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GDS 89

L’attention est de mise

L’assemblée générale du groupement de défense sanitaire de l’Yonne (GDS89) s’est tenue le 21 janvier dernier. L’occasion de faire un point sur la situation sanitaire du département
Par Orianne Mouton
L’attention est de mise
Pascal Arnac-Pautrel (à gauche) et Pascal Legrand (à droite) , les présidents et directeur du GDS de l’Yonne.
La loi de Santé animale européenne est en cours d’élaboration au sein de l’Union européenne, a indiqué Pascal Arnac-Pautrel, directeur du GDS 89 pendant l’assemblée générale : «Un grand bouleversement est à venir quant à la gestion du sanitaire au sein des États membres et entre eux. La commission européenne cherche le consensus mais pousse les États à faire des concessions, avec des objectifs de résultats plutôt que de moyens.» Avant la mise en place de cette loi, l’objectif est d’atteindre le maximum de statuts indemnes rapidement, notamment sur l’IBR, le BVD et la Tuberculose.

IBR : l’éradication ne doit pas souffrir d’inattentions
L’éradication de l’IBR suit son cours, le nombre de cheptels infectés diminue. En novembre 2018, 84 % des cheptels sont «indemnes en IBR», un chiffre en progression qui reste menacé par les nombreuses introductions ne respectant pas les mesures de précaution : un isolement strict des animaux et un dépistage. La campagne de prophylaxie 2017-2018 a permis de repérer 129 bovins aux résultats positifs, issus de douze  cheptels en cours d’assainissement. Pascal Legrand, président du GDS89, met en garde contre les inattentions qui pourraient freiner les efforts d’éradication réalisés jusqu’ici : «C’est toute la difficulté d’une fin d’éradication, un sentiment de fausse sécurité, alors que chaque cheptel, chaque animal, a son importance. Il ne faut pas relâcher la pression, sous peine de perdre tous les bénéfices de notre action».

Une campagne d’éradication de la BVD s’annonce
Une enquête sur les pratiques de vaccination de la BVD a été menée sur la campagne 2017-2018 par le GDS89 via les vétérinaires. Les résultats montrent que 22 % des élevages allaitants vaccinent en BVD, avec moins de 10 % de vaccins efficaces, c’est-à-dire réalisées sur l’ensemble des femelles mises à la reproduction, avec un vaccin à protection fœtale et sur les taureaux. En élevage laitier, 5,5 % vaccinent dont moins de 3 % efficacement. L’éradication de la maladie s’annonce dès 2019 dans le cadre de la loi de santé animale européenne, ce qui risque d’entraîner de gros investissements pour les éleveurs et pour le GDS.
L’arrivée de la Besnoitiose dans le département complique encore les choses, la maladie parasitaire venue progressivement du sud de la France est très impactante pour les élevages infectés. Cinq cheptels bourguignons présentent des résultats séropositifs. Un élevage icaunais est cliniquement infecté : le foyer est attentivement surveillé par le GDS.

Le président Pascal Legrand met en garde contre la propagation de cette infection «en l’absence de traitement et de vaccins, la prévention reste le seul moyen de s’en protéger».

Recrudescence de FCO
La FCO fait encore parler d’elle avec une suspicion de circulation massive de sérotype 8 en 2018 sur la région, avec de nombreux cas cliniques observés : anomalies de naissance des veaux, problèmes de reproduction des vaches de la génération non vaccinée. La DDCSPP met en garde et demande d’être informés en cas de cas cliniques : «Depuis 2015, la vaccination est un moyen de se prémunir. Ce qui est étrange, c’est que des cas cliniques sont observés dans les troupeaux reproducteurs qui étaient vaccinés. Il est nécessaire de déclarer ces cas-là pour savoir d’où ça vient, mener l’enquête pour savoir si les vaccins n’étaient pas efficaces, ou si un autre problème est apparu.» Aujourd’hui, les stocks de vaccins mis à disposition gratuitement par l’État ont été épuisés. «Aujourd’hui, la vaccination est devenue payante pour tout le monde sans avoir d’espoir d’éradiquer la maladie» s’alarme Pascal Legrand.
Autre sujet d’actualité inquiétant, la peste porcine africaine requiert l’attention des autorités sanitaires. La DDCSPP de l’Yonne rappelle que chaque porc, même seul, doit être recensé pour permettre la surveillance du foyer infectieux.