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La pauvreté en Bourgogne

Elle est jeune, féminine et plutôt urbaine...

La pauvreté en Bourgogne touche plutôt des jeunes, des femmes et des familles monoparentales. Si globalement, la région semble plutôt préservée, les situations entre les départements sont très disparates et on remarque que la population pauvre se concentre davantage en milieu urbain. Sous l’effet de la crise, la précarité augmente et les inégalités se creusent, c’est un portrait sans artifice que dresse ainsi l’Insee Bourgogne.
Par d’après document INSEE
Elle est jeune, féminine et plutôt urbaine...
Près de 50% des personnes pauvres ont moins de trente ans.
En Bourgogne, 212 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Un seuil fixé à 977€ pour une personne seule en 2011, à 1563€ pour un adulte élevant seul deux enfants de moins de 14 ans et 2052€ pour un couple élevant deux enfants de moins de 14 ans. Avec un taux de pauvreté à 13,2% de la population, la Bourgogne se classe au 7ème rang des régions les plus préservées.
Près de 50 000 Bourguignons touchent le RSA et près de 44 000 l’allocation adulte handicapé. Prestations qui constituent pour certains les trois quarts de leur revenu. Cette dépendance aux prestations sociales concerne19 allocataires sur 100, soit un point de moins qu’en France métropolitaine.

[INTER]Des «poches» de pauvreté en zone rurale[inter]
Les quatre départements de Bourgogne se trouvent dans des situations bien différentes. La Côte d’Or semble ainsi relativement épargnée, avec un taux de pauvreté de 11%, alors que la Nièvre avec ses 16% figure parmi les 25 départements les plus touchés. La Saône-et-Loire et l’Yonne sont à près de 14%, mais la population icaunaise apparaît plus fragile avec près de 10% de bénéficiaires des minima sociaux et 21% d’allocataires fortement dépendants aux prestations.

La pauvreté est avant tout urbaine, car 15% des citadins sont considérés comme pauvres, contre 11% de la population vivant en milieu rural. 63% de la population pauvre réside ainsi en milieu urbain, la pauvreté concerne ainsi les villes-centres et les villes de taille moyenne comme Montbard, Decize, Tonnerre ou Autun, villes qui paient souvent le prix de la désindustrialisation et de ses conséquences.
Seules les zones périurbaines semblent un peu plus épargnées. Dans certaines zones rurales on recense toutefois des [I]«poches»[i] de pauvreté comme dans le Châtillonnais, la Bresse ou encore La Puisaye.

Une situation en dégradation constante depuis 2008
Entre 2008, année du début de la crise et 2011, la pauvreté a progressé et les inégalités se sont creusées. Durant cette période, 20 000 Bourguignons de plus sont passés sous le seuil de pauvreté et la population bourguignonne vivant du RSA a progressé de 6%.
Près de la moitié des personnes pauvres a moins de trente ans et la pauvreté touche en priorité les enfants et les adolescents en fonction de la situation de leurs parents, mais elle n’épargne pas non plus les jeunes adultes entre 20 et 29 ans, avec un taux de pauvreté encore plus défavorable pour les 20-24 ans. La fragilité des jeunes est plus grande en zone rurale, avec une proportion de jeunes non insérés plutôt élevée dans le Châtillonnais et l’Auxois, pour la Côte d’Or, le sud de la Puisaye dans l’Yonne, le centre et le sud de la Nièvre et le nord de la Bresse pour la Saône et Loire. On observe les mêmes difficultés d’insertion dans certaines villes de taille moyenne (Joigny, Migennes, Tonnerre, Saint-Florentin, Digoin) et dans des villes nivernaises de taille plus modestes (La Machine, Clamecy, Corbigny).

[INTER]Les femmes, plus pauvres parmi les pauvres[inter]
Le taux de pauvreté diminue ensuite avec l’âge pour s’établir à 8,1% pour les 65 ans et plus. La pauvreté de seniors est alors plus importante dans les départements ruraux où le niveau de retraite est plus faible. Elle se conjugue aussi principalement au féminin.
Les familles monoparentales se trouvent particulièrement exposées. Plus de 60% vivent sous le seuil de bas revenu, contre 17% pour les couples avec enfants. 39% bénéficient des minima sociaux contre 9% pour les couples avec enfants. Dans les familles monoparentales, l’adulte est une femme dans 85% des cas, avec un taux de chômage au double de celui des hommes seuls (18,5% contre 9,7%). La sur-représentation des femmes parmi les parents de famille monoparentale accentue les inégalités constatées avec les familles [I]«traditionnelles».[i]

Seuil de pauvreté, bas revenu, revenu disponible...

Le seuil de pauvreté est égal à 60% du niveau médian de vie national. Il est calculé à partir du revenu disponible des ménages fiscaux ordinaires. En 2011, il s’élevait à 977€ pour une personne vivant seule  ; 1563 € pour une famille monoparentale élevant deux enfants âgés de moins de 14 ans et 2052€ pour un couple élevant deux enfants de moins de 14 ans. Le seuil de bas revenu en 2012 est de 1001€/mois, il correspond à 60% de la médiane nationale des revenus par UC, avant impôts. Le revenu disponible du ménage correspond à la somme des revenus de l’activité (salaires nets, bénéfices...), des revenus de remplacement (allocations chômage, retraites...) et des revenus du patrimoine des différentes personnes composant le ménage, augmentée des prestations sociales (prestations familiales, aide au logement, minima sociaux... et diminuée des impôts directs payés par le ménage (impôt sur le revenu, taxe d’habitation) et des prélèvements sociaux (CSG, CRDS).