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Conjoncture

Un printemps à haut risque

La conjoncture agricole du mois d'€™avril, publiée par Agreste Bourgogne, montre une situation fortement impactée par la chaleur et le stress hydrique. Une situation climatique qui a des répercussions sur l'€™ensemble des productions, végétales et animales.
Par Agreste
La sole bourguignonne a peu évolué en comparaison de la forte évolution observée lors de la campagne précédente du fait de la révision de la PAC. L'€™effet « protéagineux » s'€™est estompé et ces cultures sont en perte de terrain (pois : -10% ; féverole : -37%). La surface en blé progresse de 1% pour atteindre 321 000 ha, +1% également pour la surface en colza (179 800 ha), l'€™orge de printemps gagne 2 800 ha. La surface en maÏs diminue de 3%, avec des levées disparates du fait de manque d'€™eau. Avec 24 000 ha semés, le tournesol atteint son niveau le plus bas depuis 2000 et là encore les levées sont irrégulières.

[INTER]Un stress hydrique marqué en sols superficiels[inter]
La chaleur des journées d'€™avril a concouru au développement rapide des cultures d'€™hiver. Sur le plan sanitaire, en blé, la septoriose est peu fréquente, en revanche, la chaleur favorise l'€™expression de l'€™oÏdium. Les cultures d'€™orge d'€™hiver sont saines mais on remarque la présence d'€™helminthosporiose. La sécheresse a produit ses effets en avril dans les sols les plus légers. L'€™orge et le blé sont marqués par le stress hydrique et présentent des symptômes physiologiques accentués par les écarts de température entre les jours chauds et les nuits froides. Le nombre et le remplissage des épis sont d'€™ores et déjà impactés par cette situation. Le colza subit des attaques de charançons et de mélighètes, tandis que les gelées d'€™avril provoquent un retard de floraison dans certaines zones.

[INTER]Des cours qui restent fermes[inter]
Ces conditions climatiques hors norme entraînent des incertitudes quant aux volumes de production, les prévisions étant déjà revues à la baisse. Ce phénomène s'€™étend à toute l'€™Europe et également dans les régions à blé des Etats-Unis, ce qui entretient une grande fermeté sur les marchés. Le prix du blé panifiable départ Côte d'€™Or, s'€™établit à 229€/t. Le cours de l'€™orge de brasserie est également très ferme (193€/t pour Esterel Fob Creil), un prix encouragé par les craintes d'€™une élévation des taux protéiques en orge d'€™hiver et d'€™un mauvais rendement. Les cours du colza à 471€/t (Fob Moselle) sont également soutenus par le climat et les bilans d'€™approvisionnement restent tendus. Les stocks sont très bas et la demande en biodiesel pourrait ne pas être satisfaite. A ce niveau de prix, les triturateurs n'€™ont plus intérêt à écraser, la tendance du cours du colza étant très liée à celle du soja.

[INTER]Précocité dans les vignobles[inter]
Encouragée par les températures plus clémentes qu'€™à l'€™ordinaire des mois de janvier et de février, la vigne a amorcé un redémarrage précoce. Depuis le mois de mars, l'€™écart à la normale s'€™amplifie et la végétation accélère son développement. Fin avril, le vignoble bourguignon atteint le stade 7 feuilles étalées en Chardonnay et 6 à 7 feuilles étalées pour le pinot noir et le gamay. L'€™année 2011 présente des similitudes en termes de précocité avec l'€™année 2007 et près de trois semaines d'€™avance sur 2010.

[INTER]Bonne tenue des broutards à l'€™export[inter]
La pousse de l'€™herbe s'€™est accélérée en avril à la faveur des températures élevées, mais le manque de précipitations entraîne la production d'€™une faible biomasse. Les premiers ensilages ont démarré en avril tandis que toutes les bêtes étaient sorties au pré.
Les exportations de broutards progressent de plus de 4,6% par rapport à février 2010. Toutefois, le marché italien des bovins destinés à l'€™engraissement reste calme depuis le début de l'€™année et les cours sont soutenus par les nouveaux marchés (Algérie, Liban), avec cependant de fortes contraintes sanitaires pour accéder à ces pays. Avec l'€™arrivée du printemps l'€™offre diminue et les cours augmentent pour tous les mâles et surtout pour les catégories alimentant le marché algérien. Ainsi, les prix des mâles de 400 kg R et de 350 kg R, progressent de 5,3% pour les premiers et de 3,5% pour les seconds. Pour les femelles le marché est moins porteur en avril. Les quatre premiers mois de l'€™année montrent une nette élévation des cours par rapport à la même période en 2010. La hausse la plus significative concerne les laitonnes 400kg R : +6,8%. La variation des prix gros bovins « entrée abattoir » entre avril 2010 et avril 2011, toutes catégories confondues est de 5,2%, ce qui reste insuffisant à compenser la hausse des coûts de production. Toutefois, pour l'€™ensemble des bovins, si des pluies suffisantes n'€™arrivent pas, les répercussions sur les marchés risquent de se faire sentir rapidement.
[INTER]Lait : hausse des prix et des volumes[inter]
La production laitière a fortement augmenté (+8,8%) pendant la seconde moitié de la campagne 2010/2011, surtout en Saône-et-Loire (+10%) et dans l'€™Yonne (+9,4%), mais le quota n'€™est réalisé qu'€™à 90%. En mars, le prix du lait bourguignon a progressé de 5% par rapport à mars 2010 et la moyenne annuelle affiche une augmentation de 9,8% par rapport à la campagne précédente (les deux précédentes campagnes accusaient une chute de 14,5%).
D'€™APRES COMMUNIQUE AGRESTE