cristal Union, dont le très controversé reniement des engagements est connu depuis plusieurs mois, a, quant à lui, communiqué assez tôt sur une fourchette possible de rémunération 22/24 €. Le montant retenu est le plus bas. Et en cas d’absence d’un versement complémentaire au 30 juin, sauf pour des betteraves excédentaires (quasiment inexistantes pour nos départements), il y aura une situation économique très compliquée pour les planteurs.
Toutes ces mauvaises nouvelles sont bien sûr aggravées par une récolte 2018 catastrophique, particulièrement dans notre région. C’est pourquoi nous demandons des rencontres à nos élus locaux des sucreries, Tereos et Cristal Union, afin d’obtenir des réponses à nos questions et essayer de «limiter la casse» pour les planteurs.
Au-delà des préoccupations d’urgence, il est grand temps que l’esprit conquérant, où seule la soif de liberté, la loi du marché et la compétition fixeraient les règles, laisse la place à un dialogue humble devant le constat du danger de destruction de valeur de notre filière.
Avec du recul, les propositions, faites depuis trois ans par la CGB sur la gestion des risques notamment, auraient pu accompagner en amont la rigueur économique qu’impose une telle crise.
Il devient également plus que nécessaire de semer nos betteraves avec des connaissances précises de la construction du prix et une contractualisation digne.
Ces demandes se veulent constructives. Un des axes stratégiques essentiels des groupes sucriers doit demeurer la pérennité de la betterave comme culture d’intérêt sur nos exploitations.
Loin de regarder dans le rétroviseur, il est grand temps de tirer parti de ces erreurs pour construire l’avenir, redonner confiance aux planteurs et ainsi pérenniser nos outils industriels coopératifs».
Le règlement du deuxième acompte, concernant la récolte 2018, a semé frustration et consternation, parmi les planteurs des groupes coopératifs sucriers.
Dans un contexte de marchés, européen et mondial, catastrophiques, ils constatent qu’un des choix stratégiques de leur groupe est d’utiliser la betterave comme variable d’ajustement. Les messages rassurants visant à concilier nos valeurs coopératives et la réalité des marchés semblent faire abstraction de la pérennité économique de nos exploitations.
Le défi du betteravier d’aujourd’hui sera-t-il seulement limité à gérer sa trésorerie dans l’urgence en espérant des lendemains meilleurs ?
- Le groupe TEREOS, contrairement à ses usages habituels, a effectué des virements très faibles et en contradiction totale avec les promesses et informations connues des planteurs. Cette situation, découverte le jour du versement, entraîne, chez beaucoup, de gros problèmes financiers, dont un certain nombre de comptes débiteurs, avec prélèvement d’agios si le remboursement s’opère seulement lors des prochains acomptes (dont les modalités restent encore inconnues).
- Le groupe Cristal Union, dont le très controversé reniement des engagements est connu depuis plusieurs mois, a, quant à lui, communiqué assez tôt sur une fourchette possible de rémunération 22/24 €. Le montant retenu est le plus bas. Et en cas d’absence d’un versement complémentaire au 30 juin, sauf pour des betteraves excédentaires (quasiment inexistantes pour nos départements), il y aura une situation économique très compliquée pour les planteurs.
Toutes ces mauvaises nouvelles sont bien sûr aggravées par une récolte 2018 catastrophique, particulièrement dans notre région. C’est pourquoi nous demandons des rencontres à nos élus locaux des sucreries, Tereos et Cristal Union, afin d’obtenir des réponses à nos questions et essayer de «limiter la casse» pour les planteurs.
Au-delà des préoccupations d’urgence, il est grand temps que l’esprit conquérant, où seule la soif de liberté, la loi du marché et la compétition fixeraient les règles, laisse la place à un dialogue humble devant le constat du danger de destruction de valeur de notre filière.
Avec du recul, les propositions, faites depuis trois ans par la CGB sur la gestion des risques notamment, auraient pu accompagner en amont la rigueur économique qu’impose une telle crise.
Il devient également plus que nécessaire de semer nos betteraves avec des connaissances précises de la construction du prix et une contractualisation digne.
Ces demandes se veulent constructives. Un des axes stratégiques essentiels des groupes sucriers doit demeurer la pérennité de la betterave comme culture d’intérêt sur nos exploitations.
Loin de regarder dans le rétroviseur, il est grand temps de tirer parti de ces erreurs pour construire l’avenir, redonner confiance aux planteurs et ainsi pérenniser nos outils industriels coopératifs».