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Énergies renouvelables

Un département dans le vent

Récemment inauguré, le parc éolien de l’Auxerrois, situé sur les communes de Chitry et Quenne, porte à 67 le nombre d’éoliennes en service, faisant de l’Yonne un département leader en Bourgogne Franche-Comté
Par Dominique Bernerd
Un département dans le vent
Présidente de la région en tête, de nombreux élus étaient présents pour l’inauguration du parc de l’auxerrois, le 12 mai dernier, ainsi que le préfet du département, Jean-Christophe Moraud. Crêtes et couloirs favorables font de l’Yonne un territoire propi
Les quatre éoliennes installées en 2011 aux Clérimois, dans le nord Sénonais ont longtemps été les seules à représenter ce type d’énergie dans le département. Mais en cinq ans, l’Yonne a rattrapé son retard et compte désormais 67 mats depuis la mise en service en novembre dernier, par la Compagnie du Vent, de 16 éoliennes en bordure d’autoroute, sur les communes de Quenne et Chitry. Un chiffre appelé à tripler dans les quatre ans à venir, dans le cadre du Schéma régional climat air énergie, avec comme objectif pour le département, de se doter de 200 à 250 mats à l’horizon 2020. Pour une production globale annuelle estimée à 500 MW, sur les 2 100 prévus sur l’ensemble de la Bourgogne Franche-Comté, qui devrait alors compter de 500 à 600 éoliennes sur son territoire.
Les seize mats récemment inaugurés au dessus d’Auxerre, d’une puissance totale de 32 mégawatts, devraient produire à l’année, 80 millions de kwh, ou l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’environ 33 300 personnes, soit près de l’ensemble de toute la population auxerroise. Évitant ainsi dans le même temps, l’émission de 53 600 tonnes de CO2. Mais le développement de l’éolien dans l’Yonne est loin de s’apparenter à un long fleuve tranquille et relève plus de l’école de la patience. Si le département peut se targuer d’avoir accueilli trois nouveaux parcs en un an, pas moins de douze années se seront écoulées en ce qui concerne le nouveau parc de l’auxerrois, entre la genèse du projet et les premiers tours de pales à l’automne 2015. Un projet qui aura connu «nombre de vicissitudes et des oppositions multiples», a rappelé le maire de Quenne, Michel Pouillot, à l’heure de l’inauguration, regrettant au passage «que l’évolution vers une communauté d’agglomération, ait privé les communes initiatrices du projet, de retombées économiques conséquentes». Travail de fourmi également mené depuis 2003, auprès des propriétaires des terres sur lesquelles sont installées les seize éoliennes, avec parfois, compte tenu de très petites parcelles, pas moins de six contrats différents, pour une seule éolienne. Coût global de ce nouveau parc, propriété de la Compagnie du vent (groupe Engie) : 40 M€, pour une durée de vie estimée à 25 ans et un retour sur investissement sur 9 ou 10 ans.

Comment fonctionne une éolienne ?

Une girouette située à l’arrière de la nacelle commande par automate aux moteurs d’orientation de placer l’éolienne face au vent dès qu’il se lève. Mises en mouvement par la seule force du vent, les trois pales entraînent avec elles l’axe lent, le multiplicateur, l’axe rapide et la génératrice. Il faut une vitesse du vent minimum de 15 km/h pour que la génératrice puisse être couplée au réseau électrique. Le rotor tourne alors à sa vitesse nominale de 15 tours/mn et la génératrice à 1 500 tours/mn, délivrant alors un courant électrique alternatif de 690 volts, dont l’intensité varie en fonction de la vitesse du vent. Lorsqu’elle atteint 45 km/h, l’éolienne fournit sa puissance nominale, qui est alors maintenue constante par une réduction progressive de la portance des pales, en modifiant leur angle et en les faisant pivoter sur leurs roulements.
Lorsque la vitesse du vent est supérieure à 90 km/h, les pales sont mises «en drapeau» et leur portance devient quasiment nulle. L’éolienne ne produit plus alors d’électricité et la génératrice est déconnectée du réseau. Toutes opérations informatisées et gérées par automate. En cas d’arrêt d’urgence, un frein à disque placé sur l’axe rapide permet de mettre l’éolienne en sécurité. A l’intérieur de la tour, un transformateur convertit la tension de 690 volts en 20 000 volts, avant de l’injecter sur le réseau national d’Electricité de France.
(Sources : La Compagnie du Vent, Groupe ENGIE)