Colza
Réduire les herbicides grâce aux colzas associés
Grâce à de nouvelles techniques, il est possible de réduire l’utilisation des herbicides comme le métazachlore ou le dimétachlore : Zoom sur l’implantation de couverts associés.
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La culture du colza est exposée à la présence de nombreuses adventices (géranium, matricaire, gaillet, anthrisque, bleuet, graminées). La nuisibilité de ces adventices peut être importante en cas de forte densité et de sols à faible ressource. Pour limiter leur présence, les programmes herbicides ont souvent recours aux mêmes matières actives, comme le métazachlore (Butisan, Novall, Rapsan TDI, …) et le dimétachlore (Axter). Mais ces stratégies présentent plusieurs inconvénients : ces matières actives et leurs métabolites (produits de dégradation) sont de plus en plus présents dans les analyses d’eau, et l’efficacité du désherbage n’est pas souvent au rendez-vous malgré des coûts herbicides de plus en plus élevés.
Face à ce constat, des agriculteurs mettent en œuvre de nouvelles techniques qui misent davantage sur l’étouffement des adventices par la présence d’un couvert végétal en association avec le colza. Cette technique est aujourd’hui davantage mise en avant dans la lutte contre les insectes d’automne mais bien utilisée, elle peut également permettre de réduire l’utilisation des herbicides.
Choisir des légumineuses gélives
L’objectif de la méthode est que les plantes compagnes prennent la place des adventices sans (trop) concurrencer le colza. Les essais de Terres Inovia ont montré que les légumineuses (féverole, lentille, fenugrec, trèfle d’Alexandrie) pouvaient jouer ce rôle. En effet, leur biomasse vient s’ajouter à celle du colza alors que la biomasse des espèces non légumineuses (tournesol, navette, sarrasin) se fait au détriment de celle du colza. Il faut également qu’elles soient gélives, d’une part pour ne part concurrencer le colza lors de sa montaison, d’autre part pour limiter l’utilisation d’herbicide pour sa destruction.
Toutes les légumineuses ne présentent pas le même intérêt dans le contrôle des adventices. En effet, il est important de noter que les plantes compagnes au colza n’ont aucun effet sur les levées d’adventices, mais limitent la croissance des mauvaises herbes par effet d’ombrage ou de prélèvement d’eau et d’éléments minéraux. Si la féverole est intéressante dans le contrôle des altises, elle est moins efficace dans le contrôle de l’enherbement. D’autres espèces sont plus adaptées comme la lentille, le trèfle d’Alexandrie ou les vesces. Le fénugrec et la gesse ont un comportement intermédiaire. Attention cependant, les vesces sont moins sensibles au froid, ce qui complique leur destruction. Leur implantation est déconseillée dans les secteurs peu gélifs (plusieurs jours à -10°C sont nécessaires pour sa destruction).
Soigner l’implantation
Le meilleur désherbant pour un colza est d’abord qu’il soit bien implanté ! Il en va de même pour le couvert. En effet, ce sont bien les deux qui vont agir en synergie pour limiter la croissance des adventices. Des cultures mal implantées seront plus sensibles à la présence de mauvaises herbes. Les essais de Terres Inovia ont montré un intérêt des plantes compagnes dès lors que l’association colza + couvert associé pesait au minimum 1500 g/m² à l’entrée de l’hiver (cf illustration ci-contre). Pour obtenir cette biomasse, l’enracinement du colza et du couvert associé doit être réussi, notamment en terre superficielle.
Combiner avec d’autres leviers
Nous l’avons vu précédemment, les couverts associés limitent la croissance des adventices mais n’ont aucun effet sur les levées de mauvaises herbes. Il est conseillé d’actionner d’autres leviers agronomiques qui viendront renforcer l’efficacité des plantes compagnes.
- Favoriser la biomasse des couverts associés et du colza : les semis plus précoces (en étant opportuniste avec un épisode pluvieux) et l’utilisation d’engrais localisés (phosphore) sont un plus. Par ailleurs, une date de semis d’une dizaine de jours plus précoces permet d’avoir des couverts associés plus développés à l’arrivée des gelées hivernales et donc plus sensibles aux froid.
- Limiter le stock de graines d’adventices en allongeant la rotation (casse le cycle des mauvaises herbes).
- Limiter les levées d’adventices. Le semis direct en bouleversant peu le sol peut être positif si le semis est réalisé en bonne condition et à faible vitesse (4 à 5 km/h).
Des pratiques herbicides diverses
Dans les situations où les leviers agronomiques sont combinés (semis précoces, pas de bouleversement du sol – semis direct, couvert étouffant, parcelle peu sale), la réduction voire la suppression des herbicides est possible au semis du colza. Une diversité de programmes herbicide est observée et le recours au métazachlore ou au dimétachlore n’est plus du tout systématique (suppression ou remplacement par d’autres herbicides type Tanaris/Solanis). La présence d’un anti-graminée racinaire en hiver reste une pratique répandue pour anticiper leur présence dans le reste de la rotation. À noter qu’une adaptation du programme herbicide est de toute façon nécessaire pour ne pas trop pénaliser la croissance des plantes compagnes.
