Le secteur se montre résilient

L'association Bio Bourgogne-Franche-Comté (BFC), présidée par l'éleveuse côte-d'orienne Laurence Henriot, tenait son assemblée générale le 10 avril à Vignoles, près de Beaune. Organisé autour du thème suivant « Agriculture et effondrement de la biodiversité : la bio comme solution », l'évènement fournissait l'occasion de tirer le bilan d'une année d'activité et de passer en revue le paysage régional de l'agriculture biologique. On le sait, économiquement, le secteur est encore confronté à des difficultés même si les tendances montrent une certaine résilience depuis quelques mois. Le pic atteint par les surfaces bio en BFC semble aujourd'hui bien loin. Elles représentaient alors 10,3 % de la SAU, contre 9,7 % aujourd'hui. De fait, Bio BFC a constaté des arrêts en nombre grandissants, nombreux en grandes cultures et élevage. Les fermes qui se créent ne compensent pas ces arrêts, en termes de surfaces. En tout, sur les années 2022, 2023 et 2024, 25 000 ha auront été perdus en bio, retournés en conventionnel.

Côte-d'Or et Yonne en tête

En nombre de fermes, la Côte-d'Or est en tête des départements de BFC (947), devant la Saône-et-Loire (625) et l'Yonne (583). Si l'on prend en compte les surfaces, c'est à nouveau la Côte-d'Or qui est en tête, avec 24,2 % des surfaces régionales, mais l'Yonne est, cette fois-ci, deuxième, avec 23,5 % et la Haute-Saône troisième (13 %). Tout cela s'inscrit dans un contexte national encore marqué par une baisse du marché du bio, avec, en grande distribution, en 2024, un recul de 5 % en valeur et de 6 % en volume. Cette baisse semble toutefois se ralentir depuis plusieurs mois. Par ailleurs, dans les magasins spécialisés en bio on note en 2024 une hausse globale du chiffre d'affaires de 7 %, avec des paniers moyens en hausse. Le rythme de fermeture de ce type de commerce se ralentit aussi. Autant de signes peut-être annonciateurs d'un retournement de tendance plus positif, à confirmer dans les prochains mois. Participe aussi à ce constat la hausse constatée du marché en circuit court et vente directe de 3 % au premier semestre 2024. Les magasins de producteur voient leur situation se redresser après deux années compliquées.