Météo
«Intégrer le climat dans ses réflexions»
Louis Bodin, météorologue et présentateur du bulletin météo sur TF1 et RTL, était l’invité de la dernière assemblée générale d’Ynovae pour partager ses connaissances sur le climat et faire tomber quelques idées reçues.

Dérèglement climatique, multiplication des catastrophes naturelles, réchauffement… La météo a toujours fait beaucoup parler d’elle, mais depuis quelques années, les mises en garde et cris d’alertes sont récurrents. Louis Bodin, ingénieur météorologue, a cherché à rétablir quelques vérités sur ce climat, star des conversations et paramètre majeur de la production agricole.
La faute au réchauffement climatique ?
Le réchauffement climatique est sur toutes les lèvres, souvent tenu pour responsable de nombreux événements climatiques qui se déroulent dans le monde. Le météorologue souhaite nuancer certains raccourcis : «Il y a toujours eu des événements climatiques majeurs, il faut arrêter de lier tous les cyclones, inondations, sécheresses, même récurrents, au réchauffement climatique. On ne peut pas nier qu’il y a un réchauffement global ces 20 dernières années, et il est peut-être lié à l’homme. Mais le climat a varié de tout temps et de tout temps des événements climatiques ont impacté le monde. Aujourd’hui, ces événements sont surmédiatisés et tous reliés à tort au réchauffement climatique». Le spécialiste a rappelé que les événements de taille et les variations du climat ont toujours eu lieu : le grand hiver de 1709 durant lequel 60 cm de neige recouvraient Paris ; les pluies torrentielles de 1875 dans le Sud-ouest faisant 3 000 morts ; une période climatique sans saisons marquées, désastreuse pour l’agriculture, sous le règne de Louis XIV, engendrant 1 million de morts sur une population de 20 millions d’habitants.
«Il n’y a plus de saison…» Cette autre inquiétude revient régulièrement de nos jours, «et on l’a aussi retrouvé dans des écrits datant de 1821 !» relate Louis Bodin. «La météo a toujours varié d’une année sur l’autre et au sein d’une saison». Le temps qu’il fait un 30 novembre à Joigny est bien loin d’être le même d’une année sur l’autre. Autre remise à plat concernant les phénomènes comme la sécheresse, les données enregistrées dans le nord de la France indiquent qu’elle se produit environ tous les 5 à 10 ans.
Les prévisions météo
Au moment des semis d’automne, de nombreux agriculteurs se sont sentis trahis par les prévisions météo annonçant des précipitations importantes, tant attendues, pour au final devoir loucher sur leur pluviomètre pour apercevoir une goutte d’eau. «Les prévisions de 24 heures à 7 jours sont considérées comme fiables, au-delà, on ne peut pas prévoir» explique Louis Bodin. Il en va de même pour la prévision localisée à moins de 24 heures : «on peut prévoir un phénomène, orage ou autre, à l’échelle du département mais pas précisément où il va être». La prévision météorologique dépend de très nombreux facteurs et est d’une complexité souvent insoupçonnée. Pouvoir modéliser le nombre de particules présentes dans l’air, leurs caractéristiques, leurs interdépendances et réaliser les calculs pour prévoir leur mouvement et leur place dans les heures ou les jours à venir nécessite un ordinateur hyperpuissant, capable de réaliser un million de milliards de calculs à la seconde. Outre la prédiction des mouvements des particules, le climat se pense avec une vision mondiale : «on ne peut pas prévoir le temps localement si on ne connaît pas la météo mondiale» rappelle le météorologue. De la particule à l’ensemble du globe, la météo reste une science jeune, rassemblant des données depuis seulement 100 ans en France et promise à de nouvelles avancées.
«Intégrer les variations du climat»
«Tous les métiers liés au climat doivent tenir compte de sa variabilité. Il faut prévoir, anticiper, stocker… intégrer le climat dans ses réflexions». Le météorologue a insisté sur la variabilité constante du climat et l’anticipation nécessaire des agriculteurs face à ces phénomènes. Il déplore la déconnexion de la société, notamment citadine, avec la nature et l’influence du climat sur cette dernière. «Dans la réflexion de société, on ne doit pas avoir peur de dire aux citoyens : désolés, vous voulez une agriculture performante, acceptez de participer les années où la nature n’est pas propice à la production. Ne pas accepter ça, c’est vivre dans du virtuel, totalement déconnecté de la nature…»
D’après le spécialiste, les catastrophes météo amènent régulièrement l’humanité à des adaptations pour protéger les populations. Au vu des alertes lancées par le climat actuellement, l’humanité doit engager un changement et réfléchir différemment pour protéger les prochaines générations et faire face aux enjeux de démographie, de déséquilibre de développement des zones et de qualité de vie à venir.
