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Machinisme

Les professionnels poursuivent l’activité malgré tout

Avec l’épidémie de Coronavirus, les professionnels du machinisme se sont adaptés pour maintenir un service minimum pour une profession agricole qui ne peut pas se confiner et qui est contrainte de poursuivre le travail coûte que coûte. C’est le cas notamment de l’entreprise Ponge basée à Guipy, du Groupe Dachard et du concessionnaire Malécot-Poirier Agri.
Par Théophile Mercier
Les professionnels poursuivent l’activité malgré tout
Malgré 46 % du personnel au chômage partiel, le concessionnaire Malécot-Poirier Agri maintient l’activité.
Il a réagi immédiatement. Sébastien Ponge, le gérant de la société éponyme, a mis l’usine à l’arrêt après les annonces de confinement. «J’ai envoyé l’ensemble de mes salariés chez eux pour respecter les mesures sanitaires. Aujourd’hui, nous garantissons la maintenance de pièces détachées grâce à mes collaborateurs qui assurent le SAV et le standard en télétravail grâce à un système de renvoi d’appels. Pour limiter au plus possible les contacts avec les colis des clients, j’ai supprimé les intermédiaires et les pièces détachées partent directement de notre usine. Le problème se situe au niveau de la livraison. L’un de nos transporteurs, Géodis n’assure qu’une tournée sur deux et notre fournisseur d’essieux est fermé. Cette situation a forcément un impact sur l’approvisionnement. En cette période de confinement, le client qui avait acheté une bétaillère par exemple avant la crise sera livré. En revanche pour les autres, il faut patienter pendant un délai pour le moment indéterminé» explique Sébastien Ponge. Le gérant a néanmoins rappelé quatre de ses collaborateurs au travail, essentiellement des chefs de service pour anticiper la reprise. «Tant que l’on peut travailler, on le fait car il faudra bien sortir de cette crise. Mais cette reprise ne pourra pas se faire sans un changement dans nos pratiques et sans le kit nécessaire aux gestes barrières à savoir les masques, gel hydroalcoolique… Aujourd’hui nous ne sommes pas prioritaires sur ce type de matériels et c’est normal, néanmoins nous avons des contacts réguliers au sein de l’usine, nous devons donc nous protéger. Enfin, pour qu’il y ait reprise, il faut qu’il y ait du matériel. Là encore, nous allons avoir une rupture dans la chaîne d’approvisionnement car une bonne partie de nos pièces détachées proviennent de pays tiers. En attendant, nous restons à l’écoute des mesures annoncées par les autorités sanitaires» conclut Sébastien Ponge.

4 005 SMS envoyés
Du côté de l’entreprise Dachard, les grands moyens ont été entrepris afin d’informer la plupart des clients : «Nous avons envoyé 4 005 SMS à notre portefeuille de clients pour qu’ils soient au courant des nouvelles mesures prises par le groupe pour faire face à cette crise sanitaire. Étant une entreprise vitale pour le monde agricole, nous sommes dans l’obligation de poursuivre notre activité. Pour ce faire, les magasins restent ouverts mais nous n’acceptons plus qu’un client à la fois. Concernant les dépannages, nous leur demandons dans la mesure du possible de venir avec leur matériel. Lorsque ce n’est pas possible, nos techniciens se déplacent mais vraiment lorsque la résolution de la panne est nécessaire à la poursuite immédiate de l’activité (exemple une réparation sur un pulvérisateur ndlr )» explique Rodolph Dachard, le responsable du groupe. Enfin pour le concessionnaire Malécot-Poirier Agri, l’activité se poursuit également mais en mode dégradé : «Nous nous sommes adaptés nous aussi. J’ai 46 % de mon personnel qui est au chômage partiel (sur 56 personnes). Néanmoins, la concession reste ouverte. Les clients peuvent franchir le portail mais plus rentrer dans le bâtiment pour éviter tous contacts. La maintenance reste assurée au même titre que les dépannages en exploitation. Pour le moment, je ne suis pas inquiet sur la continuité de l’activité car nous avons beaucoup de stock de pièces détachées. Néanmoins, il faut s’attendre à de gros retards voire un manque d’approvisionnement sur le matériel de fenaison. Cette campagne est très compromise de notre côté. Je suis en revanche plus optimiste pour la moisson car notre usine qui est basée en Croatie fonctionne encore. L’objectif est que la crise dure le moins possible même si je n’envisage pas la fermeture. Je ne peux pas me permettre de laisser tomber les clients» détaille Stéphane Pain, le directeur général de l’entreprise.