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Vivéa

Se former pour quoi faire ?

Chaque actif agricole non-salarié recevra bientôt un appel à cotisation Vivea, via la MSA. Éleveurs, céréaliers, viticulteurs, paysagistes, maraîchers, forestiers ou encore horticulteurs, vous avez tous le droit de bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle de vos frais de formation. Voici 5 bonnes raisons de vous former…
Par Ma signature
Se former pour quoi faire ?
Isabelle Augoyat, 30 ans, Installée en 2012 en Saône et Loire, avec 35 vaches allaitantes
Se former cela sert d’abord à acquérir de nouvelles compétences.

Les fortes mutations de l’agriculture dans les années à venir (réforme de la PAC, Plan Écophyto 2018, suppression des quotas laitiers, évolution des formes sociétaires…) engendrent des besoins de nouvelles compétences pour les actifs agricoles. Pour rester compétitif, l’enjeu est notamment d’arriver à combiner performance économique et environnementale en produisant plus, mieux et à moindre coût grâce à l’innovation. Il s’agit aussi d’être capable de remettre en question ses pratiques et de les analyser afin de choisir les modes de production conduisant vers plus d’autonomie et de liberté, vers plus d’anticipation des risques.
La formation permet également de mener des réflexions en groupe et d’échanger sur des problématiques communes. Confronter les expériences quotidiennes diverses peut aider les agriculteurs à changer de direction ou à résoudre des problèmes qui leur posent des difficultés quant il sont seuls pour y faire face.
La formation est un outil pour mieux les accompagner. Il faut toutefois que chacun prenne conscience que se dégager du temps pour se former, c’est se donner les moyens de progresser

Se former c’est aussi un droit
Les entreprises ont une obligation légale en matière de financement de la formation continue. Ainsi, chaque année, les non-salariés des secteurs de l’agriculture, du paysage et de la forêt versent une contribution formation à Vivea, leur fonds d’assurance formation, qui en assure la gestion et la mutualisation. Cette contribution obligatoire permet aux chefs d’exploitation, conjoints collaborateurs, cotisants de solidarité, aides familiaux et personnes en démarche d’installation, de bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle de leur frais de formation. Alors, pourquoi ne pas en profiter ?

La formation à la portée de toutes les bourses
Au-delà de la prise en charge par Vivea de la totalité ou d’une partie des coûts pédagogiques liés à la formation, tout chef d’entreprise au régime du bénéfice réel peut bénéficier d’un crédit d’impôt lorsqu’il va en formation. Celui-ci est calculé sur la base du Smic horaire (9,53 €/heure) dans la limite de 40h par an. Les associé(es) de sociétés sont également concerné(es) par le dispositif.

Des aides facilitent le remplacement pendant le temps de formation
Suivre une formation nécessite de se dégager du temps mais en aucun cas de perdre son temps ! Certaines personnes ont parfois l’impression que la charge de travail sur l’exploitation ne leur permettra pas d’aller en formation. Pourtant, il existe des moyens alternatifs. Les Services de Remplacement peuvent, par exemple, répondre à cette demande.

Des aides du Casdar permettent d’ailleurs d’avoir des tarifs préférentiels pour se faire remplacer pour motif de formation.

Parce que de nombreuses formations répondent à vos besoins et peuvent vous aider à y voir plus clair…
Vivea publie la liste des formations financées sur son site internet www.vivea.fr. Une présentation détaillée de chacune d’elles et les coordonnées de l’organisme de formation qui la met en place sont à disposition sur la page «choisir une formation».
D’autre part, dans le cadre d’un projet collectif, il est toujours possible pour un groupe d’agriculteurs constitué de se faire accompagner par un centre de formation sur une thématique particulière.

« Une remise en cause de nos façons de faire et de notre stratégie »

- Vous avez suivi une formation «Réforme de la Pac : première approche des différentes mesures» mise en place au mois de mai 2014 par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, quelles étaient vos motivations ?
J’étais allée à plusieurs réunions sur la Pac qui ne m’avaient pas intéressée et lorsque la Chambre m’a appelée pour me proposer une formation j’ai dit que ça ne me disait rien. Le formateur m’a expliqué qu’il s’agissait cette fois d’une formation et que la réforme de la Pac était désormais connue, qu’on nous expliquerait tout en détail. J’ai dit : «ok, si ça nous permet de savoir où on va je m’inscris».

-  Comment s’est déroulée la formation et quels étaient ses points forts ?
Les formateurs ont commencé par nous présenter un historique de la Pac et pour moi qui ne suis pas bien vieille ça m’a bien aidée.  J’étais contente de savoir pourquoi elle avait été mise en place. Ils nous ont ensuite expliqué les grandes lignes de la nouvelle Pac, ce qui change pour les agriculteurs.
Pour nous permettre de mesurer les impacts de la Pac sur nos exploitations, ils ont ensuite pris tous nos chiffres pour faire des simulations et nous ont fait calculer nos futures aides, ça nous a permis de comprendre de manière très concrète comment ça allait se passer. Nous avons regardé l’évolution pour les cinq prochaines années et nous avons donné notre point de vue.
C’était très éclairant. On s’est rendu compte qu’on allait pas trop perdre et peut-être même gagner un peu plus.

- Qu’est-ce que cette formation a changé pour vous ?
La formation a remis en cause nos façons de faire, notre stratégie. Ça nous a permis d’avoir moins peur, car tout et rien se disait sur le sujet, du coup on peut réfléchir à ce qu’on va mettre en place pour que ça se passe mieux. 
Certains se sont dit qu’ils pourraient faire plus de prairies temporaires, d’autres qu’ils pourraient avoir plus de bêtes sans perte de prime.
Pour ma part, je suis pluri-active, je suis salariée chez deux éleveurs, chez l’un je fais la traite le matin et chez l’autre certaines traites du soir. En formation, j’ai compris que je pouvais avoir droit à une aide : l’ICHN (indemnités compensatoires de handicaps naturels) mais que pour en bénéficier il fallait que je réduise mon activité salariée ce qui est une bonne nouvelle. Mon projet est de pouvoir vivre de mon métier en arrêtant de travailler à l’extérieur et en étendant mon exploitation mais la tension financière est trop forte. La Pac est là, on en a besoin mais on aimerait pouvoir faire autrement, aujourd’hui on ne peut pas faire sans.