Concours nationaux charolais adultes et veaux au Marault
Race charolaise: une filière sous tension
Les 6, 7 et 8 septembre prochains auront lieu à l’Agropôle du Marault, les concours nationaux charolais adultes et veaux organisés par le Herd Book Charolais. Un rendez-vous qui rassemble tous les acteurs de la filière et se place dans une dynamique d’innovation et de réflexion. L’occasion de faire un tour d’horizon avec Pascal Langevin - président du HBC - de l’état d’esprit des professionnels du secteur.

Après deux années d’itinérance du concours charolais adultes (au Mans et à Clermont-Ferrand), celui-ci sera à nouveau groupé avec celui des veaux à Magny-Cours. Une vraie satisfaction pour Pascal Langevin : «Cela redonne le tempo, un soutien à la race qui en a bien besoin car il faut affûter notre place de leader qualité». Une manifestation qui accueillera aussi un concours de boucherie, la vente nationale de l’Ufragec, des expositions au pré d’animaux d’exception, ainsi que des animations et une conférence-débat. Mais, lorsque on lui pose la question du moral de la filière, le président du Herd Book charolais souligne «qu’il est dans une interrogation permanente. Après des années de métier, c’est toujours la même chose. Parfois durant deux ans la situation se stabilise... mais cela ne dure jamais». Et si le contexte est morose, rien n’est pourtant jamais joué, la vigilance et la pugnacité restent de rigueur. Actuellement, ce sont les accords de libres échanges entre l’Europe et le Canada qui posent problème. «Rien n’est encore signé mais le problème, ce sont les conditions d’élevage et d’engraissement qui sont différentes. Les échanges, c’est normal, ça ne me choque pas, mais il faut comparer ce qui est comparable». Autre source d’inquiétude : le prix, considéré par en-dessous de la valeur réelle de la production, car «basé sur la vache laitière». Pour Pascal Langevin, la qualité du Charolais reste sa force. Première race à viande en France, «elle est la mieux adaptée, comme race herbagère, à l’évolution des politiques économiques et écologiques actuelles avec lesquelles elle est totalement en phase». Depuis longtemps, l’Italie est un marché porteur et reste un partenaire privilégié à l’exportation «pour les mâles notamment qui sont très prisés». Mais le marché évolue et la concurrence des pays de l’Est et plus particulièrement celle de la Pologne, montre que rien n’est jamais acquis.
Génétique, génomique et sélection
Pour conserver ces marchés et les développer, Pascal Langevin estime que «le travail d’amélioration génétique est l’une des clés» du succès. Les concours nationaux charolais sont donc aussi le rendez-vous de l’innovation et de la technologie pour le HBC qui propose des outils de sélection afin de permettre aux éleveurs d’améliorer la rentabilité de leurs exploitations. La génomique, grâce à laquelle on peut obtenir une évaluation précoce du niveau génétique des animaux, est devenue incontournable mais il faut des résultats. «Il faut être très vigilant, rassurer les éleveurs dans leur sélection afin que leurs investissements dans la génétique soient récompensés» souligne-t-il. Le HBC propose ainsi depuis le printemps 2016 un service génomique avec de premiers résultats encourageants. Toutefois, il faut faire attention à la communication vers le grand public pour éviter les confusion. Un exemple avec Johnny SC, un taureau sans cornes qui sera présenté lors de ces trois jours. Pour les non-professionnels «cela peut prêter à confusion», explique Pascal Langevin qui précise «les animaux sans corne sont le fruit d’une sélection affinée sur le long terme, à partir de bêtes peu cornées». Cette sélection répond à une demande des éleveurs , elle évite les accidents et que les animaux se blessent. La génétique reste donc un sujet au cœur de la vie des professionnels, mais peut prêter à controverse. Ainsi, lors de l’assemblée générale de mars dernier, Pascal Langevin a regretté que «certains acteurs (minoritaires) de la génétique charolaise profitent du fait de la mise en application du nouveau règlement européen pour bâtir des projets amenant à une division de notre race». Il s’y oppose fermement, appelant à «l’unité raciale» qui seule peut assurer «un avenir serein» à la race charolaise. Il ne doute pas cependant «que le bon sens paysan l’emporte... Je leur fais confiance pour être raisonnable».
Apaiser le dialogue
Au-delà de ces problématiques purement professionnelles, s’ajoute une question tout aussi difficile à gérer, qui pèse à la fois sur le moral des éleveurs et sur le niveau des ventes : les interrogation et les doutes du consommateur sur la filière viande bovine. Pour Pascal Langevin, ce sujet qui fait couler beaucoup d’encre est légitime, mais il est trop souvent traité à charge. «Parfois, lorsqu’il y a un débat dans les médias, je me sens insulté. En matière de bien-être animal, on a fait des progrès inimaginables. Un travail extraordinaire a été accompli mais on ne cite que des cas d’exception. Il faudrait pouvoir communiquer plus positivement». Il estime toutefois que les consommateurs font confiance aux éleveurs français et à la qualité de leur production. Seule une «ultra-minorité d’opposants trouve les moyens de faire parler d’eux». Et d’ajouter : «on va vers le sensationnel alors qu’il faudrait que cela s’apaise. Il faut être plus rationnel, moins épidermique». Ces attaques répétées suscitent le doute chez les éleveurs alors qu’ils ont déjà fort affaire pour faire vivre leurs élevages et vivre de leur métier.
