Économie
Un léger mieux au second semestre
Une étude Insee fait le point à la moitié de l’année sur l’économie française. Présentation des principales tendances de conjoncture.

Tout ça avait bien mal commencé : croissance économique américaine et britannique en berne, échanges commerciaux mondiaux qui se contractent fortement… Le début d’année 2015 ne se présentait donc pas sous les meilleurs auspices. Mais le rythme de croissance en Europe (et notamment dans certains pays comme l’Espagne, la France et l’Italie) se poursuivait sur le même bon rythme que la fin d’année précédente et les critères fondamentaux des économies des pays avancés se révélaient plus solides qu’auparavant, empêchant une crise là où la croissance avait tendance à faiblir.
Conjoncture globale
Dans la foulée, c’est l’environnement mondial qui se trouvait bien disposé pour une croissance plus dynamique dans la deuxième partie de ce premier semestre. Reste cependant un point d’interrogation sur ce qui se passe en Chine (les très forts reculs des deux principales bourses chinoises depuis un mois multiplient les interrogations des observateurs économiques). En France, très concrètement, ces différents éléments de conjoncture ont deux traductions essentielles : une accélération du rythme pour la croissance économique sans pour autant peser sur le niveau de chômage.
Deux éléments généraux apparaissent comme important à souligner concernant le second semestre. D’une part, la reprise économique, jusque là inégale, concernerait l’ensemble des pays de la zone euro et, d’autre part, «les exportations françaises seraient soutenues par la dépréciation passée de l’euro et par le regain de dynamisme de la demande mondiale». Une bonne nouvelle pour les secteurs économiques exportateurs de la France, dont font partie l’agriculture et l’agroalimentaire. On sait que les marchés d’exportations traditionnelles de la France se situent hors des zones qui posent question (Asie en particulier).
France
Donc, dans ce contexte, les statisticiens de l’Insee prévoient une accélération de l’activité économique dans le pays avec un climat des affaires qui s’améliore et une production manufacturière en forte accélération également. Les activités de services seraient en retrait. Côté entreprises, les investissements progressent mais pas pour les ménages. On peut également s’attendre à une très légère reprise de l’inflation mais elle resterait très faible sur l’ensemble de l’année. globalement, la moyenne de la hausse des prix alimentaires s’établirait à + 0,2 % (à l’identique de l’inflation générale). Les produits frais augmenteraient en moyenne de 4,7 % alors que le hors frais aurait tendance à baisser de 0,4%. L’analyse de l’Insee sur les prix alimentaires est la suivante : «dans un contexte de guerre des prix dans la grande distribution, la hausse des prix des matières premières alimentaires importées ne se diffuserait que modérément aux prix des produits alimentaires hors frais». L’institut note aussi le rôle baissier de la fin des quotas laitiers sur le prix du lait dans l’Hexagone, conjugué à un «engorgement du marché européen du fait de l’embargo russe». À la fin de l’année, le chômage pourrait enfin connaître une certaine évolution différente de sa tendance de début d’année : une possible stabilisation pourrait apparaître mais à un haut niveau supérieur à 10 % (10,4 % en fait).
Du côté des ménages, 2015 apparaît comme une année d’augmentation du pouvoir d’achat (+ 1,9 %), la plus forte depuis 2007. Leur taux d’épargne s’afficherait à 15,4 % soit un niveau proche de celui de l’an passé et plutôt élevé par rapport aux deux années précédentes. Ce qui signifie que les ménages ne sont pas prêts à réduire leur épargne pour consommer plus, le «bas de laine» des Français servant, ces dernières années, à neutraliser les hausses des prélèvements.
Consommation
Après une vive accélération de la consommation des ménages au premier trimestre 2015 (sur des postes comme l’énergie et l’automobile), le deuxième trimestre a subi un ralentissement. En revanche, l’Insee s’attend à une reprise de cette consommation en raison de la hausse du pouvoir d’achat évoquée ci-dessus. Sur l’ensemble de l’année, la consommation des ménages s’accroîtrait donc de 1,6 % contre 0,6 en 2014.
Mais il faut regarder aussi dans le détail la structure de cette consommation, notamment pour ce qui concerne les dépenses alimentaires. Après une très légère reprise de ce type de dépenses au deuxième trimestre, elles redeviendraient moroses pour les deux trimestres à venir (il n’y aurait pas d’effet fêtes de fin d’année). En fait, que ce soit les produits agricoles ou les produits agroalimentaires, la hausse de consommation par les ménages reste inférieure à bien d’autres catégories de biens et services. En moyenne, sur l’année, les dépenses totales de consommation des ménages atteindraient + 1,6 % alors que celles qui concernent uniquement l’alimentaire afficheraient + 0,9 % seulement.
Conjoncture globale
Dans la foulée, c’est l’environnement mondial qui se trouvait bien disposé pour une croissance plus dynamique dans la deuxième partie de ce premier semestre. Reste cependant un point d’interrogation sur ce qui se passe en Chine (les très forts reculs des deux principales bourses chinoises depuis un mois multiplient les interrogations des observateurs économiques). En France, très concrètement, ces différents éléments de conjoncture ont deux traductions essentielles : une accélération du rythme pour la croissance économique sans pour autant peser sur le niveau de chômage.