En conclusion, l’association de couverts de légumineuses gélives avec le colza peut être une alternative intéressante aux herbicides à base de métazachlore et dimétachlore dans la mesure où leur utilisation est sécurisée par d’autres leviers agronomiques garantissant la limitation des levées d’adventices et une croissance rapide des colzas et du couvert.
Face à ce constat, des agriculteurs mettent en œuvre de nouvelles techniques qui misent davantage sur l’étouffement des adventices par la présence d’un couvert végétal en association avec le colza. Cette technique est aujourd’hui davantage mise en avant dans la lutte contre les insectes d’automne mais bien utilisée, elle peut également permettre de réduire l’utilisation des herbicides.
Choisir des légumineuses gélives
L’objectif de la méthode est que les plantes compagnes prennent la place des adventices sans (trop) concurrencer le colza. Les essais de Terres Inovia ont montré que les légumineuses (féverole, lentille, fenugrec, trèfle d’Alexandrie) pouvaient jouer ce rôle. En effet, leur biomasse vient s’ajouter à celle du colza alors que la biomasse des espèces non légumineuses (tournesol, navette, sarrasin) se fait au détriment de celle du colza. Il faut également qu’elles soient gélives, d’une part pour ne part concurrencer le colza lors de sa montaison, d’autre part pour limiter l’utilisation d’herbicide pour sa destruction.
Toutes les légumineuses ne présentent pas le même intérêt dans le contrôle des adventices. En effet, il est important de noter que les plantes compagnes au colza n’ont aucun effet sur les levées d’adventices, mais limitent la croissance des mauvaises herbes par effet d’ombrage ou de prélèvement d’eau et d’éléments minéraux. Si la féverole est intéressante dans le contrôle des altises, elle est moins efficace dans le contrôle de l’enherbement. D’autres espèces sont plus adaptées comme la lentille, le trèfle d’Alexandrie ou les vesces. Le fénugrec et la gesse ont un comportement intermédiaire. Attention cependant, les vesces sont moins sensibles au froid, ce qui complique leur destruction. Leur implantation est déconseillée dans les secteurs peu gélifs (plusieurs jours à -10°C sont nécessaires pour sa destruction).
Soigner l’implantation
Le meilleur désherbant pour un colza est d’abord qu’il soit bien implanté ! Il en va de même pour le couvert. En effet, ce sont bien les deux qui vont agir en synergie pour limiter la croissance des adventices. Des cultures mal implantées seront plus sensibles à la présence de mauvaises herbes. Les essais de Terres Inovia ont montré un intérêt des plantes compagnes dès lors que l’association colza + couvert associé pesait au minimum 1500 g/m² à l’entrée de l’hiver (cf illustration ci-contre). Pour obtenir cette biomasse, l’enracinement du colza et du couvert associé doit être réussi, notamment en terre superficielle.
Combiner avec d’autres leviers
Nous l’avons vu précédemment, les couverts associés limitent la croissance des adventices mais n’ont aucun effet sur les levées de mauvaises herbes. Il est conseillé d’actionner d’autres leviers agronomiques qui viendront renforcer l’efficacité des plantes compagnes.
- Favoriser la biomasse des couverts associés et du colza : les semis plus précoces (en étant opportuniste avec un épisode pluvieux) et l’utilisation d’engrais localisés (phosphore) sont un plus. Par ailleurs, une date de semis d’une dizaine de jours plus précoces permet d’avoir des couverts associés plus développés à l’arrivée des gelées hivernales et donc plus sensibles aux froid.
- Limiter le stock de graines d’adventices en allongeant la rotation (casse le cycle des mauvaises herbes).
- Limiter les levées d’adventices. Le semis direct en bouleversant peu le sol peut être positif si le semis est réalisé en bonne condition et à faible vitesse (4 à 5 km/h).
Des pratiques herbicides diverses
Dans les situations où les leviers agronomiques sont combinés (semis précoces, pas de bouleversement du sol – semis direct, couvert étouffant, parcelle peu sale), la réduction voire la suppression des herbicides est possible au semis du colza. Une diversité de programmes herbicide est observée et le recours au métazachlore ou au dimétachlore n’est plus du tout systématique (suppression ou remplacement par d’autres herbicides type Tanaris/Solanis). La présence d’un anti-graminée racinaire en hiver reste une pratique répandue pour anticiper leur présence dans le reste de la rotation. À noter qu’une adaptation du programme herbicide est de toute façon nécessaire pour ne pas trop pénaliser la croissance des plantes compagnes.
En conclusion, l’association de couverts de légumineuses gélives avec le colza peut être une alternative intéressante aux herbicides à base de métazachlore et dimétachlore dans la mesure où leur utilisation est sécurisée par d’autres leviers agronomiques garantissant la limitation des levées d’adventices et une croissance rapide des colzas et du couvert.