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Habitudes de consommation

La qualité, arme anti-crise des commerçants

Face à la baisse de pouvoir d’achat des Français, les commerçants choisissent de privilégier la qualité et les services.
Par V. G.
La qualité, arme anti-crise des commerçants
12 % des commerçants exerçant leur activité dans l’alimentation et les métiers de bouche considèrent qu’ils ne résisteront pas à cette crise.
La crise économique n’en finit pas d’affecter les comportements de consommation des Français : si pour 57 % d’entre eux le prix est aujourd’hui le premier critère de choix d’un commerce, un sur deux reconnaît privilégier la qualité des produits qu’il consomme à la quantité. Constatant une baisse de fréquentation et de chiffre d’affaires,
72 % des commerçants interrogés dans le cadre de la 11éme vague de l’observatoire des commerces Médicis Ifop considèrent que la crise n’est pas terminée et que le pire reste à venir.
Vis-à-vis de leur activité économique, la satisfaction des commerçants atteint son niveau le plus bas depuis la mise en place de l’observatoire en février 2008. Seuls 5 % des commerçants la jugent très satisfaisante, un recul de 3 points par rapport à l’an dernier. Tous types d’activité confondus, près d’un commerçant sur deux (45 %) estime que son chiffre d’affaires a plutôt diminué depuis janvier 2013. Cette proportion atteint 55 % dans le commerce détail et 47 % dans l’hôtellerie-restauration, les deux segments les plus affectés par la persistance de la crise. Une majorité (53 %) estime que, depuis le mois de janvier 2013, leurs clients ont modifié leurs habitudes et se rendent moins fréquemment dans leur commerce. Par ailleurs, 71 % des Français font état de fermetures de commerces dans leur environnement quotidien.
Les Français continuent tout de même à fréquenter les commerces de proximité, mais ont revu à la baisse leurs habitudes d’achats et de consommation. Ainsi, 57 % reconnaissent que les prix sont le premier critère de choix d’un commerce, avant la proximité (25%) et la relation client (18%). De plus, 48 % d’entre eux déclarent consommer moins de produits mais de meilleure qualité depuis le début de la crise. Le recours au crédit n’est mis en avant que par 2 % des personnes interrogées, tandis que 11 % reconnaissent négocier les prix avec les commerçants.

[INTER]Nouveaux services[inter]
Confiants dans leur capacité à survivre à cette crise, 50 % des commerçants considèrent néanmoins qu’ils en sortiront affaiblis et 7 % qu’ils ne résisteront pas. Il est à souligner que cette proportion atteint 12 % chez les commerçants exerçant leur activité dans l’alimentation et les métiers de bouche.
Les leviers évoqués par les commerçants pour sortir de la crise concernent principalement la qualité de l’offre et la maîtrise des dépenses. Proposer de nouveaux services ou prestations constitue une option efficace pour 67 %, de même que l’amélioration de la qualité des produits et prestations (60 %) ou le développement des services associés à leur activité (59 %). Bien que ne s’appliquant pas à toutes les activités, développer une stratégie de vente sur Internet apparaît à 46 % des commerçants comme un levier d’autant plus prometteur que seuls 16% l’ont déjà fait.

Si des solutions visant à la maîtrise des dépenses sont favorablement accueillies par les commerçants, celles ayant trait à une réduction stricte des coûts, de la rémunération et de l’épargne ne recueillent pas leurs suffrages : ces mesures ont déjà été appliquées et ils peuvent difficilement aller plus loin. En revanche, renégocier les crédits de leur commerce avec leur banque est un levier que seuls 17 % des commerçants ont activé à ce jour, alors que 34 % ont les moyens de le faire. Enfin, bien que 71 % estiment difficile ou très difficile de trouver des financements pour leur commerce, 56 % seraient prêts à emprunter pour investir et 53 % pour assurer la survie de leur commerce.
Aujourd’hui 68 % des Français et des commerçants sont favorables à l’ouverture le dimanche soir, contre respectivement 47 % et 52 % en février 2008. Sans surprise, c’est en Île-de-France que cette option recueille le plus de suffrage chez les commerçants (85 %) comme dans le grand public (79 %).
L’ouverture des commerces après 21 heures fait moins l’unanimité : si 60 % des commerçants y sont favorables, cette évolution n’est souhaitée que par 52 % du grand public.