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Santé des femmes

Adopter de bonnes habitudes au quotidien

Ce lundi 10 mars, Pauline Massé et Emmanuelle Toussin accueillaient sur leurs exploitations des intervenants proposant des solutions pour prévenir les troubles musculosquelettiques.

Par C.S
Santé
Fabien Aimassol au cours de la séance d'échauffement

Quelques jours après la Journées des Droits des Femmes, la Chambre d'agriculture de l'Yonne organisait une journée dédiée aux bonnes pratiques et actions à adopter au quotidien pour préserver la santé des agricultrices. C'est en Puisaye que Pauline Massé accueillait, ce matin-là, Mélanie Varache, élue à la Chambre d'agriculture, ainsi que le Service de Remplacement, la MSA, le GDS, Alysé et les agriculteurs intéressés par l’événement.
Après avoir installé les stands en face des vaches, l'événement a débuté par une séance avec Florian Aimassol, président et fondateur d'Atome QVT, entreprise spécialisée dans la prévention et la santé. « L'important c'est de donner du sens à la pratique. Il faut se demander pour quelles raisons, je voudrais ajouter cet exercice dans ma routine, donc ça pourrait être pour diminuer la fatigabilité et jouir davantage dans ma vie professionnelle. Ils sont souvent dans une logique de vie axée sur le métier où le corps est vu comme un outil. Et au bout de quelques années, on se rend compte qu'il y a des troubles musculosquelettiques ou des problématiques posturales qui apparaissent », confie le spécialiste de Lyon.
Après avoir fait bouger son bassin, et avoir échauffé sa nuque, les résultats sont immédiats. « Moi je me sens mieux avec tous les exercices. C'est vrai qu'un sportif, avant de faire son sport il va s'échauffer, nous en attendant on fait du sport toute la journée, effectivement il faudrait s'échauffer le matin », confie Mélanie Varache. Elle-même a adapté son environnement de travail en mécanisant beaucoup de ses pratiques pour faciliter son quotidien. « Je veux me préserver maintenant pour pouvoir durer sur le long terme », ajoute l'élue de la Chambre d'agricultrure.
Pauline Massé, 21 ans et agricultrice depuis près de trois ans ne ressent pour l'instant aucune douleur. « Pour une personne comme Pauline qui n'a pas de douleur, si elle commence à faire des exercices maintenant, elle réduit le risque d'avoir des soucis de santé. Après elle peut-être fatiguée, et donc avoir mal, si on dort moins de 6 heures, ça peut augmenter jusqu'à 30 % le risque de douleur. Si elle fait attention à ses impressions, la douleur n'est pas une fatalité pour ses activités », déclare l'intervenant. Une séance qui n'a pas laissé la jeune agricultrice de marbre. « Pour un petit compte rendu de la matinée, ça a permis de voir des gestes qu'on pourrait intégrer au quotidien afin de pouvoir se préserver. », confie Pauline Massé. Ce n'est d'ailleurs pas la seule chose qui l'a interpellé. « Et puis aussi l'exosquelette, ça m'a permis d'y penser pour plus tard et voir ce que j'en pense, lequel est le plus adapté », anticipe-t-elle. Effectivement, la MSA, présente elle aussi, a souhaité prévenir les risques par un équipement adapté, mais aussi un exosquelette. « De ce que j'ai vu ce matin, mettre l'exosquelette seule je trouve ça un peu compliqué, et puis niveau poids, ça ne m'a pas trop dérangé mais c'est plus au niveau des gestes qu'il faut vraiment s'adapter, c'est un peu encombrant quoi », explique-t-elle, contente d'avoir pu le tester une première fois.

Prévenir mais surtout réduire les douleurs

Anticiper les douleurs physiques c'est important, mais pour plusieurs d'entre elles, ces signes sont déjà présents et l'ambition est de pouvoir de les diminuer voire de les réduire. Carine et Nicolas sont venus ici aujourd'hui pour pouvoir trouver une solution à un problème survenu quelques années plus tôt. « Il y a une vache qui l'a chargée, donc elle a eu des soucis de santé », confesse le mari. Arrêtée depuis l'incident, Carine souhaite aujourd'hui reprendre lorsque ses douleurs deviendront moins intenses. « Je voudrais trouver une solution pour moins avoir mal en fait, et pour que la douleur ne soit pas trop contraignante. Je ressens une douleur en permanence. Aujourd'hui, on regarde les solutions pour pouvoir reprendre le travail aujourd'hui, ce n’est pas simple », témoigne l'agricultrice.
Florian Aimassol apporte donc de nouvelles solutions, actives mêmes lorsque les douleurs sont déjà présentes. « Les bénéfices sont assez rapides pour une personne qui a déjà des douleurs. On va avoir des routines d'exercices qui vont se mettre en place, d'étirement, d'échauffement, d'hydratation, etc, qui vont faire qu'on va beaucoup mieux récupérer la nuit, que ce soit physique ou psychique et donc le lendemain on aura beaucoup moins mal », affirme le spécialiste en prévention santé. Une solution complémentaire à celle apportée à la MSA. « Les agriculteurs sont soumis à bon nombre de risques tout au long de leur vie professionnelle, donc l'idée est vraiment de réduire au maximum ces expositions. La première chose c'est la prévention primaire, la prévention collective et quand il n'est plus possible de faire autrement c'est se protéger individuellement via ces équipements de protection qu'on a montrés ce matin », informe Aurélie Bertheau, conseillère en prévention des risques professionnels de la MSA.
Avoir un équipement adapté permet également de se protéger contre certaines maladies. « Je voulais surtout parler des maladies transmissibles des animaux aux femmes. On est de plus en plus confrontés à une féminisation du métier d’agriculteurs. Dans l'élevage bovin, ovin ou caprin, les animaux peuvent avoir les mêmes maladies que nous », informe Eugénie Rondeau représentante de la GDS.
Ce flot d'informations permet à Emmanuelle Toussin, la seconde éleveuse, située à Treigny-Sainte-Colombe, de voir l'avenir plus sereinement. « On a appris énormément de choses en termes de postures, de pratiques à intégrer dans la journée, comme l'échauffement, l'étirement ou l'hydratation qu'on n’a pas en tête mais qui sont importantes à réaliser. Il faut transformer l'effort en habitude », confesse l'éleveuse de chèvres. En fin de journée, elle a déjà des idées pour les semaines à venir. « On a testé le chargement de camions avec les caisses de fromage, en discutant là, il faut juste que je mette un drap de glisse sur le sol du camion pour que je n'aie plus à porter mes caisses, mais juste que je les glisse, j'ai regardé sur internet, ça coûte 40 euros, ce n’est rien », témoigne l'éleveuse de Treigny.

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Pauline Massé en train d'essayer l'exosquelette
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Emmanuelle Toussin et Fabien Aimassol au cours de la séance d'après midi.