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Lancement

Deuxième forme d'une coopération

Si l'inauguration du projet de Coopération pour une alimentation locale et solidaire (Coopales) a été faite en juin 2024, une nouvelle s'est déroulée le 19 mai 2025 au Potager d'ici à Nevers.

Par Chloé Monget
Deuxième forme d'une coopération
Une visite de La Baratt’Abio et du Potager d'ici à Nevers était prévue lors de l'inauguration.

Le projet de Coopération pour une alimentation locale et solidaire (Coopales) a été lancé le 19 mai au Potager d'ici. Pour rappel, cette inauguration intervient suite à l'arrêt récent de l'activité de l'ASEM qui se chargeait à l'origine de la gestion logistique du projet. Ce dernier a été créé afin de rassembler les maraîchers situés à 30 km aux alentours de Nevers pour approvisionner les restaurations collectives locales dans le cadre du Plan alimentaire territorial de Nevers Agglomération. Pour cette nouvelle inauguration, réalisée sous l'impulsion du Gabni et de Bio Bourgogne Franche-Comté, l'implication d'autres partenaires fut également évoquée comme une « prochaine grande étape à mettre en œuvre pour pérenniser le projet » stipule Fabrice Berger, maire de Challuy et vice-président à la Transition écologique et aux stratégies d’optimisation environnementale à l'Agglomération de Nevers.

Ainsi, six maraîchers et un arboriculteur en agriculture biologique font partie de Coopales : La Baratt’Abio, la Ferme Francbec, les Bios du Bec, les Trois petits chicons, le Gaec Four de Vaux, le Potager d'ici et le Verger du Grillet. Pour cette Coopales deuxième version, c'est désormais « Manger Bio BFC » qui se chargera de la partie commerciale de l'activité (centralisation des bons de commande et des factures) et deux maraîchers qui s'occuperont des livraisons.

Des garanties à prouver

Pour les maraîchers, ce nouveau lancement est la preuve d'un avancement mais ils nuancent tout de même : « cela va demander de l'engagement fort et régulier de toutes les parties : nous nous engageons à fournir et livrer et les collectivités devront s'engager sur des commandes aux volumes raisonnables. En effet, les commandes de 10 salades pour 300 élèves sont une ineptie qu'il ne faut pas reproduire… Les collectivités veulent accéder à des productions locales et nous sommes prêts à nous investir si elles le sont également. En parallèle, il ne faut pas oublier la juste rémunération des producteurs – toutes productions confondues. Car s'il n'y a pas un minimum de revenu à la fin du mois, les jeunes ne s'engageront plus dans les voies agricoles. Quid alors de l'avenir du manger sain et local tant prôné par les pouvoirs publics ? ». Dans la même veine, les producteurs alertent les officiels présents : « la majorité d'entre nous sommes installés sans aides… et au vu de la situation complexe avec la Région, notamment, pour accéder à certains soutiens financiers, nous nous inquiétons pour l'avenir. Il faut avoir conscience qu'un accompagnement doit être apporté à tous les niveaux si l'on souhaite pérenniser les productions, et particulièrement le maraîchage dans la Nièvre. En effet, ce n'est pas pour rien que notre département est principalement dédié à l'élevage. Certes les cultures légumières sont complexes à mettre en œuvre mais pas impossible si l'investissement est là et que les consommateurs s'adaptent à nos impératifs de production à l'image de la carotte que nous ne pouvons produire que de septembre à janvier grand maximum. Enfin, rappelons également que 70 % de notre chiffre d'affaires est généré par les particuliers… Nous avons la volonté de travailler avec les collectivités car cela nous semble important, mais nous ne nous reposons pas sur ce marché pour faire vivre notre activité ».

La force collective

Si la météo était incertaine le jour du lancement, la volonté collective du groupe des producteurs de Coopales est elle belle est bien au beau fixe avec une envie manifeste de travailler ensemble. Les maraîchers stipulent : « les maraîchers de la Baratte ou des alentours de Nevers ont souvent été mis en concurrence. Aujourd'hui, ce temps-là est révolu et nous marchons main dans la main pour créer un élan professionnel collectif ». D'ailleurs, outre le projet Coopales qui les lie, les maraîchers en évoquent un autre : la création d'une Cuma. Ils détaillent : « nous voulons mutualiser nos forces pour accéder à des éléments qui peuvent nous simplifier la vie et nous ouvrir de nouvelles portes professionnelles ». Plus précisément, ils ciblent potentiellement l'agrandissement d'un bâtiment pour le stockage et la transformation : « nous en avons tous besoin, et cela nous semble plus pertinent d'en créer un seul qui profitera à tous ». Enfin, l'intégration de Coopales dans le « Rungis rural et local », fut mise en exergue par Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre, comme une esquisse de l'évolution du projet. L'avenir dira si le projet Coopales tiendra toutes ses promesses, mais en attendant, il est clair que les producteurs ne s'arrêteront pas à ce dernier pour rendre réel le proverbe : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».