La faute au réchauffement climatique ?
Le réchauffement climatique est sur toutes les lèvres, souvent tenu pour responsable de nombreux événements climatiques qui se déroulent dans le monde. Le météorologue souhaite nuancer certains raccourcis : «Il y a toujours eu des événements climatiques majeurs, il faut arrêter de lier tous les cyclones, inondations, sécheresses, même récurrents, au réchauffement climatique. On ne peut pas nier qu’il y a un réchauffement global ces 20 dernières années, et il est peut-être lié à l’homme. Mais le climat a varié de tout temps et de tout temps des événements climatiques ont impacté le monde. Aujourd’hui, ces événements sont surmédiatisés et tous reliés à tort au réchauffement climatique». Le spécialiste a rappelé que les événements de taille et les variations du climat ont toujours eu lieu : le grand hiver de 1709 durant lequel 60 cm de neige recouvraient Paris ; les pluies torrentielles de 1875 dans le Sud-ouest faisant 3 000 morts ; une période climatique sans saisons marquées, désastreuse pour l’agriculture, sous le règne de Louis XIV, engendrant 1 million de morts sur une population de 20 millions d’habitants.
«Il n’y a plus de saison…» Cette autre inquiétude revient régulièrement de nos jours, «et on l’a aussi retrouvé dans des écrits datant de 1821 !» relate Louis Bodin. «La météo a toujours varié d’une année sur l’autre et au sein d’une saison». Le temps qu’il fait un 30 novembre à Joigny est bien loin d’être le même d’une année sur l’autre. Autre remise à plat concernant les phénomènes comme la sécheresse, les données enregistrées dans le nord de la France indiquent qu’elle se produit environ tous les 5 à 10 ans.
Les prévisions météo
Au moment des semis d’automne, de nombreux agriculteurs se sont sentis trahis par les prévisions météo annonçant des précipitations importantes, tant attendues, pour au final devoir loucher sur leur pluviomètre pour apercevoir une goutte d’eau. «Les prévisions de 24 heures à 7 jours sont considérées comme fiables, au-delà, on ne peut pas prévoir» explique Louis Bodin. Il en va de même pour la prévision localisée à moins de 24 heures : «on peut prévoir un phénomène, orage ou autre, à l’échelle du département mais pas précisément où il va être». La prévision météorologique dépend de très nombreux facteurs et est d’une complexité souvent insoupçonnée. Pouvoir modéliser le nombre de particules présentes dans l’air, leurs caractéristiques, leurs interdépendances et réaliser les calculs pour prévoir leur mouvement et leur place dans les heures ou les jours à venir nécessite un ordinateur hyperpuissant, capable de réaliser un million de milliards de calculs à la seconde. Outre la prédiction des mouvements des particules, le climat se pense avec une vision mondiale : «on ne peut pas prévoir le temps localement si on ne connaît pas la météo mondiale» rappelle le météorologue. De la particule à l’ensemble du globe, la météo reste une science jeune, rassemblant des données depuis seulement 100 ans en France et promise à de nouvelles avancées.
«Intégrer les variations du climat»
«Tous les métiers liés au climat doivent tenir compte de sa variabilité. Il faut prévoir, anticiper, stocker… intégrer le climat dans ses réflexions». Le météorologue a insisté sur la variabilité constante du climat et l’anticipation nécessaire des agriculteurs face à ces phénomènes. Il déplore la déconnexion de la société, notamment citadine, avec la nature et l’influence du climat sur cette dernière. «Dans la réflexion de société, on ne doit pas avoir peur de dire aux citoyens : désolés, vous voulez une agriculture performante, acceptez de participer les années où la nature n’est pas propice à la production. Ne pas accepter ça, c’est vivre dans du virtuel, totalement déconnecté de la nature…»
D’après le spécialiste, les catastrophes météo amènent régulièrement l’humanité à des adaptations pour protéger les populations. Au vu des alertes lancées par le climat actuellement, l’humanité doit engager un changement et réfléchir différemment pour protéger les prochaines générations et faire face aux enjeux de démographie, de déséquilibre de développement des zones et de qualité de vie à venir.