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Syndicalisme

Christophe Chambon, nouveau président de la FRSEA

Suite à la démission de Frédéric Perrot, une élection anticipée a eu lieu ce lundi 6 juillet afin de désigner un nouveau président à la tête de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté. La présidence régionale revient à Christophe Chambon, secrétaire général actuel de la FDSEA et président de l’EDE.
Par Propos recueillis par Terre de chez nous
Christophe Chambon, nouveau président de la FRSEA
Christophe Chambon est éleveur laitier en Gaec à Sancey, dans le Doubs.
- Terre de chez nous : Cette semaine, vous avez hérité d’une nouvelle fonction importante à l’échelle régionale, puisque vous êtes maintenant le nouveau président de la FRSEA. C’est une fonction que vous aviez envisagée depuis longtemps ?
Christophe Chambon : «Absolument pas. Frédéric Perrot, dont je salue d’ailleurs l’engagement pendant toutes ces années, ne m’avait pas approché à ce sujet avant de quitter son mandat régional. Mais il a évoqué mon nom devant les présidents de Fdsea, avec lesquels j’ai ensuite pu échanger au téléphone, et les choses se sont faites très vite finalement».

- TCN : C’est une fonction que vous n’avez pas encore exercée, mais vous n’êtes pas pour autant novice dans le syndicalisme agricole…
CC : «J’ai fait mes classes au sein des JA, en débutant dans le canton de Clerval (entre Besançon et Montbéliard NDLR). Je suis ensuite devenu secrétaire général adjoint des JA du Doubs, puis secrétaire général. C’est en 2008 que je suis allé à JA Nat, encore une fois en temps que secrétaire général adjoint, puis secrétaire général en 2010. L’histoire se répétant semble-t-il, c’est en tant que secrétaire général adjoint que j’ai intégré le bureau de la FDSEA en 2014, avant d’en devenir le secrétaire général en 2017. Et enfin, mêmes fonctions dans le même ordre pour moi au sein de la Chambre d’agriculture, en 2013 puis 2019».

- TCN : Vous vous êtes déjà beaucoup investi à l’échelle départementale et nationale. En quoi le niveau régional diffère-t-il, et quels sont les points-clés pour y réussir ?
CC : «L’échelle régionale a pris beaucoup d’importance ces dernières années, que ce soit suite à la loi NOTRe ou encore à la régionalisation des aides PAC du second pilier. La compétence économique incombe à la Région, et c’est devenu un échelon absolument incontournable pour notre agriculture. Aussi, nous ne défendrons bien nos intérêts qu’à la condition de réussir à trouver un consensus entre tous nos départements, toutes nos filières. Nous avons la chance dans notre région d’avoir une grande quantité de productions, très différentes, avec des marchés tant internationaux que locaux, et des typologies d’exploitations ou de terroirs très variées. On va des grandes cultures à l’apiculture, en passant par la viticulture, l’élevage allaitant ou laitier, le maraîchage… pour n’en citer que quelques-uns. Ainsi, aller négocier des sujets majeurs comme la PAC en ordre dispersé serait une erreur majeure : à nous d’être en capacité de nous écouter, de savoir échanger, afin de construire ensemble des stratégies, définir des positions à porter collectivement».

- TCN : Justement, quels sont à votre avis les sujets majeurs qu’il vous faudra aborder dans les premiers temps de votre nouveau mandat ?
CC : «Les problématiques à travailler sont nombreuses ! La PAC fait certainement partie des sujets qui impacteront le plus nos exploitations dans les années à venir. A nous de défendre un modèle qui permette d’avoir des filières agricoles fortes, rémunératrices, qui apportent de la valeur ajoutée sur nos fermes et permette des installations solides économiquement. Ensuite, les questions environnementales sont évidemment majeures, mais doivent être traitées sans dogmatisme, et surtout sans tomber dans l’agribashing systématique. Il y a certainement des choses à faire dans ce domaine, par exemple sur les énergies renouvelables ou la valorisation de nos bilans carbone. Enfin, le confinement a, semble-t-il, ouvert des perspectives pour une consommation alimentaire plus locale : à nous de saisir les opportunités et de rappeler aux autorités leurs promesses concernant l’autonomie alimentaire de la France».

- TCN : Un petit mot de conclusion ?
CC : «J’adresse mes félicitations à Luc Jeannin et Catherine Faivre-Pierret pour leur élection au conseil de la FNSEA, et mes remerciements aux nouvelles équipes en place, à la FNSEA comme à la FRSEA. Comme nous l’avons vu, les dossiers ne manqueront pas, et je suis certain que nous arriverons à être collectivement efficaces, en travaillant ensemble. Je tiens aussi à remercier très sincèrement l’équipe sortante, à commencer par Frédéric Perrot qui a -entre autres- su gérer la fusion de nos deux régions en une FRSEA aujourd’hui opérationnelle. Merci aussi à Francis Letellier, Daniel Prieur et Thierry Chalmin pour leurs engagements aux niveaux régionaux comme nationaux. Ils ont su semer les graines qui ont permis de voir fleurir une nouvelle génération de syndicalistes, prête à reprendre le flambeau».

Un éleveur laitier

A 42 ans, Christophe Chambon est un éleveur laitier en filières AOP, installé depuis 2001 à Sancey, à l’est de Besançon. Il s’installe à l’époque avec ses parents, qui montent concomitamment un atelier de morbier fermier. Aujourd’hui, Christophe ferait presque figure d’ancien avec ses trois jeunes associés au sein du Gaec, tous hors cadre familiaux, et qui ont pris la suite derrière ses parents. Le Gaec valorise les 780 000 litres de lait dans les filières comté et morbier, puisque 200 000 litres sont encore transformés en ce produit fermier : une activité qui aura permis de maintenir des emplois familiaux au sein du Gaec, puis d’installer des jeunes. Un sujet primordial pour notre ancien JA ! Aux commandes, le nouveau président est solidement entouré par l’équipe suivante :
1er vice-président : Fabrice Faivre (Côte-d’Or)
2ème vice-président : Emmanuel Bernard ( Nièvre)
3ème vice-président : Emmanuel Aebischer (Haute-Saône)
4ème vice-président : Philippe Monnet (Doubs)
secrétaire général : Christophe Buchet (Jura)
secrétaire général adjoint : Damien Brayotel (Yonne)
trésorier : Christian Bajard (Saône-et-Loire)
trésorier adjoint : Pascal Koehly (Territoire de Belfort)
membres : Catherine Faivre-Perret (Doubs), Luc Jeannin (Saône-et-Loire), Florent Point (Nièvre).
La feuille de route est déjà prête avec l’accueil du secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey en septembre, la mise en œuvre des actions agricoles dans le cadre du plan de relance, un  séminaire pour le projet de mandature à l’automne et le dossier incontournable de la nouvelle PAC qui nécessitera un gros travail de concertation entre les filières et les territoires.