Accès au contenu
Risques climatiques

Groupama lance son assurance prairies

Le 18 janvier prochain, Groupama mettra à la disposition de ses clients son offre assurance prairies. Objectif : compenser le déficit fourrage en cas de sinistre climatique,sécheresse notamment.
Par Ma signature
Après le lancement de l’offre multirisques climatiques sur les grandes cultures et la viticulture, Groupama propose une assurance prairies. Elle sera à la disposition de ses clients, le 18 janvier prochain. «Nous avons construit un produit entièrement nouveau qui n’est pas une déclinaison du contrat grandes cultures», indique François Schmitt, président délégué de Groupama, en charge du dossier agricole à la Caisse nationale. Contrairement à l’assurance grandes cultures qui porte sur le manque de rendement, l’assurance prairies vise à compenser un déficit fourrager, en cas d’évènement climatique, soit un manque d’eau, soit des températures particulièrement basses, explique Stéphane Gin, directeur assurances agricoles à Groupama (mais pas la pluviométrie excessive).

Pas d’expertise individuelle non plus comme dans le contrat grande culture. La production fourragère de l’exploitation est estimée à partir de données satellitaires fournies par Astrium et traduites en indice. Le déficit fourrager correspond à l’écart entre la production mesurée en année normale (moyenne sur cinq ans à laquelle on a enlevé la meilleure et la plus mauvaise année) et la production de l’année. Les données sont recueillies sur
20 000 petites régions agricoles et il peut arriver que plusieurs indices s’appliquent sur une même exploitation selon la localisation des parcelles.

10 € par hectare (pour le niveau de couverture décrit ci-dessous)
Lors de la souscription du contrat qui peut être réalisée par internet, l’éleveur est amené à décrire les caractéristiques de son exploitation et de son élevage (bovins lait, bovins viande, ovins, caprins) et le nombre d’animaux. Ce qui permet d’estimer ses besoins alimentaires, sur la base de 4,75 Tonnes de matière sèche par UGB. L’éleveur indique également son mode de production (conventionnel, bio, signe de qualité) qui a une incidence sur le prix d’achat des fourrages de remplacement. Il doit mentionner également les autres sources fourragères (ensilage maïs notamment), ce qui permet de déterminer les besoins en herbe de son troupeau et le capital sur lequel il peut s’assurer.

L’éleveur introduit également le parcellaire de la ferme issu des données Télépac ce qui permet d’avoir une estimation de la production fourragère de l’exploitation et de chaque parcelle en fonction de sa localisation. Il choisit ensuite son niveau de protection (prix du fourrage à 150 €/tonne de matière sèche  par exemple) et le seuil de déclenchement de l’assurance (30 % de pertes minimum imposés par la réglementation) plus la franchise. Selon Groupama, le montant de la prime d’assurance pourrait être de l’ordre de 10€/ha pour un capital assuré de 900 €/ha avec un seuil de déclenchement de 30 % et une franchise de
30 % également.

Pour 2016, les éleveurs intéressés devront souscrire le contrat avant le 31 mars pour une période de végétation qui va du 1er février au 31 octobre. Pas d’objectif chiffré quant au nombre de contrats à souscrire la première année, chez Groupama.

2016 constituera un test grandeur nature pour vérifier que le contrat proposé est pertinent. Ce que précise Stéphane Gin : «pour la première année, notre objectif n’est pas de faire du chiffre, mais d’avoir des contrats un peu partout en France, selon les différents types d’élevage, pour s’assurer que le modèle est robuste».