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Loi d'€™avenir, plan d'€™action, programme national...

Un nouveau cap pour la filière

Une loi d'€™avenir, un plan d'€™action pour l'€™aval, un programme national pour l'€™amont, une loi de finances qui relaie les propositions : l'€™avenir de la forêt et de ses produits sont porteurs d'€™ambition. Reste maintenant à concrétiser les propositions pour une filière à l'€™aube de grands changements
Par Ma signature
Un nouveau cap pour la filière
Les propriétaires forestiers privés estiment que les projets de loi d'avenir et de finances ne proposent pas de moyens suffisants pour «sortir le bois de la forêt», ce qui représente pourtant aux yeux des professionnels «l'enjeu N°1» pour la réussite de l
Pour la filière forêt-Bois, le tournant est bel et bien pris. Le tout récent plan d'€™action pour la transformation du bois en atteste. Ce secteur fait l'€™objet d'€™une reconnaissance politique clairement affichée depuis quelques mois. D'€™un côté, le projet de loi d'€™avenir pour l'€™agriculture veut soutenir la filière en créant un fonds stratégique pour la forêt et le bois. De l'€™autre, promesse est faite aux représentants de la sylviculture et du monde du bois de siéger au Conseil national de la transition énergétique et au Conseil national de l'€™industrie.
[INTER]Des enjeux croisés[inter]
Ce qui satisfait plus largement les responsables professionnels du secteur c'€™est surtout la vision d'€™un amont et d'€™un aval rassemblés dans un projet stratégique que le gouvernement semble vouloir porter, une vision qui permettra de relever les défis. Car la demande de bois augmente : le bois comme source renouvelable et biodégradable d'€™énergie, de matériaux de construction, de molécules pour la chimie, en plus de ses usages classiques en papeterie, construction, ameublement... Voir croître ce marché est a priori une bonne nouvelle pour une filière industrielle.
Pourtant des tensions sont tangibles entre les différentes filières, beaucoup lorgnent sur la même ressource. Dans le même temps également, faute d'€™un marché stable et d'€™une offre industrielle suffisante, la 1ère transformation du bois échappe de plus en plus à la France. Des grumes entières sont exportées, découpées et transformées à l'€™étranger, qui nous reviennent sous forme de produits transformés. De quoi désespérer la filière et plomber la balance commerciale. On estime ainsi à 6 milliards d'€™euros le déficit de la balance commerciale annuel de la filière bois. Par ailleurs, amont et aval sont conscients de leur interdépendance, tant pour l'€™accès à la ressource que pour l'€™équilibre du marché et du prix des produits de la forêt. L'€™un des points de convergence est donc de produire plus de bois, le potentiel des forêt française étant loin aujourd'€™hui d'€™être suffisamment exploité.
[INTER]Des points de vigilance[inter]
Cette nouvelle ambition portée par les Pouvoirs publics est donc saluée par les professionnels, mais tous attendent que les pro messes et les engagements se concrétisent dans les faits et dans les fonds qui devraient être alloués. Seul le détail des outils proposés permettra de déterminer si l'€™action suivra. La filière forêt-Bois identifie déjà deux points majeurs de vigilance : d'€™abord la dotation et les fonctions du fonds stratégique forêt-bois, ensuite les professionnels craignent que la volonté gouvernementale, clairement tournée vers la transformation du bois, oublie de donner les moyens de le produire. Quant aux écologistes, ils estiment que le volet durable de la gestion des forêts s'€™est perdu.
[I]«Un plan industriel forêt-Bois ne sera viable et pérenne que si un plan de mobilisation du bois l'€™accompagne ; pour cela des moyens financiers sont nécessaires. C'€™est là qu'€™il y a pour l'€™instant une contradiction problématique»[i] analyse Laurent Denormandie, président de France Bois Forêt. Par ailleurs, il faut savoir qu'€™une mobilisation plus importante de bois repose essentiellement sur la forêt privée et notamment la petite propriété, par essence très soucieuse de son indépendance peu encline à se laisser enfermer dans un plan de gestion trop contraignant.

Les cinq outils du projet de loi d'€™avenir

Le projet présenté le 17 septembre propose de créer : - Un programme national de la forêt et du bois qui reste à écrire en concertation entre tous les acteurs. Le programme national serait ensuite décliné au plan régional. - Un fonds stratégique pour la filière forêt-Bois, destiné à financer les actions de recherche, innovation et développement en lien avec le plan national et les plans régionaux. - Des groupements d'€™intérêt écologiques et économiques forestiers (Gieef), équivalents pour la forêt au Giee prévus en agriculture. - Un décret pour favoriser l'€™usage du bois dans la construction et l'€™aménagement qui fixerait des seuils minimaux d'€™intégration de bois dans le bâti. - Un compte d'€™investissement forestier et d'€™assurance, prévu dans le projet initial, est passé dans le projet de loi de finances rectificatives pour 2013.