La place des femmes dans le syndicalisme
À l'occasion de l'assemblée générale de la FDSEA89, Catherine Faivre-Pierret, présidente de la commission des agricultrices a pris la parole sur la féminisation des élus.

« Depuis des années, la commission des agricultrices a travaillé sur la représentativité des femmes dans le syndicalisme agricole et personne n'a osé prendre le dossier. C'était un sujet un peu tabou. Les femmes disaient souvent qu'elles n'avaient pas besoin de ça pour faire leur place. Sauf qu'on se rend compte que sur le terrain ce n'est pas le cas. Il y a des endroits où c'est très compliqué. J'ai découvert qu'il y a des agricultrices que j'ai perdues au national parce que dans leurs syndicats, elles ne faisaient que le café, parce que ce sont des femmes, pourtant elles avaient les capacités voire plus qu'un homme, donc ça m'a perturbé deux trois fois », témoigne Catherine Faivre-Pierret, présidente de la commission des agricultrices et présidente de la FNSEA. Agricultrice engagée dans la parité homme femme, la présidente de la Commission des agricultrices ne s'est pas laissée démonter et a souhaité imposer au niveau national un pourcentage de femmes dans les conseils d'administration du syndicat. « Nous avons voté que 25 % de femmes devraient intégrer le Conseil d'administration. On a donc repris l'histoire depuis le début. En ce qui concerne les FDSEA et les FRSEA, ce n'est pas imposé. Côté FNSEA c'est différent. C'est écrit dans la réglementation, c'est donc obligatoire », ajoute-t-elle fièrement, depuis son élocution au Congrès de la FNSEA à Grenoble en mars dernier. Une progression dans le syndicalisme agricole qui s'appliquera dès l'année prochaine, à l'occasion des élections.
Consciente que ce pourcentage ne fera pas tout, Catherine Faivre-Pierret s'engage pleinement dans la mobilisation des agricultrices au sein de la région BFC. « Depuis ma mandature, lorsque je réalise des déplacements, je leur demande si elles veulent venir avec moi et intervenir sur la place de la femme et aller à la rencontre des agricultrices. Dernièrement, j'étais dans le Bas-Rhin, c'était à l'occasion du lancement des fermes ouvertes. J'en ai profité pour demander à la FDSEA si elle pouvait convoquer toutes les agricultrices. Plus de 300 convocations ont donc été envoyées, une vingtaine de femmes étaient présentes… Même si les agricultrices qui m'accompagnaient étaient déçues, ça ne fait rien, c'est déjà énorme ! Autour de la table, on a senti qu'elles étaient contentes que le relancement de la commission des agricultrices soit réalisé », se souvient-elle.
La présidente de la Commission des agricultrices ne s'arrête pas à cette petite victoire. « On va relancer la loi de finance 2026, pour que le crédit d'impôt famille, plafonné à 50 % pour l'instant, le soit à 80 %. Cela veut dire que si demain, ils prennent quelqu'un pour garder les enfants, ou pour le ménage, la femme ou l'homme n'aura pas besoin de compenser l'absence et la charge de travail de son conjoint en ayant la double journée », affirme-t-elle avec volonté.