Deux éléments généraux apparaissent comme important à souligner concernant le second semestre. D’une part, la reprise économique, jusque là inégale, concernerait l’ensemble des pays de la zone euro et, d’autre part, «les exportations françaises seraient soutenues par la dépréciation passée de l’euro et par le regain de dynamisme de la demande mondiale». Une bonne nouvelle pour les secteurs économiques exportateurs de la France, dont font partie l’agriculture et l’agroalimentaire. On sait que les marchés d’exportations traditionnelles de la France se situent hors des zones qui posent question (Asie en particulier).
France
Donc, dans ce contexte, les statisticiens de l’Insee prévoient une accélération de l’activité économique dans le pays avec un climat des affaires qui s’améliore et une production manufacturière en forte accélération également. Les activités de services seraient en retrait. Côté entreprises, les investissements progressent mais pas pour les ménages. On peut également s’attendre à une très légère reprise de l’inflation mais elle resterait très faible sur l’ensemble de l’année. globalement, la moyenne de la hausse des prix alimentaires s’établirait à + 0,2 % (à l’identique de l’inflation générale). Les produits frais augmenteraient en moyenne de 4,7 % alors que le hors frais aurait tendance à baisser de 0,4%. L’analyse de l’Insee sur les prix alimentaires est la suivante : «dans un contexte de guerre des prix dans la grande distribution, la hausse des prix des matières premières alimentaires importées ne se diffuserait que modérément aux prix des produits alimentaires hors frais». L’institut note aussi le rôle baissier de la fin des quotas laitiers sur le prix du lait dans l’Hexagone, conjugué à un «engorgement du marché européen du fait de l’embargo russe». À la fin de l’année, le chômage pourrait enfin connaître une certaine évolution différente de sa tendance de début d’année : une possible stabilisation pourrait apparaître mais à un haut niveau supérieur à 10 % (10,4 % en fait).
Du côté des ménages, 2015 apparaît comme une année d’augmentation du pouvoir d’achat (+ 1,9 %), la plus forte depuis 2007. Leur taux d’épargne s’afficherait à 15,4 % soit un niveau proche de celui de l’an passé et plutôt élevé par rapport aux deux années précédentes. Ce qui signifie que les ménages ne sont pas prêts à réduire leur épargne pour consommer plus, le «bas de laine» des Français servant, ces dernières années, à neutraliser les hausses des prélèvements.
Consommation
Après une vive accélération de la consommation des ménages au premier trimestre 2015 (sur des postes comme l’énergie et l’automobile), le deuxième trimestre a subi un ralentissement. En revanche, l’Insee s’attend à une reprise de cette consommation en raison de la hausse du pouvoir d’achat évoquée ci-dessus. Sur l’ensemble de l’année, la consommation des ménages s’accroîtrait donc de 1,6 % contre 0,6 en 2014.
Mais il faut regarder aussi dans le détail la structure de cette consommation, notamment pour ce qui concerne les dépenses alimentaires. Après une très légère reprise de ce type de dépenses au deuxième trimestre, elles redeviendraient moroses pour les deux trimestres à venir (il n’y aurait pas d’effet fêtes de fin d’année). En fait, que ce soit les produits agricoles ou les produits agroalimentaires, la hausse de consommation par les ménages reste inférieure à bien d’autres catégories de biens et services. En moyenne, sur l’année, les dépenses totales de consommation des ménages atteindraient + 1,6 % alors que celles qui concernent uniquement l’alimentaire afficheraient + 0,9 % seulement.
Encore les matières premières
Les cours des matières premières donnent chaud aux investisseurs et aux spéculateurs mais font aussi se poser des questions aux producteurs et aux consommateurs. Deux exemples montrent les amplitudes tout à fait récentes dans ce secteur. En début d’année, le blé rendu Rouen s’échangeait à 193 euros et le blé Euronext (marché à termes) 200 euros. En mai, le premier avait baissé jusqu’à 157 euros et le second à 156 euros. Le 9 juillet, le blé tendre Rouen se retrouve à 190 euros et l’Euronext à 196. Sur le pétrole, en moins de dix jours (entre fin juin et le 9 juillet), on est passé de 60 dollars le baril de brut américain à 51 et de 64 dollars le baril de Brent européen à 51. Pour établir ses prévisions, l’Insee utilise un prix de baril à 65 dollars. Selon l’institut de statistiques, offre et demande en matières de pétrole pourraient se rejoindre. En clair, la production mondiale diminuerait légèrement et la demande pourrait remonter, notamment sous l’influence d’une «demande plus importante en Chine et dans les autres pays n’appartenant pas à l’OCDE». Offre abondante, retour possible de l’Iran sur le marché suite à un accord sur le nucléaire dans ce pays et importants stocks de pétrole aux Etats-Unis (au plus haut depuis 80 ans) plaident en faveur d’une baisse de l’or noir. A contrario, les tensions géopolitiques (notamment en Irak et en Lybie) et des facteurs d’incertitudes sur la dynamique des économies dans différents pays auraient plutôt un effet haussier sur ce même pétrole. Du coup, pour l’Insee, un baril de Brent qui fluctuerait autour de 65 dollars semble être une juste appréciation dans le cadre de prévisions économiques pour la fin d’année. L’Insee a également enregistré une hausse des cours des matières premières alimentaires (+ 6,8 %) pour le premier trimestre 2015, «du fait notamment de la hausse des cours de viande bovine (+ 12,1 %)».