Accès au contenu
FDSEA

Mettre l’accent sur les difficultés des zones intermédiaires

Mardi 15 septembre, la FDSEA de l’Yonne a organisé une journée sur l’exploitation de Laurent Mandron à Montillot, pour parler des problématiques liées aux zones intermédiaires. Un événement où était invité Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA.
Par Christopher Levé
Mettre l’accent sur les difficultés des zones intermédiaires
Jérôme Despey, au centre, est venu dans l’Yonne pour entendre
les problématiques qui touchent les zones intermédiaires.
La FDSEA de l’Yonne, avec le soutien de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, continue de faire remonter aux niveaux départemental, régional et national, les difficultés rencontrées par les agriculteurs des zones intermédiaires, dont fait partie le territoire icaunais.
Le mardi 15 septembre, Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA était dans l’Yonne, chez Laurent Mandron, agriculteur à Montillot, pour une journée organisée par la FDSEA de l’Yonne. Durant la matinée, Damien Brayotel, président de la FDSEA 89, a évoqué la moisson 2020 « désastreuse pour une grande partie d’entre nous », selon ses mots. « Avec Arnaud (Delestre, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne), nous avions alerté dès le mois de juillet le Préfet de l’Yonne, ainsi que Sébastien Windsor (président de l’APCA) et Christiane Lambert (présidente de la FNSEA) par courrier. La FRSEA a également décidé de faire des visites de terrain. Il nous a semblé normal d’alerter notre réseau, les Chambres d’agriculture et la FNSEA sur les difficultés de nos zones intermédiaires ».

Des aléas climatiques répétitifs
Alors, de quoi parle-t-on lorsque l’on mentionne les difficultés des zones intermédiaires ? « Les caractéristiques, ce sont des rendements en blé inférieurs à 65 q/ha, donc des potentiels limités sur des terres plutôt superficielles, qui s’accompagnent souvent de cailloux. C’est également un climat qui est de plus en plus compliqué. On a des étés de plus en plus marqués avec des sécheresses. Nous en sommes quand même à la troisième sécheresse estivale consécutive », répond Damien Brayotel.
Et pour le président de la FDSEA 89, « 2020 est une année particulière. On a eu beaucoup d’eau à l’automne, avec des difficultés pour l’implantation des céréales. Ensuite, il n’y a pas eu d’hiver, donc une prolifération d’insectes. Pendant le confinement, il y a eu une sécheresse avec 50 jours sans une goutte d’eau, au pire moment, où cela doit pousser. On a eu enfin une période un peu plus fraîche sur le mois de mai. Puis on est reparti en juin/juillet avec la sécheresse, comme lors des deux étés précédents, avec un impact sur les cultures d’automne et de printemps », liste-t-il.
Des aléas climatiques avec pour conséquence des rendements qui stagnent. « Tout le monde dit que le blé grimpe d’un quintal tous les ans. C’est peut-être vrai dans certaines régions mais cela ne l’est pas chez nous », continue Damien Brayotel. « Les rendements n’augmentent pas et ont même plutôt tendance à diminuer. On a de moins en moins de colza, avec de grosses problématiques d’insectes et d’implantations. Car les insectes sont aussi liés au climat ».

« Il faut parler du stockage de l’eau »
Le président de la FDSEA 89 a tenu à pointer l’augmentation des charges, malgré les difficultés rencontrées par le monde agricole. « Quand les rendements stagnent, que les prix ne sont pas là et que les charges augmentent, on ne peut plus y arriver ».
Aussi, la perte des aides directes n’a pas été compensée par des aides du deuxième pilier pour les exploitations en grandes cultures, ce qui fait qu’aujourd’hui leurs aides PAC ramenées à l’hectare sont parmi les plus basses de France.
« Les zones intermédiaires, c’est également un manque de cohérence au niveau de la gestion de l’eau. Il y a très peu d’irrigation dans nos départements », assure-t-il. « Aujourd’hui, ce que l’on veut, c’est pouvoir se redonner des perspectives d’avenir. Il faut parler du stockage de l’eau, c’est indispensable, que ce soit pour l’abreuvement des animaux ou autres. Et si à un moment on veut développer de nouvelles productions, il faudra de l’eau. Tout le département de l’Yonne, toute la région et toutes les productions, viticulture comprise, sont impactées ».