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Innov’action

L’agriculture se lie aux arbres

Mercredi 19 juin, Jean Conseil, agriculteur à la retraite à Villemer, a ouvert les portes de son exploitation pour renseigner les agriculteurs curieux du fonctionnement de l’agroforesterie, dans le cadre des journées Innov’action encadrées par la Chambre d’agriculture de l’Yonne.
Par Christopher Levé
L’agriculture se lie aux arbres
Jean Conseil a reçu des agriculteurs sur son exploitation pour évoquer le fonctionnement de l’agroforesterie
«Le principe de l’agroforesterie, c’est une rangée d’arbres, espacés de 10 mètres entre-eux, tous les 26 mètres. Et entre deux rangées d’arbres, il y a des bandes de 24 mètres qui sont cultivées», explique Jean Conseil, agriculteur à la retraite à Villemer. «Il y a à peu près 38 arbres par hectare. Moi, j’ai sept hectares en agroforesterie».
Mercredi 19 juin, une dizaine d’agriculteurs sont venus visiter l’exploitation de ce dernier pour s’informer sur le fonctionnement de l’agroforesterie. «Les racines des arbres vont chercher en profondeur tous les éléments du sol, les recyclent et les diffusent. Le but est d’entretenir un cycle avec le sol», continue Jean Conseil. Quant au choix des arbres ? «Il se fait en fonction du sol. Ici, sur la parcelle à Villemer, il est argilo-calcaire». Idéal pour le noyer. «L’érable à l’air aussi de bien se plaire. Les merisiers et cerisiers sont aussi très présents. Ce sont les arbres du coin», poursuit-il en indiquant que «les conseils du CRPF sont aussi importants pour le choix des arbres».

L’agroforesterie accessible à tous
Alors, pourquoi avoir fait le choix de l’agroforesterie ? «Après avoir fait de l’agriculture intensive et une remise en question due à une prise de conscience de la fatigue des sols, j’ai fait le choix de passer en bio le jour où ça a été possible pour moi. Cette démarche va avec l’agroforesterie qui fait aussi partie de la remise en question de l’agriculture telle qu’on la vit depuis 30 ou 40 ans, où l’on a épuisé beaucoup de réserves au sol», explique Jean Conseil. «Mon passage en bio s’est décidé en 2008, en Cuma intégrale avec trois autres agriculteurs».
Pour faire de l’agroforesterie, il n’est pas obligatoire d’être passé en bio. «Dans le département, la plupart des parcelles en agroforesterie appartiennent à des agriculteurs qui sont en bio mais la technique n’est pas réservée au bio», assure Eric Bizot, chargé des publications techniques et des groupes de développement à la Chambre d’agriculture de l’Yonne. «Les agriculteurs  en conventionnel peuvent très bien avoir ce type de projet. Il faut seulement être bien carré sur la plantation pour permettre le passage d’outils», conclut-il.