Travail
L’utilité des services de remplacement
Accidenté, Pierre Jullian fait appel au service de remplacement. Thierry Deygas l’utilise pour le surcroît de travail et un congé paternité. L’assurance collective est une garantie supplémentaire.

C’était dans les années 1980 et le monde paysan vivait un grand virage. «On était jeunes et seuls sur nos exploitations. Le service de remplacement s’imposait à nous mêmes. Il est particulièrement intéressant pour les éleveurs soumis aux contraintes de la traite journalière», raconte Pierre Jullian, éleveur au Poête-Célard dans la Drôme avec un troupeau de 24 vaches laitières. Il connaît bien ce service, puisqu’il a été le fondateur et le président du service de remplacement de Bourdeaux. Quarante ans plus tard, le producteur de lait de vache est toujours un fidèle du service qu’il utilise en cas de congés pour prendre, au minimum, une dizaine de jours de vacances. Son exploitation de polyculture élevage de 55 ha est située en moyenne montagne, à 800 mètres d’attitude. Elle nécessite un suivi régulier et de nombreuses astreintes : traite, arrangement du parc, rations aux animaux.
Il n’imaginait pas, il y a quelques semaines, qu’il ferait appel au service de remplacement de Bourdeaux, qui emploie quatre salariés, dont deux en CDI, pour un grave accident dans l’exploitation : «J’étais en train de faire les litières quand je me suis fait charger par une de mes vaches. Elle m’a littéralement écrasé contre un mur. Pour me détacher, je lui ai mis les doigts dans les yeux. J’ai eu des traumatismes sur le torse et plusieurs côtes cassées. Ma cage thoracique était mal en point. Je suis allé aux urgences, mais je n’ai pas été hospitalisé. Le lendemain de l’accident, j’étais dans l’impossibilité de bouger et de travailler dans l’exploitation. Les trois premiers jours, mes fils agriculteurs m’ont donné un coup de main pour la traite des vaches. Le remplacement a commencé tout de suite après. Les salariés du service de remplacement connaissent bien toutes les exploitations de la région. Ils remplacent au pied levé et viennent régulièrement sur place. Pendant quatre semaines, deux remplaçants du service de Bourdeaux sont venus dans l’exploitation. Le premier venait tous les jours pour la traite, l’arrangement du parc, les rations des vaches laitières. Le second remplaçant venait donner des coups de mains supplémentaires et pendant les jours de repos du premier. Ce binôme a très bien fonctionné. C’est là qu’on s’aperçoit que le service est vital. Sans remplacement sur quatre semaines, l’exploitation court à sa perte. C’est indispensable de pérenniser des remplaçants salariés au lieu d’avoir des vacataires.» Comme tous les éleveurs du canton de Bourdeaux, Pierre Jullian a souscrit à l’adhésion annuelle de 25 € et à l’avance de consommation sur six jours de 124 € journée, qui garantit un minimum de travail pour les permanents du service. Il a souscrit également à l’assurance collective au niveau départemental qui permet de réduire le coût du remplacement en cas de maladie accident. «C’est une assurance spécifique au service de remplacement. Il faut être adhèrent. Le fait de se regrouper permet de mutualiser le risque. Le coût de l’assurance collective est de 205 € personne. 85 % des éleveurs drômois adhèrent au service», explique Raphaël Maire, du service de remplacement, de la chambre d’agriculture de la Drôme.
Service intéressant en cas de surcroît de travail
Il a fallu à Thierry Deygas la naissance de sa fille pour que celui ci se décide à adhérer au service de remplacement de l’Herbasse, Galaure, Valloire afin de bénéficier de son congé de paternité. Le jeune homme de 31 ans, installé sur la ferme familiale, qu’il a repris en 2008, connaissait pourtant le dispositif puisque son père en a été le président. À la tête d’une exploitation de 60 ha dont 7 ha de vergers en abricots et d’un troupeau de 340 chèvres en production, Thierry Deygas a fait appel au service de remplacement pendant deux semaines pour ses congés de paternité. Un service qui procure plusieurs avantages. «Le service de remplacement est très utile pour les à-coups de travail. Contrairement à l’intérim, on a affaire à des gens formés, capables de conduire tous les engins agricoles. Il y a un an, c’est un remplaçant qui m’avait rentré toutes mes bottes de pailles pendant la période de récolte des abricots. Il vient les jours d’insémination pour les chèvres. Il fait aussi de l’éclaircissage sur mon verger. Il est opérationnel sur l’exploitation. C’est toujours la même personne qui vient sur l’exploitation. Ici, il a ses propres repères», explique Thierry Deygas. L’éleveur de St Donat livre tout son lait à la fromagerie alpine sur Romans-sur-Isère et ne fait aucune transformation ou vente directe. Il emploie un salarié. Il est souvent occupé par d’autres tâches et responsabilités en tant que président de l’association «Drôme conseil élevage».
