Corbigny : Quel avenir pour l’abattoir ?

Le temps presse. C’est pour tenter de sauver l’abattoir de Corbigny que l’association Avenir Territoire Élevage (ATE) a été créée. Présidée par Romaric Gobillot et composée de 15 administrateurs et 8 membres au bureau, elle a pour but de fédérer les éleveurs afin de trouver un projet commun et ainsi maintenir en activité cet abattoir. Le maintien de cette structure a un double objectif, valoriser les animaux en fonction du coût de production et préserver un certain dynamisme sur le territoire. Depuis sa création l’association a été très active. Elle s’est notamment rendue le 31 juillet en Isère à Grenoble, pour visiter un abattoir. Ce dernier est géré à 100 % par des éleveurs, mais il est détenu par le département, l’agglomération et quelques particuliers. L’objectif de cette visite était de prendre les bonnes idées, pour éventuellement les transposer à Corbigny. Principal enseignement pour l’association, le système de gestion en Société  Coopérative d’Intérêt Collectif. Récemment, l’Association ATE a participé à une réunion de travail avec le préfet Joël Mathurin. Autour de la table en autre, le président de Sicarev Philippe Dumas et son directeur adjoint, Ludovic Paccard, le président de la Communauté de Communes, Jean-Charles Rochard, et Madame le Maire de Corbigny, Maryse Peltier, ainsi que les parlementaires Patrice Perrot et Patrice Joly.
Pas d’annonce particulière « mais Monsieur le Préfet s’est montré très investi sur la question » a estimé le président de l’association. « L’enjeu est tout de même de sauvegarder la trentaine d’emplois de l’abattoir et de valoriser nos animaux au juste prix » précise encore Romaric Gobillot.

Première phase d’étude terminée
Le cabinet de consultant Triesse-Gressard, qui assiste la communauté de commune de Corbigny depuis le 25 mai 2018, a sorti le 5 juillet dernier son rapport. Pour les experts, ni l’abattoir, ni l’atelier de découpe ne sont des établissements en difficulté. L’abattoir serait même à l’équilibre, toujours selon ce cabinet. Néanmoins, l’enjeu pour l’association est de trouver des éleveurs qui soient prêts à s’engager sur un certain volume de bêtes à livrer pour l’abattoir de Corbigny. Or à ce jour, cette question n’est pas encore tranchée. L’idée est de spécialiser l’abattoir autour de produits labellisés à plus forte valeur ajoutée et de contribuer, avec les partenaires de la filière (grossistes, distributeurs et bouchers), à l’émergence d’un nouveau gestionnaire. Pour impulser une dynamique, l’Association Avenir Territoire Élevage organise à destination de tous les éleveurs du département des réunions d’information. Les premières sont fixées le 3 septembre à Corbigny et Montsauche Les Settons. Suivront ensuite Brinon-sur-Beuvron, Lormes… (voir encadré)

Des pistes de réflexion
Parmi les pistes mises sur la table à ce jour, il y a la mise en place d’un cahier des charges dont l’objectif est de fiabiliser les produits et d’apporter de la valeur ajoutée, afin de mieux répondre à la demande des consommateurs. Ensuite, il y a la modernisation de la salle de découpe et la sécurisation de l’approvisionnement de L’abattoir. Enfin, il s’agit de trouver de nouveaux marchés.
Du point de vue du calendrier, un appel d’offres obligatoire doit avoir lieu auprès des opérateurs intéressés à l’automne, en accord avec ce qui a été annoncé lors de la première réunion du comité de pilotage en fin d’année dernière. La balle est désormais dans les mains de l’association Avenir Territoire Élevage et de la communauté de communes. Mais Romaric Gobillot prévient « sans une entente parfaite de la part des éleveurs du territoire, ce projet ne pourra pas voir le jour. »
L’abattoir en chiffre :
L’abattoir de Corbigny est une infrastructure communale qui participe de façon importante à la dynamique du territoire. Quatre millions d’euros ont été investis depuis 2006 pour y accueillir différentes espèces (bovins, porcs, ovins et équins). Sur le plan du volume, 2 100 tonnes de viandes ont été abattues en 2017. Dans le détail, 1 146 tonnes pour les bovins, 775 tonnes pour les porcs. Viennent ensuite les ovins et les équins.
Contact Romaric Gobillot : 06 73 84 58 56