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Horticulture

Se préparer avant les plantations

Alors que les plantations de légumes et fleurs en barquettes ou en pots arrivent dès la semaine prochaine, les horticulteurs sont en pleine préparation. À Saint-Bris-le-Vineux, Johann Rigout, gérant des Serres de Champs Galottes fait tout à la main. Alors, pour être prêt à temps, ce dernier n’hésite pas à prendre un peu d’avance en préparant ses barquettes.http://champsgalottes.fr/
Par Christopher Levé
Se préparer avant les plantations
Peu de plants sont en vente en ce moment, à l’exception de quelques-uns comme diverses variétés de fraises.
Même si l’hiver est encore présent, voire bien présent, il est déjà temps pour les horticulteurs de préparer la nouvelle saison. «En ce moment, c’est la période de préparation des barquettes. Je prends de l’avance car je plante tout à la main», lance Johann Rigout, gérant des Serres de Champs Galottes à Saint-Bris-le-Vineux. «Je commence à planter à partir de la semaine 9, puis un peu toutes les semaines».
Pour autant, il ne faut pas compter sur l’horticulteur pour venir chercher des plants début mars. «Je n’ai pas grand-chose de disponible avant le 15 avril, ce n’est pas possible pour moi», sourit-il. «La serre est froide, les nuits sont fraîches, les plantes mettent donc un certain temps à pousser. Je ne peux pas produire en quatre semaines, je ne sais pas faire».
Cependant, les plants de Johann Rigout ont un avantage. «Elles sont beaucoup plus solides», assure-t-il. «Si un client n’est pas soigneux derrière, la plante est moins fragile. S’il n’y a pas d’engrais, ce n’est pas grave. S’il fait 1 °C, cela ne la dérangera pas, elle a l’habitude. Je préfère travailler moins vite et avoir des plantes solides que l’inverse. C’est un choix», rit Johann Rigout.

Les tuberculeux pour débuter
Alors, par quoi commence-t-on à planter ? «Les premiers, ce sont les tuberculeux : ails, oignons, échalotes…», répond l’horticulteur. Des produits parmi les rares disponibles dès le mois de mars. «Tous les ans, il y a quelques pressés qui me prennent également un peu de pommes de terre à cette période, pour semer sous châssis et faire des patates nouvelles. Il y a aussi les plants de fèves et de haricots, pour la première série».
Le gros de la vente commence donc autour du 15 au 20 avril. «Je vends les tomates (il est facile de mettre une petite cloche dessus pour les protéger), les géraniums (qui sont assez solides), les plantes vivaces (gaura, sauge…, qui résistent à des 0 °C, voire -1 °C)», liste Johann Rigout. «Puis, à partir de fin avril et mai, j’ouvre les vannes».
Toutefois, pour les légumes venant du sud de la France, «au 1er mai c’est châssis ou couverture obligatoire», indique-t-il. «On ne plante pas en plein champ avant le 15 mai. On dit toujours qu’il faut attendre que les saints glaces soient passées pour planter (du mardi 11 mai au jeudi 13 mai cette année)».

Un engouement croissant pour le jardin
Aux Serres de Champs Galottes, le conseil est primordial. «Dans la mesure du possible, on essaye de marcher main dans la main avec le client, le conseiller au mieux par rapport à sa surface, son exposition, ce qu’il souhaite faire, son budget. Le but est que le client reparte satisfait», confie Johann Rigout.
Quant à la répartition entre les légumes et les fleurs ? «La grosse vente du printemps, c’est le plant de légume. Lorsque l’on a commencé il y a huit ans, on était sur 25 % de légumes et 75 % de fleurs. Aujourd’hui, c’est du 50-50 %», poursuit l’horticulteur. «Tous les ans, l’engouement pour les légumes augmente. Il y a eu un gros plus l’année dernière avec l’effet confinement. Les gens se sont retrouvés coincés à la maison en plein mois d’avril, alors ceux qui avaient un jardin se sont mis à jardiner. On verra si l’engouement se prolongera cette année», conclut Johann Rigout.



Les Serres de Champs Galottes sont joignables au 06 58 92 84 28 ou sur leur site internet.

Des conseils pour protéger ses plantes du froid

Protéger ses plantes du froid s’anticipe. Si les gelées, comme celles de la semaine dernière (avec des -8 °C relevés) ne sont pas dramatiques pour les plantes vivaces ou autres arbustes, des plantes un peu plus fragiles ont besoin de protection pour passer l’hiver. «Par exemple, pour les lauriers-roses, il est bien d’au moins pailler la souche. Simplement, lorsque l’on fait un paillage, il ne faut jamais mettre de bâche dessus. Le paillage doit respirer. On peut l’enfermer éventuellement avec de la toile d’hivernage, mais surtout pas de matière imperméable, ou on est sûr de tout faire pourrir», explique Johann Rigout. «Quand, on parle de faire un paillage, il ne faut pas hésiter à faire un tas de paille de 50-60 cm. Il faut que ça soit isolant».
Et quand mettre le paillage en place ? «Au mois de novembre, voire décembre pour toutes les plantes qui craignent, lors des premières gelées, quand les feuilles tombent».
Pour les plantes un peu plus hautes, comme les lilas des Indes ou certaines variétés de palmiers, «il faut mettre du voile d’hivernage, avec quatre piquets autour pour que ça ne touche pas trop les feuilles, et on ferme par-dessus», continue Johann Rigout. «Ce qui marche aussi très bien et auquel les gens ne pensent pas souvent, c’est ce que l’on récupère des massifs que l’on nettoie au mois de novembre. Plutôt que de tout jeter, on coupe en petits morceaux et on met au pied des plantes. Ça va se composter et faire un paillage maison. Et toute la matière organique sortie du sol va y retourner».
Enfin, pour les plantes méditerranéennes, comme les agrumes, le mieux est de les rentrer au mois de novembre. «Je conseille d’attendre toutefois la première gelée pour que la plante comprenne que c’est l’hiver, puis la mettre dans une pièce fraîche. Il est très important d’éviter les pièces chaudes pour qu’elles n’aient pas l’impression que c’est l’été».