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Forum national «Emploi, travail en Cuma» à Beaune

Les Cuma partenaires actifs de l’emploi

Tous les deux ans, les animateurs (trices) et les administrateurs (trices) du réseau Cuma en charge de l’emploi-formation, se réunissent à l’appel de leur Fédération nationale pour échanger sur les outils et les actions susceptibles d’accompagner le développement de l’emploi dans les Cuma. Cette rencontre nationale s’est déroulée du 13 au 15 octobre à Beaune, en Côte d’Or.
Par Anne-Marie Klein
Les Cuma partenaires actifs de l’emploi
France Lahutte (à gauche) et Marie Giraud présentent la démarche Agri Viti Emploi 89 – AVE 89 – structure et service «clé en main» créés pour répondre aux besoins de main d’œuvre des agriculteurs, à l’initiative de la FDSEA, du réseau Cuma et du Service d
«Il y a soixante dix ans, les Cuma c’était le matériel, mais pour des opérations très ponctuelles. Aujourd’hui, dans une coopérative, on peut trouver un directeur, un chef d’équipe, des mécaniciens, des chauffeurs... Et dans les Cuma de transformation, des gens qui découpent, qui transforment. Et puisqu’il faut tenir une comptabilité, on trouve aussi des secrétaires. Le panel d’emplois est donc large  !»... ce nouveau paysage de l’emploi en Cuma, brossé par Évelyne Guilhem, membre du bureau de la Fédération nationale des Cuma, montre combien les besoins en main d’œuvre se sont diversifiés au fil des années. De l’emploi saisonnier au CDI, du complément d’activité à l’insertion professionnelle, de la réponse ponctuelle au besoin de main d’œuvre à la recherche d’un salarié hautement qualifié, tous les cas de figures sont désormais présents et toutes les demandes doivent pouvoir être satisfaites. Le monde des Cuma évolue comme évoluent les demandes et les besoins de structures agricoles qui se trouvent elles aussi en pleine mutation, confrontées à la nécessité de raisonner une nouvelle organisation au sein de laquelle la Cuma peut apparaître comme une réponse structurante.

AVE 89... tous unis pour l’emploi
L’emploi pour les Cuma est donc devenu un axe stratégique, qui a amené ces organisations à développer des outils et à initier des partenariats avec des acteurs partageant les mêmes préoccupations. Des partenariats qui s’avèrent, à l’usage, particulièrement porteurs de sens et d’initiatives. Les exemples évoqués, dans l’Yonne, dans l’Ain et dans l’Aude, témoignent «de l’importance de s’accorder sur les objectifs, de travailler sur les moyens et de pousser tous dans le même sens» comme le souligne Claudie Visière, chargée de mission emploi-travail à la Fédération nationale. Il ne s’agit pas de dupliquer les actions d’un territoire à l’autre, mais plutôt de les décliner en les adaptant aux spécificités locales et surtout aux besoins des territoires et des cumistes.
Premier exemple de partenariat efficace, le groupement d’employeurs départemental en agriculture et viticulture de l’Yonne, AVE 89, a pour ambition d’aider les employeurs à mieux gérer la saisonnalité de certaines activités, de répondre à leurs  besoins en main d’oeuvre, de les libérer de la gestion administrative des emplois, tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’embauche, notamment au travers de parcours de formation adaptés à des personnes en cours de reconversion professionnelles ou pour faciliter un retour à l’emploi. Les partenaires – FDSEA de l’Yonne, Service de remplacement et réseau départemental des Cuma – réunis au sein de ce groupement d’employeurs constatent une montée en puissance du dispositif après une année et demie de démarrage.

Agriemploi 01  : une concertation largement ouverte
Dans l’Ain aussi la création d’un groupement d’employeur Agriemploi 01, a permis de rationaliser et de coordonner les actions pour l’emploi, tout en valorisant le salariat. Là ce sont la FDSEA, le réseau Cuma départemental, la Chambre d’agriculture et quelques organisations professionnelles, qui ont oeuvré dans le même sens en faveur de l’emploi. Un numéro de téléphone centralisé, une bourse à l’emploi, un bulletin d’information mutualisé, des contrôles périodiques et des documents sur les risques professionnels, l’édition partagée de documents, des formations, un point accueil emploi-agriculture... tous ces outils sont le fruit d’un «travail de concertation mené au service de l’emploi, sans exclusive syndicale ni barrières».

Dans l’Aude : une plateforme RH pour unir les forces
Dans l’Aude, département rural fortement touché par le chômage (15%), l’inadéquation entre l’offre et la demande, entre le potentiel réel d’emplois dans l’agriculture et la difficulté à les pourvoir, a conduit à lancer une expérimentation pour inverser la tendance. Cette initiative été conduite sur deux territoires en difficulté et largement soutenue par une volonté multipartenariale rassemblant la Chambre d’agriculture, la fédération des cumas du département, la préfecture, la Directe, Pôle emploi, l’enseignement agricole... A partir du constat d’une offre diluée «on la trouve plus souvent sur le Bon coin qu’à Pôle emploi», il s’agissait de  rendre lisibles les besoins des employeurs agricoles, identifier les compétences, accompagner le recrutement, informer, de former et d’adapter les outils existants (codes rome de Pôle emploi) à la réalité des métiers de l’agriculture.
Ces différentes initiatives et toutes celles qui en découleront, montrent à quel point l’emploi est devenu un enjeu majeur et un vrai défi à relever pour tous les acteurs des territoires ruraux, qui s’avèrent nettement plus efficients quand ils choisissent de travailler en partenariat en unissant leurs forces et leurs compétences.