Les bons gestes à adopter dès l’arrivée d’un saisonnier

Chaque année, la région Auvergne Rhône-Alpes compte près de 100 000 saisonniers, avec un pic d’accueil durant les mois d’août et de septembre. Avec plus de 5 400 contrats d’une durée inférieure à deux jours, la prévention des risques et la fidélisation constituent de réels enjeux. Selon Matthieu Danguin, responsable du service Santé et sécurité au travail à la MSA Ain-Rhône, 40 % des accidentés ont moins d’un an d’ancienneté. Surtout, les saisonniers rencontreraient des accidents plus graves que la normale. Afin de limiter au maximum ce scénario, quelques gestes peuvent être adoptés dès l’arrivée d’un saisonnier sur l’exploitation. L’évaluation des risques professionnels, le document unique, la fiche d’accueil et de présentation des éléments de sécurité, ainsi que le règlement intérieur constituent des supports importants à présenter. « En tant qu’employeur, le Code du travail demande également de réaliser une formation pratique et appropriée sur la circulation des engins, l’exécution du travail et la conduite à tenir en cas d’accident », rappelle Matthieu Danguin, avant de préciser que ces guides d’accueil sont disponibles en téléchargement sur le site de la MSA.

« Une personne bien intégrée a davantage envie de rester »

Outre cet aspect sécuritaire, soigner l’accueil des saisonniers permet d’éviter des démissions précoces. « Une personne bien intégrée a davantage envie de rester, cela évite un important turn-over des équipes et donne l’image d’une entreprise qui sait garder ses saisonniers », assure Meryem Lugrin, référente régionale agriculture et agroalimentaire pour France Travail. Selon Delphine Clerc-Gessay, conseillère Ocapiat, les bons gestes à adopter dès l’accueil sont relativement simples. « Il est impératif d’indiquer en amont l’heure à laquelle le saisonnier doit être présent, comment se rendre à l’adresse et toute autre information qui puisse lui donner confiance ». Lorsque les missions sont similaires, accueillir simultanément l’intégralité des saisonniers est un réel plus. « Il faut également faire les démarches administratives, comme la signature de la déclaration préalable à l’embauche (DPAE), ou encore présenter les personnes encadrantes et ne pas attendre la fin de la journée pour évoquer un geste technique mal effectué ». Une visite de l’entreprise constitue également un moyen de responsabiliser la personne et de donner un sens à son travail. « Un saisonnier est avant tout un salarié qui doit comprendre les gestes et identifier les risques… Certains gestes peuvent paraître évidents pour vous, mais ils ne le sont pas pour tous », affirme, quant à elle, Nathalie Chuzeville, chargée de mission à l’Association nationale paritaire pour l'emploi et la formation en agriculture (Anefa) et à la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes. Afin de guider au mieux les chefs d’exploitation, les managers et les salariés, Ocapiat a également mis en ligne gratuitement une série de capsules vidéo⁽¹⁾. Une autre pratique, mise en place par France Travail, permet de proposer au saisonnier une période d’immersion. Gage de légalité en cas de contrôle et de sécurité pour la personne en immersion, la convention peut être téléchargée en ligne⁽²⁾ et être signée de façon électronique. Enfin, plusieurs formations de management des saisonniers agricoles peuvent être financées par le fonds Vivea et permettre aux exploitants de se sentir plus à l’aise durant cette période souvent synonyme de stress.