Il n’imaginait pas, il y a quelques semaines, qu’il ferait appel au service de remplacement de Bourdeaux, qui emploie quatre salariés, dont deux en CDI, pour un grave accident dans l’exploitation : «J’étais en train de faire les litières quand je me suis fait charger par une de mes vaches. Elle m’a littéralement écrasé contre un mur. Pour me détacher, je lui ai mis les doigts dans les yeux. J’ai eu des traumatismes sur le torse et plusieurs côtes cassées. Ma cage thoracique était mal en point. Je suis allé aux urgences, mais je n’ai pas été hospitalisé. Le lendemain de l’accident, j’étais dans l’impossibilité de bouger et de travailler dans l’exploitation. Les trois premiers jours, mes fils agriculteurs m’ont donné un coup de main pour la traite des vaches. Le remplacement a commencé tout de suite après. Les salariés du service de remplacement connaissent bien toutes les exploitations de la région. Ils remplacent au pied levé et viennent régulièrement sur place. Pendant quatre semaines, deux remplaçants du service de Bourdeaux sont venus dans l’exploitation. Le premier venait tous les jours pour la traite, l’arrangement du parc, les rations des vaches laitières. Le second remplaçant venait donner des coups de mains supplémentaires et pendant les jours de repos du premier. Ce binôme a très bien fonctionné. C’est là qu’on s’aperçoit que le service est vital. Sans remplacement sur quatre semaines, l’exploitation court à sa perte. C’est indispensable de pérenniser des remplaçants salariés au lieu d’avoir des vacataires.» Comme tous les éleveurs du canton de Bourdeaux, Pierre Jullian a souscrit à l’adhésion annuelle de 25 € et à l’avance de consommation sur six jours de 124 € journée, qui garantit un minimum de travail pour les permanents du service. Il a souscrit également à l’assurance collective au niveau départemental qui permet de réduire le coût du remplacement en cas de maladie accident. «C’est une assurance spécifique au service de remplacement. Il faut être adhèrent. Le fait de se regrouper permet de mutualiser le risque. Le coût de l’assurance collective est de 205 € personne. 85 % des éleveurs drômois adhèrent au service», explique Raphaël Maire, du service de remplacement, de la chambre d’agriculture de la Drôme.
Service intéressant en cas de surcroît de travail
Il a fallu à Thierry Deygas la naissance de sa fille pour que celui ci se décide à adhérer au service de remplacement de l’Herbasse, Galaure, Valloire afin de bénéficier de son congé de paternité. Le jeune homme de 31 ans, installé sur la ferme familiale, qu’il a repris en 2008, connaissait pourtant le dispositif puisque son père en a été le président. À la tête d’une exploitation de 60 ha dont 7 ha de vergers en abricots et d’un troupeau de 340 chèvres en production, Thierry Deygas a fait appel au service de remplacement pendant deux semaines pour ses congés de paternité. Un service qui procure plusieurs avantages. «Le service de remplacement est très utile pour les à-coups de travail. Contrairement à l’intérim, on a affaire à des gens formés, capables de conduire tous les engins agricoles. Il y a un an, c’est un remplaçant qui m’avait rentré toutes mes bottes de pailles pendant la période de récolte des abricots. Il vient les jours d’insémination pour les chèvres. Il fait aussi de l’éclaircissage sur mon verger. Il est opérationnel sur l’exploitation. C’est toujours la même personne qui vient sur l’exploitation. Ici, il a ses propres repères», explique Thierry Deygas. L’éleveur de St Donat livre tout son lait à la fromagerie alpine sur Romans-sur-Isère et ne fait aucune transformation ou vente directe. Il emploie un salarié. Il est souvent occupé par d’autres tâches et responsabilités en tant que président de l’association «Drôme conseil élevage».