Circuit court
Ils se regroupent pour créer leur propre filière
Cinq céréaliers en agriculture biologique se sont rassemblés pour monter leur propre filière et reprendre la main sur le devenir de leur production. Leur association, Terres du pays d’Othe, commercialise leurs produits transformés auprès de collectivités.

Dans la Vallée de la Vanne dans le nord de l’Yonne, 13 sources fournissent entre 15 et 20 % de l’eau potable de la ville de Paris. Pour préserver la qualité de l’eau, Eau de Paris, organisme public qui gère l’alimentation de la capitale en eau potable, encourage le développement de l’agriculture biologique sur ces zones, en partenariat avec l’agence de l’eau Seine Normandie et Bio Bourgogne. C’est dans un groupe d’accompagnement technique de Bio Bourgogne que Jérôme et Florence Vincent, Jérôme Forgeot, Zoltan Kahn et Dominique Goffart, cinq agriculteurs bios, ont eu l’idée de se regrouper pour créer leur propre filière locale. Leur projet de transformation et commercialisation, en plus d’offrir la maîtrise du produit de la production au consommateur, répond à leur philosophie : la consommation de produits bio doit être locale. En 2017, ils créent l’association Terres du pays d’Othe après avoir réalisé une étude de marché et identifié les produits demandés.
Des produits transformés valorisés
À eux cinq, ils exploitent un total d’environ 1 000 ha. Les produits bruts sont transformés pour fournir une gamme d’aliments répondant à la demande des clients cible. Pour le moment, ils proposent des huiles de colza, tournesol, cameline et chanvre, des lentilles, des pois chiches, mais aussi de la farine, du pain et des pâtes au blé tendre de formes différentes, sous les marques déposées «coquill’Othe», «tortil’Othe» et «rigol’Othe». S’ils ont rapidement investi dans une machine et un séchoir à pâtes, offrant une capacité de production de 150 kg/jour, le reste des opérations de transformation est réalisé en prestation, localement. «Notre priorité était de développer la commercialisation avant de développer la transformation. Quand on aura suffisamment de débouchés assurés, on investira pour faire la transformation nous-mêmes» explique Dominique Goffart, l’un des associés. Niveau organisation, chacun met la main à la pâte à tour de rôle pour fabriquer et livrer la marchandise. «Ça représente environ une journée de travail par semaine chacun».
La commercialisation aux collectivités
«La première chose que nous avons faite quand le groupement est né a été de faire le tour des collectivités pour leur dire : on peut fournir des produits locaux bios pour faire manger les enfants» raconte Dominique Goffart. Grâce au regroupement de plusieurs agriculteurs, les volumes importants demandés par les collectivités ne sont plus un frein pour que les producteurs puissent répondre aux appels d’offres. À ce jour, le collectif fournit ses produits à une douzaine de lycées et collèges icaunais, mais aussi dans quelques magasins de proximité à Paris et dans l’Yonne. Grâce à leur partenariat avec les eaux de Paris, ils ont pu se rapprocher du 11ème arrondissement de la capitale, qui achète leurs produits pour la restauration collective. A raison de 9 000 repas par jour, le débouché est plutôt intéressant. «C’est un cercle vertueux : pour protéger la qualité de l’eau qu’ils boivent, nous produisons en agriculture biologique et ils achètent et mangent ce que nous faisons. Ça nous offre un débouché intéressant et ils ont accès à de la qualité !» explique l’agriculteur. «Nous sommes aussi dans une démarche équitable : c’est le groupement qui fixe les prix, qui sont bien acceptés par les clients. Le commerce équitable n’est pas réservé qu’à certains pays !» Seuls 5 % de leur production est commercialisée via le collectif, chacun ayant son propre débouché à côté, coopérative ou négociant. «Dans les circuits «classiques», il y a un bon prix de vente en bio pour l’instant, mais maîtriser notre propre petite filière permet de se prémunir d’une éventuelle baisse des prix».
