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Commerce extérieur

Les exportations de vins et spiritueux en repli de 7,3% au 1er semestre

Les exportations de vins et spiritueux se sont repliées de 7,3% à 4,8 milliards d’euros durant les six premiers mois de l’année, par rapport au 1er semestre 2013. Une déception due au coup de frein mis par l’administration chinoise aux importations, et par la faible disponibilité des volumes français due aux petites vendanges de 2012 et 2013. 

Par MN

Le chiffre d’affaires des exportations de vins et de spiritueux français au premier semestre 2014 s’est monté à 4,8 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, en recul de 7,3% par rapport à la même période de 2013. Coup de frein des importations chinoises, faibles disponibilités de l’offre français après deux petites vendanges, et reprise économique qui se fait attendre à l’échelle mondiale expliquent ce repli.

 

Exportations en valeur : vin -7%, spiritueux -9%

Les exportations de vins se sont élevées à 68,2 millions de caisses (-3,5%) et 3,3 milliards d’euros (-7%). Le chiffre d’affaires des vins tranquilles (-12%) a pâti du recul des ventes de bordeaux (-28%), «en particulier sur le marché chinois», après les «très fortes progressions des années antérieures» sur ce marché, précise le communiqué.

 

En revanche les vins effervescents ont connu une forte croissance, en comparaison du premier semestre 2013, tirés par les très bonnes performances à l’export du champagne (+6% en volume et +8% en valeur). Les exportations de spiritueux se sont quant à elles établies à 22,3 millions de caisses (-9%) pour 1,5 milliard d’euros (-9%). Au premier semestre, les spiritueux ont souffert de «l’effet Chine» subi par le cognac (-12% en valeur), ce dernier constituant près des deux tiers du chiffre d’affaires de cette catégorie de produits.

 

En recul de près de 28% sur le premier semestre, les achats de la Chine à la France représentent à eux seuls 30%, en valeur absolue, de la baisse du chiffre d’affaires constatée sur cette période.

 

Une conséquence de la «politique anti-extravagance» chinoise

«Cette situation s’explique principalement par la poursuite de la politique “anti-extravagance” engagée par les autorités chinoises depuis le début 2013». Cette politique a atteint particulièrement les produits à très haute valorisation (cognac, bordeaux…) et a entraîné également un effet volume (-9% sur le semestre). Les achats des autres pays d’Asie à la France sont globalement aussi orientés à la baisse, avec un recul de près de 13%, en dépit d’une orientation positive de la Corée du Sud et de la Malaisie.

 

Dans une conjoncture économique mondiale encore incertaine, l’Amérique du Nord est en léger retrait (-2,1%) mais les perspectives de reprise aux Etats-Unis sont encourageantes, selon la FEVS. En Europe, la situation du Royaume-Uni (-20%), second marché à l’export et plaque tournante de réexportation vers la Chine, entraîne une diminution marquée de la zone, malgré une Europe du Nord très dynamique (Norvège +11%, Suède +7%) et une Europe du Sud qui reprend des couleurs (Italie +8%, Espagne +4%). La Russie, dans un contexte politique et économique complexe, est quant à elle en recul de plus de 10%.

 

Veiller à disposer de produits adaptés à la demande, en quantité comme en qualité

La FEVS s’attarde sur le trou occasionné par les «petites récoltes en 2012 et 2013». Elle mentionne une faiblesse des volumes commercialisables (-5% en volume au 1er semestre 2014) et des hausses de prix qui affectent la compétitivité des produits sur les marchés à l’export. Pourtant, note-t-elle, malgré ce contexte défavorable, des bassins viticoles ont enregistrent de bonnes performances : le Val de Loire a exporté +8%, le Languedoc-Roussillon +4% et l’Alsace +3%.

 

«Notre capacité à vendre des produits de qualité au juste prix sur les marchés d’exportation dépend non seulement de notre propre production mais également de l’activité de nos concurrents, en Europe et dans le monde», souligne Christophe Navarre, président de la FEVS. Face à cette concurrence, «nous devons veiller à disposer de produits adaptés à la demande, que ce soit en quantité, en qualité comme en prix, de manière à pouvoir conserver et développer nos parts de marché», a-t-il conclu.