Ces trois jours de concours nationaux vont donc être l’occasion pour les visiteurs de découvrir au plus près la réalité et la finalité du travail de sélection. Moments privilégiés de rencontres et d’échanges autour de la race en toute transparence ces journées doivent permettre à tous les visiteurs d’entamer un dialogue direct avec les professionnels et de comprendre les enjeux de la filière.
Génétique, génomique et sélection
Pour conserver ces marchés et les développer, Pascal Langevin estime que «le travail d’amélioration génétique est l’une des clés» du succès. Les concours nationaux charolais sont donc aussi le rendez-vous de l’innovation et de la technologie pour le HBC qui propose des outils de sélection afin de permettre aux éleveurs d’améliorer la rentabilité de leurs exploitations. La génomique, grâce à laquelle on peut obtenir une évaluation précoce du niveau génétique des animaux, est devenue incontournable mais il faut des résultats. «Il faut être très vigilant, rassurer les éleveurs dans leur sélection afin que leurs investissements dans la génétique soient récompensés» souligne-t-il. Le HBC propose ainsi depuis le printemps 2016 un service génomique avec de premiers résultats encourageants. Toutefois, il faut faire attention à la communication vers le grand public pour éviter les confusion. Un exemple avec Johnny SC, un taureau sans cornes qui sera présenté lors de ces trois jours. Pour les non-professionnels «cela peut prêter à confusion», explique Pascal Langevin qui précise «les animaux sans corne sont le fruit d’une sélection affinée sur le long terme, à partir de bêtes peu cornées». Cette sélection répond à une demande des éleveurs , elle évite les accidents et que les animaux se blessent. La génétique reste donc un sujet au cœur de la vie des professionnels, mais peut prêter à controverse. Ainsi, lors de l’assemblée générale de mars dernier, Pascal Langevin a regretté que «certains acteurs (minoritaires) de la génétique charolaise profitent du fait de la mise en application du nouveau règlement européen pour bâtir des projets amenant à une division de notre race». Il s’y oppose fermement, appelant à «l’unité raciale» qui seule peut assurer «un avenir serein» à la race charolaise. Il ne doute pas cependant «que le bon sens paysan l’emporte... Je leur fais confiance pour être raisonnable».
Apaiser le dialogue
Au-delà de ces problématiques purement professionnelles, s’ajoute une question tout aussi difficile à gérer, qui pèse à la fois sur le moral des éleveurs et sur le niveau des ventes : les interrogation et les doutes du consommateur sur la filière viande bovine. Pour Pascal Langevin, ce sujet qui fait couler beaucoup d’encre est légitime, mais il est trop souvent traité à charge. «Parfois, lorsqu’il y a un débat dans les médias, je me sens insulté. En matière de bien-être animal, on a fait des progrès inimaginables. Un travail extraordinaire a été accompli mais on ne cite que des cas d’exception. Il faudrait pouvoir communiquer plus positivement». Il estime toutefois que les consommateurs font confiance aux éleveurs français et à la qualité de leur production. Seule une «ultra-minorité d’opposants trouve les moyens de faire parler d’eux». Et d’ajouter : «on va vers le sensationnel alors qu’il faudrait que cela s’apaise. Il faut être plus rationnel, moins épidermique». Ces attaques répétées suscitent le doute chez les éleveurs alors qu’ils ont déjà fort affaire pour faire vivre leurs élevages et vivre de leur métier.
Ces trois jours de concours nationaux vont donc être l’occasion pour les visiteurs de découvrir au plus près la réalité et la finalité du travail de sélection. Moments privilégiés de rencontres et d’échanges autour de la race en toute transparence ces journées doivent permettre à tous les visiteurs d’entamer un dialogue direct avec les professionnels et de comprendre les enjeux de la filière.
La race charolaise en chiffres
La charolaise représente 1,6 million de vaches en France soit 20% du cheptel de l’hexagone. Elle est aussi la première race à viande en Europe avec 25% de l’effectif total. Souvent en tête, elle est donc première race en production de viande, mais aussi première race herbagère, première race en valorisation des fourrages grossiers et en potentiel de croissance. C’est à partir de 1773 que le charolais est implanté dans la Nièvre. Depuis les années 1960 la demande pour la race augmente à travers le monde et elle est aujourd’hui à l’export dans 70 pays du monde. Dans le département on compte 1800 élevages et deux filières : maigre et grasse. 1740 éleveurs constituent globalement la première qui est donc ultra dominante. Des vifs dont 80 à 90% sont a destination de l’Italie, partenaire historique et spécialisé dans le broutards français. Après l’Italie c’est sur le marché français que l’on retrouve la production nivernaise. Ensuite en Algérie, Espagne ou Israël.