Contrôle pédagogique en exploitation agricole
Jeudi 27 mars, Julien Plantié, agriculteur à Saint-Valérien a accueilli sur sa ferme une matinée dédiée au contrôle d'exploitation agricole.

C'est sous un soleil de plomb que la DDT, la Direction régionale de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt (DRAAF) et la Chambre d'agriculture de l'Yonne ont réalisé une matinée dédiée aux règles de stockage et d'usage des produits phytosanitaires et les contrôles associés. « Les agents n'ont pas de prime, ni d'intérêt à mettre des amendes aux agriculteurs », affirme l'une des inspectrices présentes du Service régional de l'alimentation (SRAL) de la DRAAF pour commencer son allocution. Dans le début de son intervention, elle liste les différentes étapes du contrôle. Après l'instauration d'un contrôle unique, les services en charge des différents thèmes fournissent des sélections d'exploitations agricoles à la DDT qui est chargée de la coordination. « Les contrôles en matière de produits phytosanitaires concernent notamment les agriculteurs bénéficiant des aides de la Pac et ils peuvent donc être contrôlés au titre de la conditionnalité ou hors conditionnalité », continue l'inspectrice. « Et vous regardez quoi exactement par rapport à notre pulvérisateur ? », questionne l'un des agriculteurs.
« Nous regardons comment vous remplissez votre réservoir, le clapet anti-retour, la protection du réseau d'eau. On surveille aussi le débordement de la cuve », répond-elle. « Nous faisons également une différence entre des appareils de pulvérisation de plus et de moins de cinq ans. Si le pulvé a plus de cinq ans, nous regardons si vous êtes muni d'une vignette ronde qui est donnée lors du contrôle technique obligatoire », poursuit-elle. Les voix s'échauffent dans la salle. Plusieurs agriculteurs haussent le ton. « Le ministère de la Justice a fait de la protection de l'environnement et des ressources en eau sa priorité, donc lorsque vous êtes sanctionné, vous recevez un procès-verbal que le SRAL transmet au Procureur de la République », explique Yannick Sevelinge, chef de pôle Environnement & Contrôles du SRAL.
Renseigner sur les contrôles
Après une période de crise agricole, c'est face à des agriculteurs inquiets que l'inspectrice continue le processus du contrôle sur une exploitation agricole. « Ensuite, après avoir été sur votre exploitation, nous allons voir les stocks dans votre local phyto. Il faut que votre local soit aéré. Ce qu'il faut également savoir, c'est que les équipements de protection (EPI) ne doivent pas être stockés dans le local. Nous regardons également les produits en stock, il faut qu'ils soient autorisés et non périmés », affirme-t-elle, suscitant quelques réactions auprès des agriculteurs. « On va essayer de comprendre ce qui s'est passé. Une fois, c'était en Pays de la Loire, un apiculteur avait été contrôlé et les produits qu'il avait utilisés n'étaient pas conformes. En faisant des analyses, on s'est aperçu que le problème était dans la fabrication. On est donc rentrés dans une phase d'enquête », détaille Yannick Sevelinge. « Vous êtes franc, on s'en rend compte, vous essayez de respecter les normes, on discute avec vous. Quand vous faites une erreur, vous ne niez pas, ça permet de créer un lien de confiance. Et si le problème est scientifique, on trouve des compromis », continue le chef du pôle environnement du SRAL.
« Concernant le registre des traitements, il faut savoir que dès le 1er janvier 2026, tout doit être informé, c'est obligatoire », conclut l'inspectrice. « Mais pour le certiphyto, ça en est où ? », questionne un agriculteur. « Certains agriculteurs se sont vus prolonger leurs certiphytos automatiquement, mais il va arriver à échéances pour d'autres, le gouvernement travaille dessus », répond l'agent de contrôle.
À la fin de cette matinée, les agriculteurs se lèvent, certains contents d'avoir appris des choses supplémentaires, d'autres frustrés. « On n'a pas forcément appris grand-chose, cette idée de matinée peut être une bonne chose, mais le mieux aurait été de faire un contrôle type pour être dans l'action », conclut Ludovic, agriculteur dans l'Yonne. Cet événement intervient dans une série d'interventions pédagogiques organisées par la DDT et la Chambre d'agriculture. Les prochains rendez-vous concerneront l'élevage et la mise en œuvre du plan régional nitrates.