Accès au contenu
Syndicalisme

Prédation : à la vie, mais surtout à la mort

Le quotidien des éleveurs nivernais est entaché depuis déjà deux ans à cause de la prédation lupine, engendrant des conséquences désastreuses.


 

Par FDSEA 58
Prédation : à la vie, mais surtout à la mort
Une des conséquences d'une attaque déclarée LNE en 2024.

La prédation fait des ravages dans les cheptels de la Nièvre, comme le prouvent les chiffres 2024 et 2025. Mais, au-delà de ces dégâts et des pertes économiques associées, la prédation impacte directement d'autres pans de la profession de manière plus insidieuse. En effet, elle a des conséquences sur la vie quotidienne des éleveurs, de leur famille et leur moral.

Pour preuve, à cause du risque de prédation, certains optent pour des reports de mise à l'herbe impliquant donc une poursuite de conduite dans les bâtiments, non prévue à cette période de l'année. D'autres, choisissent de libérer les animaux dans les pâtures, rendant la surveillance associée, jour et nuit, obligatoire. Pour ces derniers, certains investissent dans des moyens de protections coûteux : filets, chiens de troupeaux… Un engagement financier qui malheureusement ne semble pas avoir prouvé son efficacité face à la pression lupine.

Préserver ou abandonner ?

Se lever tous les matins, avec l'angoisse nouée au corps n'est pas la raison pour laquelle les éleveurs se sont engagés dans cette profession… Et, ils ne s'attendaient pas à perdre le sommeil, la confiance ou encore l'envie de continuer ce métier passion. Car, faut-il rappeler que sans cette dernière l'agriculture ne serait pas ce qu'elle est actuellement ? Le monde professionnel prône un environnement de travail sain où l'équilibre et la santé mentale sont des piliers, mais les éleveurs semblent exclus de ces considérations, et pire, leurs problématiques sont glissées sous le tapis. Le stress, la fatigue, l’isolement, l’épuisement moral : voilà le prix que paient les éleveurs tous les jours, en silence. Le bien-être animal dépend totalement du bien-être agricole mais pour le moment, ce dernier est sacrifié à l'autel de la protection du loup. La cohabitation n’existe pas, reste à savoir ce que désire l'État : préserver la qualité de la ferme française ou un animal laissant la mort et le chaos dans son sillage ?

En chiffres

Du 15 janvier 2024 au 30 décembre 2024, sur 126 constats réalisés par l'OFB, outre les 61 déclarés « Loup non écarté » (LNE), la responsabilité du loup a été écartée pour sept, pour 3 la cause de la mort est non liée à une prédation et le restant est en cause indéterminée. Sur les 503 animaux concernés (ovins, bovins), sont dénombrés 253 morts et 250 blessés. Pour la période du 31 décembre 2024 au 28 mars 2025, il y a eu 47 constats de l'OFB 47, dont trois en attente de résultat, cinq déclarés « loup écarté », 4 causes indéterminées et le restant déclaré LNE. Au final, cela concerne 178 animaux (ovins, bovins), dont 91 morts et blessés 87.