Développer la filière
Les projets ne manquent pas pour les cinq agriculteurs. Pour atteindre leur objectif de vendre environ 100 tonnes de produits, tout type confondu, le groupe a embauché une commerciale à mi-temps, pour développer leur clientèle. La demande allant en grandissant, l’association souhaite également acquérir un bâtiment pour augmenter leur capacité de production et leur autonomie. Aujourd’hui locataires d’un petit local servant au stockage et à la transformation des pâtes au blé tendre, un plus grand espace permettrait d’installer tout le matériel nécessaire à leurs opérations de transformation. Sur une vision à plus long terme, une fois que la production et le chiffre d’affaires seront suffisants, le projet serait d’embaucher quelqu’un qui ferait tourner la production, et élargir la gamme de produits.
Des produits transformés valorisés
À eux cinq, ils exploitent un total d’environ 1 000 ha. Les produits bruts sont transformés pour fournir une gamme d’aliments répondant à la demande des clients cible. Pour le moment, ils proposent des huiles de colza, tournesol, cameline et chanvre, des lentilles, des pois chiches, mais aussi de la farine, du pain et des pâtes au blé tendre de formes différentes, sous les marques déposées «coquill’Othe», «tortil’Othe» et «rigol’Othe». S’ils ont rapidement investi dans une machine et un séchoir à pâtes, offrant une capacité de production de 150 kg/jour, le reste des opérations de transformation est réalisé en prestation, localement. «Notre priorité était de développer la commercialisation avant de développer la transformation. Quand on aura suffisamment de débouchés assurés, on investira pour faire la transformation nous-mêmes» explique Dominique Goffart, l’un des associés. Niveau organisation, chacun met la main à la pâte à tour de rôle pour fabriquer et livrer la marchandise. «Ça représente environ une journée de travail par semaine chacun».
La commercialisation aux collectivités
«La première chose que nous avons faite quand le groupement est né a été de faire le tour des collectivités pour leur dire : on peut fournir des produits locaux bios pour faire manger les enfants» raconte Dominique Goffart. Grâce au regroupement de plusieurs agriculteurs, les volumes importants demandés par les collectivités ne sont plus un frein pour que les producteurs puissent répondre aux appels d’offres. À ce jour, le collectif fournit ses produits à une douzaine de lycées et collèges icaunais, mais aussi dans quelques magasins de proximité à Paris et dans l’Yonne. Grâce à leur partenariat avec les eaux de Paris, ils ont pu se rapprocher du 11ème arrondissement de la capitale, qui achète leurs produits pour la restauration collective. A raison de 9 000 repas par jour, le débouché est plutôt intéressant. «C’est un cercle vertueux : pour protéger la qualité de l’eau qu’ils boivent, nous produisons en agriculture biologique et ils achètent et mangent ce que nous faisons. Ça nous offre un débouché intéressant et ils ont accès à de la qualité !» explique l’agriculteur. «Nous sommes aussi dans une démarche équitable : c’est le groupement qui fixe les prix, qui sont bien acceptés par les clients. Le commerce équitable n’est pas réservé qu’à certains pays !» Seuls 5 % de leur production est commercialisée via le collectif, chacun ayant son propre débouché à côté, coopérative ou négociant. «Dans les circuits «classiques», il y a un bon prix de vente en bio pour l’instant, mais maîtriser notre propre petite filière permet de se prémunir d’une éventuelle baisse des prix».
Développer la filière
Les projets ne manquent pas pour les cinq agriculteurs. Pour atteindre leur objectif de vendre environ 100 tonnes de produits, tout type confondu, le groupe a embauché une commerciale à mi-temps, pour développer leur clientèle. La demande allant en grandissant, l’association souhaite également acquérir un bâtiment pour augmenter leur capacité de production et leur autonomie. Aujourd’hui locataires d’un petit local servant au stockage et à la transformation des pâtes au blé tendre, un plus grand espace permettrait d’installer tout le matériel nécessaire à leurs opérations de transformation. Sur une vision à plus long terme, une fois que la production et le chiffre d’affaires seront suffisants, le projet serait d’embaucher quelqu’un qui ferait tourner la production, et élargir la gamme de produits.