Accès au contenu
Porc plein air du Morvan

Le porc local arrive sur les étals

Les premiers porcs élevés sous le cahier des charges « porcs plein air du Morvan » ont trouvé leur place dans la vitrine de la boucherie Hartel à Quarré-les-Tombes. Une bonne valorisation du terroir local.
Par Orianne Mouton
Le porc local arrive sur les étals
Après un an d’attente, la vitrine de la boucherie Hartel arbore maintenant les étiquettes « porc plein air du Morvan »
Ils sont arrivés dans les élevages début juillet pour être engraissés sous le bon air du Morvan. Le 8 février dernier, les premiers morceaux des porcs plein air du Morvan étaient «inaugurés» par la boucherie Hartel à Quarré les Tombes. La volonté de cette démarche : la diversification des exploitations situées sur le territoire morvandiau. Souvent éleveurs de broutards charolais, les producteurs subissent les difficultés financières de la filière. Pour créer de la valeur ajoutée à ces exploitations, le Parc Naturel du Morvan et l’association « jambon du Morvan» ont opté pour la création d’une filière valorisant le terroir et l’image du Morvan : le porc plein air, adapté aux conditions de la zone. Il y a deux ans, la marque «porc plein air du Morvan» a été déposée et son cahier des charges a été créé, s’inspirant de systèmes plein air de Corse et des Pyrénées.
Les huit éleveurs de la Nièvre et de Saône et Loire engagés dans la démarche engraissent deux lots de quarante cinq porcs par an en système plein air pendant une durée de six mois. Leur nombre devrait augmenter au fur et à mesure que les débouchés se multiplient, mais pour l’instant, comme pourrait l’indiquer un dicton : «Mieux vaut ne pas élever de porcs avant de pouvoir les vendre…».

Des acteurs désireux de valoriser le porc local et l’image du Morvan
La filière se monte doucement autour de ce produit avec la volonté de développer le porc local en valorisant l’image du Morvan. La société Philicot assure l’approvisionnement en porcelets et l’accompagnement technique des élevages. Les animaux sont ensuite abattus à Autun, puis commercialisés par M. Ruze, grossiste en viande et chargé du développement des débouchés. Quant aux jambons, les établissements Dussert à Arleuf (58) sont en charge de leur transformation et de leur commercialisation sous la marque «jambon du Morvan».
La boucherie Hartel est un des premiers points de vente à avoir répondu présents à ce projet, avec une autre boucherie du Creusot. Ils se sont engagés à prendre une carcasse par semaine, voire deux en haute saison. M. et Mme Hartel sont ravis des premiers essais sur la viande tout juste arrivée : «elle se tient bien, a une belle couleur et perd moins de jus.» En effet, il y a une différence de 15 % des pertes d’eau par rapport à une carcasse de porc traditionnelle. «Pour la charcuterie la qualité est présente, il est gras comme il faut. Et niveau taille, les premiers sont assez lourds, 108 et 115 kg carcasse, ce qui est assez lourd. Les filets mignons sont plus gros que ce qu’on prenait avant, mais pas plus gras !»
En attendant de déguster les premières tranches de jambon qui doit encore sécher jusqu’en janvier, le porc plein air du Morvan, local, goûteux, issu d’un terroir typique et vecteur de valeur ajoutée pour les exploitations, a de beaux jours devant lui !