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Maïs fourrage

L’ensilage a déjà commencé !

La sécheresse qui sévit depuis le mois de juin entraine le desséchement précoce des pieds de maïs dans certaines zones. Pour sauver leur récolte, de nombreux agriculteurs commencent déjà à ensiler.
Par Orianne Mouton
L’ensilage a déjà commencé !
Le maïs a particulièrement souffert du manque d’eau associé à la chaleur de la fin du mois de juillet
Dans certaines zones du département, la pluviométrie observée depuis mi-juin ne dépasse pas 10 mm. Les fortes chaleurs associées à ce manque d’eau provoquent un dessèchement précoce des plantes. Dans le Tonnerrois, sur les terres à cailloux séchantes, l’ensilage a commencé la semaine dernière et les autres secteurs privés d’eau sont en cours de chantier. Selon la grille d’appréciation du taux de matière sèche par l’observation des grains d’Arvalis-institut du végétal, une plante soumise à un stress hydrique est à sa période optimale de récolte de 32% de matière sèche (MS) avec un grain moins rempli que dans des conditions optimales. Ophélie Collard, conseillère bovins lait et fourrages chez Alysé explique les différents cas de figure auxquels peuvent être confrontés les agriculteurs et conseille à tout le monde de «réaliser les chantiers de préférence tôt le matin pour éviter d’enfermer de la chaleur dans le silo.»

Du stress hydrique pendant le remplissage du grain
«Quand les maïs ont du grain mais n’ont pas eu beaucoup d’eau, si on attend que le grain se remplisse plus, c’est-à-dire qu’il soit un tiers vitreux, un tiers pâteux et un tiers laiteux, l’ensemble pourra être trop sec. Il sera difficile à conserver dans le silo et peu digestible et appétant pour les vaches. Néanmoins, la partie d’intérêt du maïs reste le grain. Il faut tenter de le récolter au minimum à 15% d’amidon vitreux à la récolte. Notre conseil, si le maïs ensilage est à plus de 40% de matière sèche, c’est de le hacher finement, entre 8 et 10 mm pour faciliter le tassage.» Un ensilage sec se tasse moins facilement et contient plus d’oxygène, favorisant les moisissures, surtout à la reprise du silo. «Je conseille aussi de disposer le maïs le plus sec au fond qui pourra absorber le jus riche en nutriments du maïs plus humide.»

Les maïs sans grains
Dans le cas où les maïs semés tardivement ont fleuri pendant la période de sécheresse de fin juillet, il y a peu ou pas de grains : «les poupées ne se sont pas formées ou bien la fécondation a eu lieu mais le stress hydrique a provoqué l’avortement des grains.» précise la spécialiste. Dans ce cas, il n’y a plus rien à espérer des grains, il faut privilégier l’ensilage d’une plante verte contenant de l’énergie sous forme de sucre. Ophélie Collard conseille cependant de disposer un fourrage sec comme de la pulpe de betterave deshydratée ou du foin dans le fond du silo pour absorber la perte de jus. La qualité et la quantité risquent d’être limitées dans ces cas de figure, l’ensilage sera à complémenter en amidon pendant l’hiver.

Sans stress hydrique, pas de panique
Dans certains secteurs, des orages localisés apportant de l’eau ont permis une croissance plus normale des maïs. Il en va de même pour les cultures de terres profondes, où les pieds de maïs ont les «racines au frais». Dans ces cas où le stress hydrique a été évité, la récolte ne presse pas. Cependant, Ophélie met en garde : «l’éleveur devra se méfier d’une seule chose, lorsque les températures montent au dessus de 30°C, le maïs peut gagner 1 point de MS par jour ! Il est bon de surveiller de près l’évolution du grain.»

Estimer sa date de récolte

Le 13 août prochain, Alysé propose des analyses de pieds de maïs frais: 4 pieds coupés à 5 cm du sol le matin-même si possible, prélevés au à l’intérieur de la parcelle, en évitant les dix premières rangées. La teneur en matière sèche des pieds broyés est mesurée, ce qui permet d’estimer la date de récolte à 30, 33 et 36% d’humidité. Trois analyses gratuites pour les adhérents Alysé au service «Proxy», au-delà de 3 et pour les non-adhérents, les analyses sont facturées 15€ HT.

Retrouvez ce service de 9h30 à 12h00 au GAEC de Souchon, Souchon, 89350 Tannerre en Puisaye et de 14h30 à 17h00 au GAEC de la Chapelle, La Chapelle, 89520 Treigny.
Contact : Ophélie Collard 06.06.50.97.31