Concilier rendements et protéines

Produire du blé dont la teneur en protéines dépasse 11,5 % est un critère essentiel pour satisfaire les débouchés traditionnels des blés bourguignons (meunerie française et exportations). Hors depuis 5 ans, la part de la récolte de blé qui n’atteint pas ce seuil a tendance à augmenter et engendre des problèmes de commercialisation.
Les facteurs qui influencent la teneur en protéines des blés sont multiples. Le climat et le sol ont une influence importante, néanmoins, le choix variétal, la quantité d’azote apportée, les dates d’apports et la forme d’engrais utilisée sont des éléments de l’itinéraire technique qui ont des effets directs sur la teneur en protéines.
Pour assurer une alimentation azotée satisfaisante des blés et ajuster le dernier apport d’azote, l’utilisation d’un outil de pilotage est recommandée.
La Chambre d’agriculture assurera des permanences durant lesquelles les agriculteurs pourront apporter leurs échantillons afin de contrôler l’état de nutrition azotée. Les mesures (15,50 € HT par parcelle – gratuit pour les adhérents de groupes de développement) s’effectueront à l’aide de la « pince N Tester ».
À noter : le pilotage de la fertilisation à l’aide de la pince N-tester est aussi possible sur orge d’hiver et de printemps.

Conditions d’utilisation de la pince N-tester
- Ne pas avoir de carences autres qu’en azote.
- Avoir eu 15-20 mm après le dernier apport réalisé, afin d’assurer l’absorption de cet apport.
- Un conseil n’est valable que pour une parcelle.
Sur blé tendre
- Avoir gardé 40 unités en réserve par rapport à la dose du bilan (si la dose bilan est inférieure à 110 unités, la mise en réserve n’est pas nécessaire)
- Avoir un blé entre 2 nœuds et dernière feuille étalée, le stade idéal pour la mesure étant le stade dernière feuille pointante
- Ne pas avoir réalisé le 3ème apport.
N.B. : en cas de mélange variétal : avoir mis en place une zone surfertilisée d’au moins 100u au 2ème apport et réaliser deux mesures : une dans la zone surfertilisée et une dans le reste de la parcelle.

Sur orge d’hiver
- Avoir apporté la totalité de la dose calculée par le bilan au stade épi 1 cm
- Avoir réalisé une zone surfertilisée (+80 à 100 kg/ha N)
- Avoir une orge entre 1 nœud et dernière feuille pointante : faire une première mesure entre 1 nœud et 2 nœuds. Si la pince ne déclenche pas d’apport, revenir pour pincer entre 2 nœuds et dernière feuille pointante.

Sur Orge de printemps
- Pour les parcelles dont le potentiel est supérieur à 65 q/ha
- Éviter les situations à risque de minéralisation tardive importante et/ou faible réserve en eau
- En cas d’apport complémentaire, vérifier qu’un retour des pluies est prévu dans les 7 jours, afin d’assurer une absorption rapide de l’azote à apporter. Dans le cas contraire, ne pas faire l’apport.
- Avoir apporté la totalité de la dose calculée par le bilan
Avoir réalisé une zone surfertilisée (+80 à 100 kg/ha N)
- Avoir une orge entre un nœud et deux nœuds sans dépasser ce stade.
Pour réaliser une mesure, vous devrez apporter 90 maîtres brins de blé (ou orge) prélevés le jour même dans des zones représentatives de la parcelle au stade précisé dans le tableau. De plus, apportez les renseignements parcellaires suivants : nom de la variété, le stade, date et dose des apports déjà effectués, dose d’azote prévisionnelle, objectif de rendement retenu pour le calcul de la dose prévisionnelle.
Contact : Chambre d’agriculture de l’Yonne au 03 86 94 22 22.
Chambre d’agriculture de l’Yonne